Dirk Nowitzki remercie Steve Nash et Michael Finley pour l’avoir sauvé du mal du pays

Dans un grand entretien avec le journaliste Graham Bensinger, Dirk Nowitzki est revenu sur ses débuts difficiles lors de son arrivée à Dallas. L’Allemand est passé par des moments assez sombres puisqu’il mangeait du fast-food matin, midi et soir, qu’il n’avait pas meublé son appartement, et ne savait même pas comment remplir un chèque.

La légende des Mavericks raconte aussi qu’il se présentait aussi à l’entraînement avec une voiture de location, provoquant l’hilarité de ses coéquipiers, qui avaient même dû lui montrer comment activer la climatisation, plutôt utile dans la région ! Derrière tout ça, sa famille et ses proches lui manquaient également.

« Tout ce que j’avais vu de la ville, c’était la série télévisée « Dallas », que mes parents regardaient un peu. J’étais un peu choqué de voir à quel point la ville était déjà grande, avec les gratte-ciels. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Ça m’a un peu époustouflé. Bien sûr, il y a eu la barrière du langage au début quand je suis arrivé, et un petit choc culturel. J’avais vécu avec mes parents toute ma vie. Et là, ce n’est pas comme si j’étais à deux heures de route, mais je suis à 11 heures de vol. Donc c’était dur de connaître personne, de ne pas avoir ma famille proche de moi. C’était dur. Mon mentor, quand ça n’allait pas de temps en temps, je l’appelais. Il y avait des moments où on était tous les jours au téléphone, avant chaque match, après, et si quelque chose n’allait vraiment pas, il arrivait deux jours plus tard, pour être là pour moi. On s’entraînait, on discutait et en général ça m’aidait beaucoup », s’est-il rappelé.

Besoin de se changer les idées

On peut dire que son adaptation au style de vie américain a pris un peu de temps, et Dirk Nowitzki ne manque jamais une occasion de remercier Steve Nash et Michael Finley pour leur aide à cette époque.

« Je leur donne beaucoup de crédit. Ils ont été tellement supers avec moi depuis le début, dans leur façon de me soutenir. Steve venait tout le temps me chercher pour sortir quand j’avais le mal du pays. On allait voir des films ou manger un truc ».

Steve Nash a vite compris qu’il fallait simplement essayer de le divertir et que tout allait finir par rentrer dans l’ordre sur le terrain.

« A l’époque, il était tellement concentré sur le basket. Je voulais juste lui apporter d’autres choses à voir, lui changer les idées et voir s’il aimait ou pas. On allait voir des films d’auteurs (films indépendants), même s’il traînait les pieds, mais on en rigolait. C’était un jeune garçon, bourré de talent, qui avait le mal du pays, qui ne se sentait pas très bien », a glissé Steve Nash.

« Je commençais à me dire : « Est ce que j’ai pris la bonne décision ? ». Aurais-je dû rester en Europe ? Aller à l’université ? »

Michael Finley savait aussi que Dirk Nowtizki allait finir par trouver ses marques, notamment grâce à son éthique de travail. Il y a pourtant eu des moments où le père de Dirk Nowitzki s’était ouvertement demandé si son fils allait faire long feu en NBA. Car sur le terrain, tout ne se passait pas comme prévu.

« Il y avait des matchs où je ne jouais pas du tout. Je n’avais jamais envisagé ça. Je n’avais jamais ressenti ça dans ma vie et ma carrière jusque là. C’était des moments difficiles. Quand tu n’entres même pas en jeu. Mais c’est normal aussi, quand les choses ne vont pas dans ton sens, le doute arrive un peu… Je commençais à me dire : « Est-ce que j’ai pris la bonne décision ? ». Aurais je dû rester en Europe ? Aller à l’université ? Je ne sais pas si je suis allé si bas au point de parler de dépression. Ce que je faisais, c’est que je continuais à me battre. Si je n’avais pas joué, pendant que les autres passaient devant la presse, j’étais déjà sur le vélo, je transpirais, je revenais sur le terrain pour shooter, où le jour d’après, j’arrivais deux heures avant l’entraînement. Si je ne joue pas, je dois travailler plus dur. En dehors du terrain, le mal du pays, c’était le pire ».

A force de tomber et de se relever, tout est finalement rentré dans l’ordre et Dirk Nowitzki a alors pu entamer sa progression constante vers les sommets. Ou comme le dirait Steve Nash : « Au bout d’un moment, sa mère ne lui a plus aussi manqué, et il est devenu l’un des meilleurs joueurs de tous les temps » .

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.