Profil
Poste : Arrière
Taille : 1m99
Poids : 82kg
Équipe : Ohio State (conférence Big 10)
Stats 2021/22 : 13.7 points (49.8%, 41.6% à 3-points), 3.6 rebonds, 2 passes
Présentation
Malaki Branham est un pur produit de l’Ohio. Né à Columbus, capitale et ville la plus peuplée de l’Etat, il a grandi à Akron, comme un certain LeBron James. Scolarisé au lycée St. Vincent – St. Mary, comme le « Chosen One », il a été élu « Ohio’s Mr. Basketball », soit meilleur joueur de l’Etat, à l’issue de son année « senior ». Devenant ainsi le premier joueur de cet établissement, depuis « LBJ » en 2003, à recevoir cette récompense.
Par la suite, il s’est engagé auprès de l’université locale, les Buckeyes d’Ohio State, pour la saison 2021/22. Titulaire à 31 reprises en 32 rencontres au sein d’une équipe expérimentée, le « freshman » a très vite fait parler ses qualités de scoreur. Malgré son jeune âge et son statut de première année, il a été fortement responsabilisé par son coach, Chris Holtmann : pratiquement 30 minutes par match sur l’ensemble de la saison, et plus de 32 minutes durant les matches de conférence Big Ten, une des plus relevées du pays.
Porteur de balle principal en attaque sur demi-terrain grâce à ses qualités développées d’attaquant, il a évolué dans un contexte idéal, entouré de « vétérans » qui s’adaptaient intelligemment à son jeu pour ne pas brider son grand talent offensif. On retiendra notamment son carton à 35 points face à Nebraska le 2 janvier, un record dans l’histoire du programme pour un « freshman » dans un match de conférence.
À l’issue de cette très bonne première saison NCAA, Malaki Branham a été élu meilleur « freshman » de la conférence Big Ten, et a été sélectionné dans la « All-Big Ten Third Team », la troisième équipe type de la conférence, devenant le premier « freshman » du programme à recevoir une pareille distinction depuis D’Angelo Russell durant la saison 2014/15.
POINTS FORTS
– Un scoreur sur trois niveaux
Pour un joueur âgé de seulement 19 ans, la palette offensive de Malaki Branham est impressionnante. La saison passée avec les Buckeyes, l’arrière a fait part d’un arsenal complet, transposable aux trois niveaux clés en NBA : au cercle, à mi-distance et à 3-points.
Au cercle, il a converti plus de 70% de ses tirs. Malgré un dribble perfectible, il utilise ses longs segments et un haut du corps puissant pour se frayer un chemin autoritaire vers le cercle. Une fois qu’il est au cercle, il fait preuve d’une créativité intéressante et sait varier ses finitions. Comme tous les jeunes arrières dominants balle en main, il devra évidemment s’adapter au niveau athlétique largement supérieur des protecteurs de cercle de la NBA. Mais son profil physique et ses qualités techniques développées laissent présager un futur brillant en ce qui concerne l’attaque du cercle.
Concernant le tir à mi-distance, on parle du gros point fort de Malaki Branham en début de carrière. Très à l’aise dans cette zone en sortie de dribble, il rappelle Khris Middleton ou Devin Booker. À l’instar des deux joueurs des Bucks et des Suns, il devrait aussi être capable de déclencher un tir depuis le poste bas, face à des défenseurs plus petits. Durant sa saison « freshman », il a converti 43% de ses tirs à mi-distance en « pull-up ». C’est très sérieux. Face aux défenses majoritairement en « drop » en NBA, il aura toujours de l’espace pour opérer dans cette zone intermédiaire.
Enfin, le tir à 3-points. Avec 41.6% de réussite au cours de l’exercice 2021/22, Malaki Branham a montré qu’il était solide derrière l’arc. Même si le volume est encore assez faible (2.6 tentatives par match), et peut biaiser son évaluation dans ce domaine. Quand on observe les stats, on remarque en tout cas qu’il opère dans cette zone dans un registre différent du tir à mi-distance. En effet, alors qu’il se crée son propre tir à mi-distance, il est plutôt dépendant d’une passe à 3-points : 85% de ses tirs dans cette zone sont pris en « catch-and-shoot ».
Ce qui forcément amène à se poser la question suivante : pourra-t-il créer son tir en sortie de dribble à 3-points en NBA ? A priori, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Car la mécanique de tir est bonne, et le pourcentage de réussite à mi-distance est rassurant.
– Potentiel défensif
Bien que surtout focalisé sur l’attaque cette saison, Malaki Branham n’en a pas pour autant oublié de défendre. Si ses moyennes dans les catégories défensives sont peu glorieuses (0.3 contre, 0.7 interception), l’impression visuelle laissée par le joueur est enthousiasmante pour le niveau supérieur.
Grand et très long (une envergure mesurée à 2m12), il était capable de tenir tête aux meneurs et arrières en NCAA. En NBA, il sera un joueur fiable et discipliné, qui tiendra son assignation défensive. On l’imagine surnager face aux bancs dans un premier temps, avant de rapidement se frotter aux titulaires.
La seule interrogation : pourra-t-il « switcher » face aux grands ailiers ?
POINTS FAIBLES
– Épurer la prise de décisions
Si la sélection de tirs de Malaki Branham était particulièrement satisfaisante l’an passé, puisqu’il frôlait les 50% de réussite aux tirs, il doit tout de même continuer à progresser dans ses lectures : il pointait à 2 passes pour 1.7 pertes de balle en 2021/22.
Un total qui s’explique par son rôle, celui d’un scoreur avant tout à l’échelon universitaire. Mais en NBA, les joueurs au profil unidimensionnel font rarement long feu, et sont cantonnés à des rôles de scoreurs en sortie de banc. Porteur de balle principal en NCAA, il sera un porteur de balle secondaire en NBA, et sera donc possiblement amené à créer du jeu. Il saura bien sûr le faire pour lui, mais devra aussi montrer qu’il peut le faire pour les autres.
Les progrès passeront avant tout par une amélioration de son dribble, parfois encore trop friable. Mais surtout, la maturité fera son oeuvre : on ne peut pas demander la lune dès le premier joueur à un joueur qui a eu 19 ans le mois dernier… Il ne sera plus le meilleur attaquant sur le terrain tous les soirs, comme c’était souvent le cas la saison passée. Et devra alors trouver le bon équilibre entre la passe, le tir, l’attaque du cercle, etc.
Rien d’insurmontable dans l’ensemble, pour un joueur intelligent qui a prouvé ces derniers mois qu’il était parfaitement capable de jouer dans le bon tempo.
Comparaison
Khris Middleton (en légèrement plus petit), pour le profil de scoreur complet, capable de créer son tir en sortie de dribble.
Pronostic
Entre la fin de la « lottery » et le milieu du premier tour. Peu probable qu’il passe la 20e position.