Défendre son titre, Steve Kerr connait bien. Très bien même. Comme joueur ou comme coach, il a effectivement connu cette situation à plusieurs reprises.
Déjà en 1997 avec les Bulls par exemple, avant le triplé en 1998, ensuite deux fois avec les Spurs en 2000 et 2004, quand il jouait encore. Puis sur le banc des Warriors en 2016 et 2018, avant 2019 et la tentative ratée de triplé.
Chaque fois, il en garde un excellent souvenir. « Mon expérience, c’est qu’essayer de faire le doublé, c’est très plaisant », assure-t-il à la radio 95.7 The Game. « Il y a beaucoup de joie, de confiance, d’énergie lors de la seconde saison. »
La pression de conserver le titre n’est-elle pas désagréable à porter ? Pas pour ses Warriors, déjà sacrés en 2015, 2017, 2018 et désormais en 2022, répond l’entraîneur.
« La troisième année, c’est là qu’on entre dans le dur »
« Je ne pense pas qu’on sera épuisé. En réalité, on sera excité. Les joueurs seront prêts à défendre leur bien, ils adorent jouer, se battre. Tout le monde est excité. En plus, ils n’ont plus grand-chose à prouver. Pour des vétérans comme Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green ou Andre Iguodala s’il revient, il n’y a pas grand-chose à démontrer. Ils ont déjà quatre bagues. Donc ils peuvent se laisser aller et jouer librement, avec leur esprit de compétition. »
Steve Kerr craint davantage la perspective d’un triplé. En 2018/19, et en prenant en exemple « The Last Dance », la dernière saison de Michael Jordan avec les Bulls dont il faisait partie, il avait régulièrement expliqué que la troisième saison est la plus consommatrice d’énergie, la plus dure à vivre.
« Quand on a eu la chance d’en gagner deux de suite, la troisième année, c’est là qu’on entre dans le dur », confirme-t-il. « C’est à ce moment-là que tout vous rattrape. Physiquement, émotionnellement, psychologiquement, c’est dur. Tous les soirs, les équipes viennent vous chercher. C’est épuisant d’être au sommet et d’avoir des gens qui vous frappent soir après soir. La troisième année, c’est un marathon et dans les derniers kilomètres, on essaie d’atteindre la ligne d’arrivée et c’est dur de gagner ainsi. »