Joe Mazzulla s’explique sur son « laisser-faire »

Il y a un mois, Jaylen Brown racontait que Joe Mazzulla aimait laisser ses joueurs se débrouiller lors de passages compliqués. Plutôt que de prendre un temps-mort, il est partisan du « laisser-faire », et ses joueurs apprécient.

« Je trouve que parfois, c’est bien » avait reconnu Jaylen Brown. « Cela nous met au défi non seulement pour la situation à laquelle on est confronté, mais aussi pour faire mieux ensuite. Nous sommes en NBA depuis assez longtemps pour savoir comment trouver nos spots et corriger certaines erreurs. Nous avons une équipe équilibrée, ce qui signifie que notre entraîneur nous fait confiance et nous incite à trouver des solutions. »

Pas une science exacte

Depuis, Joe Mazzulla a confirmé cette tendance, notamment récemment face aux Lakers. Alors que son équipe avait gâché une avance de 20 points et que les Lakers avaient carrément pris 13 points d’avance, le remplaçant d’Ime Udoka s’était obstiné à ne pas prendre de temps-mort.

« Je ne crois pas qu’il y ait de réelle preuve que le fait de prendre un temps-mort fonctionne sur des séries » estime le coach de Boston. « C’est juste une impression, et que les gens se sont habitués à l’observer au fil du temps. Nous étions menés 92-88 et j’ai demandé un temps mort, nous avons marqué pour passer à 92-90, mais ils ont répondu par un 6-0. Résultat, à part nous avoir fait perdre plus de points, à quoi a servi ce temps-mort ? »

Pour Joe Mazzulla, sa méthode est adaptée à son équipe avec un groupe qui sort d’une finale NBA et des éléments qui jouent ensemble depuis plusieurs années.

« Je pense que c’est le fait de connaître son équipe. C’est le fait d’être sur la même longueur d’onde collectivement » poursuit-il. « Je pense que c’est une prise de conscience et un état d’esprit sur la façon dont le jeu se déroule et quand il nous échappe, quelles sont les choses que nous pouvons faire pour revenir ? Parce que souvent, quand une équipe est sur une lancée, c’est surtout à cause de nos propres erreurs. »

Un peu de Phil Jackson

Joe Mazzulla apprécie que ses joueurs analysent eux-mêmes leurs problèmes, et qu’ils puissent y répondre ensemble. Pour lui, il n’existe pas de méthode miracle, et il faut surtout que le groupe adhère à cette manière de faire.

« Nos gars font un excellent travail pour progresser et comprendre ce que sont ces problèmes, et comment nous pouvons rapidement y répondre. Mais je ne suis pas sûr qu’il y ait de véritables preuves qu’une méthode fonctionne plus qu’une autre. Je pense qu’il s’agit plutôt de voir ce qui correspond à votre équipe, de ce que vous pouvez leur faire accepter et de leur manière de réagir. »

Monstrueux face aux Lakers avec ses 44 points et son panier de l’égalisation, Jayson Tatum résume cette manière de faire : « Joe nous dit toujours qu’il ne viendra pas nous sauver. Surtout dans les moments où on ne joue pas comme on devrait. Il nous l’a déjà dit plusieurs fois : ‘Débrouillez vous !’. Il nous défie. »

Une stratégie qui rappelle Phil Jackson, qui laissait aussi souvent ses équipes se débrouiller dans la difficulté.