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NCAA | L’état d’urgence est décrété à Kentucky

NCAA – Humiliés par Alabama ce weekend, John Calipari et ses hommes ont touché le fond mardi soir, en perdant à domicile contre la modeste équipe de South Carolina. À la mi-saison, le constat est désormais clair : les Wildcats sont profondément en crise.

Il fut un temps, pas si lointain, où Kentucky était au sommet du basket universitaire. Les meilleurs lycéens du pays se succédaient, chaque année, dans les rangs de l’effectif des Widcats. Le rappeur Drake, « superfan » officieux du programme, prenait part à un échauffement de l’équipe en 2014, et présentait l’effectif aux fans durant la présaison 2017, un hoodie « Kentucky Dad » sur les épaules. Le magazine Slam dédiait sa Une à John Calipari le « Hit Maker », quand John Wall et DeMarcus Cousins rejoignaient son équipe en 2009, avant de se demander si la version 2014/15 (celle de Karl-Anthony Towns et Devin Booker), invaincue pendant 38 matchs avant de perdre en demi-finale du championnat national face à Wisconsin, était la meilleure équipe universitaire de tous les temps.

Il fut ainsi un temps où Kentucky était le plus gros mastodonte du paysage universitaire, sportivement comme médiatiquement. Mais ce temps est aujourd’hui révolu. L’époque de la domination des Wildcats appartient en effet résolument au passé. Les épopées de Kentucky jusqu’au « Final Four » du tournoi NCAA, stade de la compétition atteint en 2011, 2012, 2014 et 2015 pour la dernière fois, avec un titre en 2012, commencent aussi à remonter.

Ils sont loin aussi les John Wall, Anthony Davis ou Karl-Anthony Towns, ces « freshmen » sélectionnés en première positon de leurs Drafts respectives après une saison à Lexington.

Une réalité désormais impossible à nier

En fait, depuis un peu plus de cinq ans, l’ère John Calipari à Kentucky bat de l’aile, un peu plus chaque année. Et ce qu’il s’est passé cette semaine a peut-être incarné, pour de bon, le début de la fin.

Alors que les Wildcats peinaient globalement à convaincre et à enchainer avec régularité depuis le début de la saison, perdant chaque semaine des places au Top 25 de l’AP, jusqu’à même en sortir, ces derniers jours ont en effet accentué la dégringolade de John Calipari et ses hommes, et plus largement le point le plus bas d’une lente et agonisante déliquescence des résultats sportifs du programme de Lexington depuis plusieurs mois.

Il y a d’abord eu, ce weekend, une violente gifle reçue sur le parquet d’Alabama, meilleure équipe de la conférence SEC cette saison, classée à la 4e place du Top 25 cette saison : 78-52 en faveur du Crimson Tide ! 

L’escouade de Nate Oats, sous l’impulsion du sensationnel « freshman » Brandon Miller (19 points et 7 rebonds) et de la paire d’arrières expérimentés Mark Sears (16 points, 6 rebonds, 4 passes et 6 interceptions) – Jahvon Quinerly (12 points et 2 passes), donnant une leçon de basket à celle de John Calipari, affligeante d’inefficacité et de prévisibilité en attaque (29% aux tirs dont 25% derrière l’arc, 7 passes pour 11 pertes de balle).

Avant de toucher un peu plus le fond trois jours plus tard, cette fois à domicile face à South Carolina (68-71), modeste équipe de la SEC, qui n’avait gagné que 7 de ses 15 matchs avant ce déplacement à Lexington, où elle n’avait plus gagné depuis 2009. Se montrant cette fois incapable de ralentir défensivement une équipe détentrice de la 220e meilleure évaluation offensive du pays seulement, et qui a commis 15 pertes de balle durant la rencontre…

Un vestiaire qui semble avoir abandonné

Alors que les critiques fusaient en direction de John Calipari après cette humiliation, Oscar Tshiebwe, le pivot de Kentucky, était lui plus pragmatique : la défaite était avant tout la responsabilité des joueurs.

Le « Player Of The Year » la saison dernière pointant notamment du doigt un manque criant de solidarité et d’effort de la part de ses coéquipiers sur le parquet, face à une équipe infiniment plus faible que les Wildcats sur le papier. La preuve, une de plus, d’une équipe désorganisée et désynchronisée, peut-être même fracturée, dans le vestiaire…

« Certains d’entre nous prennent des choses pour acquises » pestait ainsi le pivot congolais, en difficulté comme toute son équipe, mais irréprochable dans son attitude. « Je donne du crédit à notre staff, ils nous ont bien préparé pour le match. Mais ils ne peuvent pas jouer à notre place, comme je le disais à mes coéquipiers […] Certains d’entre nous ne sont pas prêts à se battre, à défendre ce maillot. Représenter Kentucky, c’est une responsabilité. Si on ne veut pas se battre pour défendre ce nom sur le devant du maillot, ce sera difficile de gagner. »

Puis le leader des Wildcats d’insinuer que la rotation, pour la suite de la saison, devrait maintenant fonctionner au mérite. « On doit être meilleurs, c’est tout. Je demande simplement de la hargne. Je disais à Coach Calipari que dorénavant, si un joueur ne veut pas se battre, il doit sortir » ajoutait-il. « Selon moi, ce fut la pire défaite de l’histoire de Kentucky. On ne peut pas perdre comme ça, face à South Carolina. Ça me rend fou de rage que certains de mes coéquipiers ne se soient pas plus démenés. »

John Calipari dans une position très inconfortable

S’il parvient encore, depuis un peu plus de cinq ans, à briller dans le domaine du recrutement et à envoyer de nombreux joueurs en NBA dans des rôles majeurs (Tyler Herro, Tyrese Maxey, Shai Gilgeous-Alexander ou Jamal Murray ces dernières années), « Coach Cal » ne met plus main sur les très gros poissons, comme il avait pu le faire avec John Wall, Anthony Davis ou Karl-Anthony Towns, mais aussi Derrick Rose auparavant, à Memphis.

Ces gros poissons préférant rejoindre d’autres « Blue Bloods » (Paolo Banchero à Duke, par exemple), ou des programmes moins ambitieux sportivement, mais plus calme et moins exposés médiatiquement (Ja Morant à Murray State ou Cade Cunningham à Oklahoma State, notamment).

Et logiquement, puisque le niveau de talent qui débarque chaque année dans son effectif s’est amoindri au fil des années, la qualité des résultats sportifs du programme a alors baissé.

Preuve en est : depuis sa défaite au Final Four en 2015, une demi-finale face à Wisconsin, Kentucky n’a plus atteint le carré final de la « March Madness ». Pire encore : d’année en année, John Calipari fait à chaque fois moins bien que l’exercice précédent. Du « Elite Eight » en 2019 (quatrième tour, la dernière marche avant le Final Four), à la pire saison du programme (9 victoires et 16 défaites, pas de qualification à la March Madness) depuis près de 50 ans en 2021 (l’édition 2020 du tournoi NCAA ayant été annulée à cause de la crise sanitaire), à une élimination dès le premier tour contre l’improbable Saint Peter’s l’an dernier.

Lentement mais sûrement, brutalement mais inexorablement, Kentucky, sous John Calipari, est ainsi en train de sombrer, et la double débâcle de cette semaine incarne certainement le point le plus bas jamais atteint sous la houlette du technicien de 63 ans, en poste depuis 2009.

Direction Texas ?

La suite pour lui ? Buckle up. Car les prochaines semaines promettent d’être agitées, à Lexington.

John Calipari peut en effet sentir qu’il a désormais la pression du résultat. Alors que les Wildcats étaient considérés comme des favoris pour le titre national durant l’intersaison, ils ne seraient probablement même pas sélectionnés pour le tournoi NCAA si la saison s’arrêtait aujourd’hui. Fort heureusement pour lui, ce n’est pas le cas, et il a ainsi encore du temps pour sauver ce qui peut l’être de cet exercice. Mais surtout, le nom du coach de Kentucky, durant les prochaines semaines, devrait être fréquemment associé au poste de « head coach » désormais vacant à Texas, après le renvoi de Chris Beard la semaine dernière. D’après les premières rumeurs, les premiers contacts entre le programme basé à Austin et le coach auraient déjà été pris…

Alimentant ainsi la théorie fortement crédible d’un départ au printemps prochain, en cas d’échec à sauver cette saison 2022/23 bien mal embarquée. Un scénario qui soulagerait une immense partie de la « fanbase » des Wildcats, comme ce spectateur viré de la Rupp Arena, la salle de Kentucky, mardi soir après avoir brandi une pancarte à l’inscription on ne peut plus claire, et qui serait peut-être la meilleure issue pour les deux camps.

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