Battus à Milwaukee mercredi pour lancer leur « road-trip » de six matchs dans la conférence Est, les Kings ont très bien réagi à Cleveland, signant un match imparfait mais dans l’ensemble abouti et sérieux, pour s’offrir un succès mérité face aux Cavaliers (106-95).
Très bien lancés après un premier quart-temps à 7/9 derrière l’arc, les hommes de Mike Brown ont vite pris 14 points d’avance. Mais un réveil des Cavaliers dans le deuxième acte, sous l’impulsion d’un bon passage de Darius Garland (11 points dans le second quart-temps), a relancé les débats juste avant la pause (49-49).
S’en est suivie une seconde mi-temps disputée et équilibrée… jusqu’à ce « money-time » assez surréaliste. En effet, après une entame idéale dans le dernier quart-temps, un « run » de 10-0 alimenté par trois pertes de balle de suite des Kings, les Cavaliers semblaient totalement en contrôle, à +8 (95-87) à quatre minutes de la fin du match. Mais soudainement, les hommes de J.B Bickerstaff ont complètement craqué, accumulant les pertes de balle (8 dans le dernier quart-temps !) et les phases d’isolation sans queue ni tête en attaque. Et la sentence a été irrévocable : un 19-0 des Kings pour boucler le match, et un Rocket Mortgage Fieldhouse sonné.
Après cette fin de match horrible, les Cavaliers perdent alors du terrain au classement de la conférence Est, alors que les Nets (15-12) se rapprochent lentement mais sûrement. Pendant que les Kings ont montré du caractère et se rapprochent eux discrètement mais sereinement du podium de leur conférence.
CE QU’IL FAUT RETENIR
– Pour les Kings, un 19-0 qui atteste d’une identité établie. De 87-95 à 106-95, en à peine plus de quatre minutes, les quatre dernières. Ce fut une fin de match un peu lunaire, avec deux dynamiques qui ne pouvaient pas être plus opposées. Les Cavaliers d’un côté, soudainement incapables de jouer au basket des deux côtés après avoir pourtant bien débuté le dernier quart-temps. Et les Kings de l’autre, poussifs et passifs à l’entame de cet ultime acte, avant de monter furieusement d’un cran en défense, punissant à plusieurs reprises sur contre-attaque les (8) pertes de balle des Cavaliers, avant qu’un tir primé de Kevin Huerter ne fasse office de coup de grâce. On savait que ces Kings version Mike Brown avaient du caractère, mais cette fin de match parfaite, après avoir fait le dos rond pendant près de dix minutes dans le dernier quart-temps, va probablement être particulièrement bénéfique pour la construction de l’identité de ce groupe. Cette année, les Kings comptent dans la conférence Ouest.
– Matthew Dellavedova, au bon souvenir de Cleveland. En l’absence de De’Aaron Fox, le meneur australien a été l’invité surprise de la rotation des Kings sur le poste de meneur. En relais de Davion Mitchell qui était logiquement titulaire à la place de « Swipa », l’ancien des Cavaliers, face à son ancienne équipe, a fait du bon boulot : 3 points, 4 passes et 3 interceptions en 16 minutes. Rien de bien flashy, mais des actions de l’ombre qui ont à chaque fois fait du bien à son équipe.
TOPS/FLOPS
✅ Les titulaires des Kings. Qui ont porté l’équipe vers le succès en compilant 83 des 106 points. On retient en premier lieu l’énorme double-double de Domantas Sabonis (18 points et 18 rebonds), homme de base dans l’attaque des Kings en l’absence de De’Aaron Fox, héroïque dans une peinture des Cavaliers pourtant pas très accueillante avec les longs bras de Jarrett Allen et Evan Mobley. Le rookie Keegan Murray a lui aussi marqué 18 points, sous la forme de six tirs primés, profitant de nombreuses belles positions de tirs grâce aux décalages créés par ses coéquipiers. Dans les ailes, Harrison Barnes (20 points) et Kevin Huerter (19 points) sont fidèles à eux-mêmes avec trois tirs primés chacun et une activité étendue à tous les domaines (3 rebonds et un contre pour Barnes, 5 rebonds, 2 passes et 3 interceptions pour Huerter), et surtout des paniers décisifs en fin de match, pour alimenter le 19-0 salvateur. Enfin, Davion Mitchell est statistiquement le plus discret avec 8 points et 6 passes, mais ça n’a pas d’importance car la vraie valeur de sa présence sur le terrain n’était pas quantifiable, mais observable : la défense. Ce n’est pas Darius Garland, avec 5 pertes de balle, qui va dire le contraire.
✅⛔️ Darius Garland & Caris LeVert. Justement, Darius Garland. Le meneur de Cleveland a signé un match vraiment mitigé, avec 19 points en 18 tirs et donc 5 pertes de balle. Même si on peut quand même noter 6 passes et 2 interceptions. Ce sentiment mitigé est aussi applicable à la performance de Caris LeVert, qui lui a marqué 22 points en 21 tirs… Malgré 6 rebonds et 6 passes, il a fini avec un +/- de -21, le plus faible de son équipe (Garland à -13, le deuxième plus faible).
✅ Cedi Osman. Lui a été propre et efficace, avec 17 points à 7/14, dont 3 pastilles derrière l’arc, 4 rebonds et 3 interceptions. En 35 minutes, alors que la rotation des Cavs était resserrée à huit joueurs (Donovan Mitchell, Kevin Love et Dean Wade absents).
⛔️ Les lancers-francs des Kings. Il y a certes ce « finish » incroyable qui sauve les meubles, mais les Kings, avant ce 19-0, n’étaient pas loin de rendre les armes, en ayant pourtant bien joué tout au long du match. Une des raisons : un taux de conversion aux lancers-francs qui a dépassé les 60% de réussite, à peine : 20/32 ! Ce sont 12 points gâchés, et les Kings auraient pu s’en mordre les doigts sans une fin de match héroïque. Cela doit servir d’avertissement et même de « red flag », car un 19-0 en quatre minutes ne se produira pas à chaque match.
LA SUITE
– Cavaliers (16-10) : « back-to-back » à domicile, contre le Thunder (01h30)
– Kings (14-10) : déplacement à New York, dans la nuit de dimanche à lundi (00h00)
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Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.