Profil
Poste : Ailier / Ailier-fort
Taille : 2m03
Poids : 102kg
Équipe : Iowa Hawkeyes (conférence Big Ten)
Stats 2021/22 : 23.5 points (55.4% aux tirs, 39.8% à trois-points), 8.7 rebonds, 1.5 passe, 1.9 contre
Présentation
Le parcours de Keegan Murray est celui d’un joueur qui a gravi les échelons, sans brûler les étapes. Bloqué par les vétérans Luka Garza (24.1 points, 8.7 rebonds, élu joueur de l’année en NCAA) et Joe Wieskamp au cours de sa saison « freshman », il avait logiquement signé une première campagne discrète, mais néanmoins prometteuse en sortie de banc (7.2 points, 5.1 rebonds en 18 minutes). Avec une marge de progression encore grande, il était alors revenu sur le campus pour sa saison « sophomore ».
Et les choses sérieuses ont commencé pour le natif de Cedar Rapids, dans l’Iowa. Devenu titulaire, son temps de jeu a fortement augmenté, passant de 18 à 31 minutes en moyenne par match, tout comme son implication dans le jeu offensif des Hawkeyes. Au sein d’un collectif huilé mais un peu limité en talent offensif, Keegan Murray s’est très aisément imposé comme le « go-to-guy » du programme sur tous les fronts : meilleur aux points (23.5, quatrième meilleur marqueur du pays), aux rebonds (8.7), aux contres (1.9) et deuxième aux interceptions (1.3) !
Le potentiel d’ailier « all-around » du joueur a explosé au grand jour, et sa cote auprès des franchises NBA a grimpé en flèche. Plus ou moins anonyme à l’issue de sa première saison NCAA, le voilà « lottery pick » quasiment assuré à l’issue de la seconde. Le fruit d’une progression discrète et constante, à l’image de sa personnalité.
POINTS FORTS
– Un attaquant complet
Avec 23.5 points marqués en moyenne par match cette saison (à 55.4% aux tirs), Keegan Murray a démontré que ses qualités offensives, sans être très « flashy », étaient fiables. À l’échelon NCAA, il était plus grand que les arrières et la plupart des ailiers, ce qui lui donnait un avantage de taille certain, au poste bas notamment. Il était aussi plus rapide que les intérieurs, ce qui lui permettait d’attaquer le cercle dans une situation de « mismatch ».
Au cercle justement, sa taille lui permettait d’être un finisseur solide. Mais il semble malgré tout avoir atteint son plafond dans cet exercice : il est difficile de l’imaginer meilleur finisseur en NBA qu’en NCAA. En effet, le niveau de protection du cercle va être désormais bien plus élevé, et il devra s’y faire.
Le tir extérieur de Keegan Murray est, pour l’heure, son arme la plus fiable : avec 39.8% de réussite sur 4.7 tentatives par match, il s’est avéré être un sacré « sniper » cette saison. Mais il faut tout de même apporter une nuance à ce constat : la plupart de ses tirs étaient pris dans des situations de « catch-and-shoot », et cela soulève alors une interrogation sur sa capacité à créer son tir en sortie de dribble en NBA. Il sera assurément capable de sanctionner en « catch-and-shoot » chez les pros, mais il parait plus complexe de l’imaginer capable de créer son tir tout seul.
Ce qui donne une possible indication sur son poste en NBA : ce sera sûrement le poste 4. La qualité de son tir extérieur sera utile sur « pick-and-pop », et sa taille lui offrira des situations de « mismatch » près du cercle, dans une ligue qui « switch » énormément sur les écrans.
Sur le poste 3, il semble manquer de vitesse et surtout d’explosivité pour survivre face aux nombreux très bons défenseurs extérieurs en NBA.
– Actif aux rebonds
Grand (2m03) et long (2m11 d’envergure), Keegan Murray va être un atout majeur dans la lutte pour les rebonds en NBA. Il ne fera certes probablement pas aussi bien dès son année rookie que ses 8.7 prises cette saison à Iowa, mais sa future équipe pourra compter sur un joueur malin, qui sait anticiper la trajectoire du tir et se placer en conséquence.
Capable de remonter très vite une fois la balle captée, ou de ressortir pour relancer une attaque, il sera fréquemment à l’origine de points marqués sur deuxième chance.
POINTS FAIBLES
– La création
Avec seulement 1.5 passe par match cette saison à Iowa, Keegan Murray n’a pas démontré de qualités exceptionnelles dans ce domaine. En NBA, il ne sera pas un initiateur, du moins au début de sa carrière. Il sera plutôt un joueur en bout de chaine, qui finira au cercle ou dégainera derrière l’arc. Ce n’est donc pas trop alarmant quant à sa projection chez les pros.
Mais dans la Grande Ligue, les joueurs de son profil, ces grands ailiers à l’aise balle en main et capables de monter la balle, sont amenés à faciliter le jeu. On pense notamment à Pascal Siakam, qui au fil des saisons a grandement progressé à la création. Aujourd’hui, le MIP 2019 est capable aussi bien de jouer le rôle du porteur de balle sur « pick-and-roll », que du poseur d’écran. Et c’est ce qui le rend si important dans l’attaque des Raptors.
Si Keegan Murray améliore son « playmaking », c’est donc son plafond qui augmente. Et si son plafond augmente, il devient alors un joueur bien plus utile à son équipe, dont le rôle en attaque va plus loin que du simple « catch-and-shoot ». En NCAA, il n’a pas montré qu’il en était capable, mais on peut imaginer que le jeu espacé de la NBA le stimulera.
– La défense latérale
Ailier aux qualités athlétiques honnêtes sans être époustouflantes, Keegan Murray est un bon défenseur, intelligent et méticuleux. Tant sur l’homme que dans un collectif. Mais il a tout de même un défaut important : la vitesse latérale en défense. Il manque très clairement de grosses qualités athlétiques, et donc d’explosivité pour se déplacer latéralement.
Face aux athlètes NBA, largement plus puissants et rapides que lui, il pourrait être en difficulté. Notamment sur « pick-and-roll », quand il va se retrouver face à un arrière au premier pas rapide après un « switch », type Ja Morant ou un Donovan Mitchell par exemple.
Comparaison
Pascal Siakam, pour le profil d’ailier/ailier-fort « all-around » ; Otto Porter Jr. pour le « spacing » en « catch-and-shoot ».
Pronostic
Entre la 6e et la 10e place. Les Kings (#4) ou les Pistons (#5) pourraient craquer pour son profil d’ailier à tout faire, qui serait complémentaire de leurs pièces déjà en place. Malgré tout, un clair Top 5 semble tout de même se dessiner devant lui.