C’est le choc des titans entre les deux meilleures équipes de l’Est à la fois sur la saison régulière et les playoffs.
C’est aussi la rencontre entre le MVP 2009 – 2010 et le MVP 2011, tout deux à la recherche de leur premier titre. C’est aussi Dwyane Wade qui joue sur les terres de son enfance. Beaucoup de symboles donc…
Pour ne rien gâcher, la rencontre au sommet est équilibrée et extrêmement incertaine. Cela promet de l’intensité et du spectacle. Une série à ne manquer pour rien au monde.
Meneurs
[pub_300_video] Rose a déjà prouvé qu’il était un joueur de playoffs, capable d’élever son niveau de jeu et de prendre ses responsabilités. Le jeune MVP réalise une performance digne de son nouveau titre. Deuxième meilleur marqueur de la postsaison (28,8 pts/m), il passe plus (8,2 passes/m), intercepte plus, prend plus de rebonds (4.5 rbds/m). Et il est capable de prendre feu, comme lors du match 3 face à Atlanta.
Rapide, explosif, athlétique, Derrick Rose domine le poste face à tous les adversaires, et le Heat n’a pas grand chose à lui opposer. Seule faille dans son jeu ces derniers matchs, son adresse extérieure, décevante par rapport à ce qu’il avait montré en saison régulière.
En face, Mike Bibby n’est plus le joueur des années Sacramento. C’est même un des joueurs les plus décriés dans l’effectif d’Erik Spoelstra depuis le début des playoffs. 3,4 points et 1 passe en 20 minutes, et surtout à 25% de réussite au shoot. L’impact de Bibby est nul, voire négatif. Son manque de vitesse laisse peu d’espoir sur sa capacité à défendre sur Rose, qui pourrait bien être couvert par Wade.
Avantage : Chicago
Extérieurs
Aucun débat ici. Au poste d’arrière, Keith Bogans, role player, capable de planter des missiles derrière l’arc et spécialiste de la défense va devoir faire face à un Dwyane Wade, en forme éblouissante : 26.2 points, 7,6 rebonds et 5 passes par match, le tout à 48,4% de réussite en post saison. Et le All-Star monte en puissance : 30,2 points / match face aux Celtics.
On le sait, D-Wade est une menace partout sur le terrain, à trois points, à mi-distance ou en pénétration. Pas de doute, Bogans devra fournir le meilleur de lui-même en défense. Au risque d’y dépenser toute son énergie.
Luol Deng est un bon lieutenant, qui a montré qu’il pouvait prendre sa part du boulot, y compris pendant les playoffs. Sa prestation face à Danny Granger a montré qu’il était capable de faire face aux meilleurs. Il a fait un peu moins bien face aux Hawks, mais il a aussi eu tendance, comme ses coéquipiers, à regarder son franchise player jouer, comme le témoigne ses 7 points dans le match 3 contre les Hawks.
Mais que peut-il faire face à Lebron James à plein régime ? Difficile d’espérer. Celui qui est probablement le meilleur joueur actuel de la ligue, et il joue peut-être son meilleur basket. En plus de ses performances hors normes (26,1 pts, 9.4 rbds et 4,9 passes/m), il a enterré ses démons en battant les Celtics et montré qu’il pouvait être clutch en inscrivant les 10 derniers points de son équipe pour clore la série.
Avantage : Miami
Intérieurs
Carlos Boozer face à Chris Bosh. Tout deux critiqués cette saison, ils n’en restent pas moins des joueurs de haut niveau.Le premier est cependant en difficulté depuis la fin de la saison régulière. C’est surtout côté offensif que le joueur a sous-performé. Seulement 11,8 pts / match, lui qui tournait à 17,5 cette saison. Mais, dans la foulée de sa dernière sortie face aux Hawks, le joueur pourrait bien retrouver son meilleur niveau. Sa présence poste bas est un atout, et si la mire est réglée ses tirs à mi-distance seront précieux. C’est une pièce maîtresse, car il fournit la menace intérieure, complémentaire de Derrick Rose.
Chris Bosh est lui aussi en deçà de ses performances en saison régulière. Il a surtout souffert face à Kevin Garnett et à la défense des Celtics, qui ont su le gêner efficacement. Bosh a du talent, mais il aussi un mental plutôt friable. La clé sera sa capacité à faire face à la pression d’une série à très haut niveau.
Autre élément très critiqué, Zydrunas Ilgauskas est très loin de son meilleur niveau. Son atout : sa haute taille, et un tir à mi-distance. Mais son manque de mobilité se fait cruellement sentir. Spoelstra ne le maintient titulaire que parce que le vétéran a besoin de jouer immédiatement après l’échauffement, faute de quoi son corps se refroidit trop vite, comme beaucoup de vétérans.
Joakim Noah apporte son énergie, sa défense et ses rebonds. Comme tous les ans, il a su répondre à l’intensité des playoffs et apporte ce que son coach attend de lui. Attention néanmoins à l’efficacité offensive, sa réussite à l’intérieure ayant sensiblement baissé en post-saison.
Avantage : Chicago
Les bancs
On l’a déjà dit, le banc est l’une des forces des Bulls. Lorsque Thibodeau laisse souffler ses titulaires, il ne prend pas le risque de prendre 15 points dans la vue. Il bénéficie d’une vraie profondeur à l’intérieur, entre l’excellent Taj Gibson, le vétéran Kurt Thomas et le prometteur Omer Asik. Sa ligne arrière est capable de défendre, mais aussi, grâce à Kyle Korver, de faire basculer le cours d’un match.
Côté Miami, Joël Anthony nous a impressionnés ces derniers matches pour ses performances silencieuses : une présence intimidatrice dans la raquette et surtout une vraie intelligence de jeu sur les rotations défensives. Chalmers (20 points à 6/12 à 3 points lors du match 5 face aux 76ers), Jones (25 points à /7 derrière l’arc pour le 1er match contre Boston) peuvent jouer les jokers. Au-delà, c’est un peu le désert, et le banc risque d’être un peu court face à la diversité des troupes de Windy City.
Avantage : Chicago
Les coachs
Au début de la saison, le scepticisme était de rigueur lorsqu’on évoquait ces deux coaches. Thibodeau allait-il être capable de se transformer en head coach après avoir été assistant pendant si longtemps ? Le « jeune » Spoelstra allait-il réussir à s’imposer face à son groupe et à faire jouer tout le monde dans le même sens ? On parlait même d’un retour de Pat Riley. Plus de cela aujourd’hui.
Thibodeau a cependant montré tout au long de la saison d’excellentes qualités de technicien. Ne se contentant pas de faire jouer son MVP, il assure le mouvement de balle, et a fait de Chicago la meilleure défense de la ligue.
Avantage : Chicago
Les clés de la série
Tout d’abord, les performances de Boozer et Bosh. Tout deux capables de planter plus de 20 points et 10 rebonds, ils seront ceux qui feront pencher la balance. Rose, Wade et James continuant à joueur leur basket d’extraterrestre, il leur reviendra de prendre leurs responsabilités et de se montrer à la hauteur. Leurs saisons montrent qu’ils peuvent proposer le meilleur comme le pire (arrosage et balles perdues).
Deuxième point central : la défense sur pick-and-roll de Miami. Chicago utilise fréquemment cette arme pour mettre son meneur en position de tirer, pénétrer ou délivrer une passe. On a même vu Rose y recourir encore plus fréquemment contre les Pacers et les Hawks. La capacité du Heat à les arrêter, notamment en couvrant (hedge) très haut, déterminera ses chances de contenir la principale menace offensive des Bulls.
Les statistiques
Le bilan de la saison
Chicago : 3-0
15 janvier : Chicago – Miami (99-96)
24 février : Chicago – Miami (93-89)
6 mars : Miami – Chicago (86-87)
Verdict
La série promet d’être disputée. D’ailleurs, chacune des rencontres en saison régulière s’est terminée avec moins de 4 points d’écart. Avec deux équipes en pleine confiance et bourrées de talents, rien ne devrait être facile. Face à ce niveau d’intensité, les All-Stars seront au rendez-vous. Ce sont plutôt les petits détails qui vont la différence, ceux auxquels on prête moins attention : le match dans le match entre Carlos Boozer et Chris Bosh, l’avantage du terrain et l’apport du banc.
A ce petit jeu, Chicago nous semble au dessus. Mais de très peu.
Pronostic
Chicago, 4-3
Calendrier
Dimanche 15 mai : Chicago – Miami
Mercredi 18 mai : Chicago – Miami
Dimanche 22 mai : Miami – Chicago
Mardi24 mai : Miami – Chicago
Jeudi 26 mai : Chicago – Miami*
Samedi 28 mai : Miami – Chicago*
Lundi 30 mai : Chicago – Miami*
* Si nécessaire
Votre pronostic
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