Assurés de finir numéro 1 de la conférence Est depuis une semaine, les joueurs de Miami attendaient depuis de connaitre leur adversaire au premier tour des playoffs. Ce sera donc Atlanta, qui après deux belles victoires face à Charlotte et Cleveland au « play-in » a finalement validé son ticket.
Mais après avoir atteint la finale de la conférence Est l’an dernier, les Hawks, qui terminent donc à la 8e et dernière place qualificative (5e en 2021), héritent d’un tirage bien plus corsé dès le premier tour cette saison, le prix à payer après une saison très mitigée. D’autant plus corsé, qu’ils abordent ce premier tour sans Clint Capela, absent au moins trois matches, et un John Collins convalescent.
Sur le papier, cette série est la plus déséquilibrée du premier tour, et une opposition de style entre la défense du Heat et l’attaque à-tout-va des Hawks.
PRÉSENTATION DU HEAT
Les titulaires : K. Lowry, M. Strus, J. Butler, P. Tucker, B. Adebayo.
Les remplaçants : T. Herro, D. Robinson, D. Dedmon, G. Vincent, C. Martin.
Le coach : E. Spoelstra.
Après l’échec de la saison passée, le Heat a remis les pendules à l’heure cette saison. Derrière une défense en béton et un jeu offensif cohérent, l’escouade d’Erik Spoelstra a déroulé, s’imposant comme la meilleure équipe de la conférence Est : Miami termine avec un bilan de 53-29, à 35-17 face aux équipes de sa conférence. Le tout malgré les absences récurrentes des cadres : Jimmy Butler (25), Kyle Lowry (19), Tyler Herro (16) et Bam Adebayo (26) ont manqué, en cumulé, 86 matches.
Comme toujours à Miami, c’est la profondeur de l’effectif qui a offert des ressources supplémentaires et a permis au club de rester serein malgré les différentes blessures. On pense notamment à l’émergence de « role players » formés en interne, comme Max Strus, Gabe Vincent ou encore Omer Yurtseven, qui sans faire de bruit ont pris du poids et se sont imposés comme des seconds couteaux fiables dans la rotation de « Spo ».
On retiendra surtout la très grosse saison de Tyler Herro, qui s’est imposé comme le meilleur remplaçant de la ligue. En confiance dès la pré-saison, l’arrière a eu carte blanche en sortie de banc et il a franchi un cap pour sa troisième année, s’approchant d’une première sélection au All-Star Game. Il compile 20.7 points (à 40% à 3-points sur 7 tentatives), 5 rebonds et 4 passes en moyenne par match.
POINTS FORTS
– Un groupe expérimenté. Finaliste il y a deux ans avec un groupe très similaire à celui de cette année, le Heat n’a pas peur de la pression des matches couperets des playoffs : Erik Spoelstra a déjà gagné deux titres avec Miami, Jimmy Butler a fait les playoffs avec Chicago et Minnesota, Tyler Herro, alors rookie, avait explosé durant les playoffs de la « bulle » à Orlando, Bam Adebayo était en playoffs à trois reprises sur ses quatre premières saisons. Bref, les protégés de Pat Riley, renforcés durant l’été par l’arrivée du Kyle Lowry, chef d’orchestre des Raptors champions en 2019, sont prêts pour les joutes du mois d’avril.
– Une défense qui a fière allure. Historiquement et culturellement construit autour de la défense, le Heat ne déroge pas à sa propre règle cette saison. La troupe de Miami possède la 4e meilleure évaluation défensive de la ligue, avec 108.4 points encaissés sur 100 possessions, la 2e meilleure défense de la ligue à 3-points, avec un pourcentage de réussite aux tirs de ses adversaires qui n’atteint que 33.9%, et la meilleure défense de la ligue dans la raquette, avec seulement 41.3 points encaissés en moyenne par match dans sa peinture. Face à des Hawks qui survivent essentiellement par leur attaque, le Heat a de sacrés arguments à faire valoir.
POINTS FAIBLES
– L’attaque dans le « money-time ». Malgré la présence de vétérans comme Kyle Lowry et Jimmy Butler, ou de celle de Tyler Herro capable d’être « clutch », le Heat n’a pas brillé en attaque dans les fins de matches cette saison (21e meilleure attaque de la ligue dans le 4e quart-temps). En face, les Hawks sont plutôt sur une dynamique inverse, puisque les hommes de Nate McMillan ont la 5e meilleure évaluation offensive de la ligue dans le dernier quart-temps depuis début mars (132.3 points marqués sur 100 possessions). Alors qu’Atlanta peut compter sur Trae Young pour planter quelques énormes tirs dans les moments chauds, Miami n’a pas vraiment de hiérarchie dans le « money-time » puisque Jimmy Butler, Tyler Herro ou encore Kyle Lowry peuvent récupérer le dernier tir. À surveiller.
PRÉSENTATION DES HAWKS
Les titulaires : T. Young, K. Huerter, D. Hunter, J. Collins (« incertain »), O. Okungwu
Les remplaçants : D. Wright, B. Bogdanovic, D. Gallinari, G. Dieng, T. Luwawu-Cabarrot
Absents : L. Williams, C. Capela (au moins une semaine)
Le coach : N. McMillan.
Finalistes de la conférence Est, les Hawks n’ont pas réussi à confirmer cette saison. Plombés par leur défense calamiteuse dès les premières semaines de la saison régulière, les hommes de Nate McMillan ont montré peu de progrès dans le domaine, et la première partie de la saison a été très chaotique puisque les Hawks pointaient à 17v-25d mi-janvier.
Mauvais en défense, Atlanta n’a en plus pas été chanceux du point de vue la santé, avec plusieurs joueurs clés touchés par les blessures : John Collins, De’Andre Hunter et Onyeka Okungwu n’ont joué que 54, 53 et 48 matches respectivement, quand Bogdan Bogdanovic a manqué 19 matches. Ajoutez à cela un cluster de Covid-19 qui a frappé de plein fouet le club pendant l’hiver, et vous obtenez une saison laborieuse.
Mais les Hawks s’en sont sortis grâce à leur attaque toujours performante, et ont notamment signé une grosse deuxième partie de saison : 15 victoires en 24 matches après le All-Star Weekend. Suffisant pour présenter un bilan positif de justesse (43-39), synonyme de « play-in ».
POINTS FORTS
– Rien à perdre, tout à gagner. Face à une équipe du Heat largement favorite, leader de la conférence Est, les Hawks ont l’avantage de jouer de manière libérée. Après un « play-in » réussi, Trae Young et compagnie vont affronter Miami sans pression, dans la peau de l’outsider, en n’ayant rien à perdre et tout à gagner après une saison régulière mitigée. Cela peut être un point fort, puisque le Heat jouera avec une pression liée à sa première place, et le spectre d’un « upset » planera au-dessus de sa tête. Face à une équipe meilleure sur le papier et qui part largement favori, les Hawks, décomplexés et en quête de rédemption après un exercice 2021/22 décevant, ne seront pas à prendre à la légère.
– L’attaque. On l’a dit, les Hawks ont sauvé leur saison, qui partait en vrille à cause d’une défense absente, grâce à une attaque très performante. Sous l’impulsion d’un Trae Young capable d’énormes cartons, et véritable maestro sur « pick-and-roll », Atlanta a signé la 2e meilleure évaluation offensive de la ligue, avec une moyenne de 115.4 points marqués par 100 possessions. De plus, l’escouade de Géorgie peut compter sur une adresse extérieure qui tutoie les sommets de la ligue, avec une adresse derrière l’arc de 37.4% pendant la saison régulière, soit la 2e meilleure adresse extérieure, après… Miami. Contre vents et marées, les Hawks s’appuieront sur leur force de frappe offensive pour tenter de bousculer le Heat.
LES POINTS FAIBLES
– Une défense indigne d’une équipe de playoffs. Les Hawks sont assez faciles à cerner, puisqu’ils sont aussi bons en attaque qu’ils sont friables en défense. Au terme de la saison régulière, ils pointaient à la 26e place, du classement de l’évaluation défensive, avec 113.7 points encaissés par 100 possessions. Et si ça va un peu mieux sur la deuxième partie de saison, ce n’est tout de même pas fameux avec la 17e place suite au All-Star Break. Clairement, Atlanta gagne avant tout ses matchs en attaque, et pas en défense.
Un « frontcourt » très affaibli. Aux dernières nouvelles, John Collins, absent depuis le 11 mars à cause d’une blessure au pied et à la main, va tenter de jouer le Game 1. Il est considéré comme « incertain » sur la feuille de match, et il est probable que le staff médical tranche après l’échauffement. Quoi qu’il en soit, l’ailier-fort des Hawks ne sera pas à 100% physiquement, et il y a fort à parier que son apport durant la série sera grandement limité. Mais la plus grosse inquiétude concerne Clint Capela, qui s’est blessé au genou droit face aux Cavaliers. L’IRM n’a révélé aucun lésion grave, mais le pivot suisse ne peut pas revenir tout de suite. D’après le staff, il sera absent au minimum pour une semaine, ce qui veut sans doute dire que les Hawks devront se passer de lui au moins pour les deux premiers matches de la série. Un gros coup dur pour le club, qui perd sa seule valeur sûre en défense, et le partenaire privilégié de Trae Young sur pick-and-roll.
LES CLÉS DE LA SÉRIE
L’adresse extérieure. Le Heat était l’équipe la plus adroite de la ligue derrière l’arc pendant la saison régulière (38%), les Hawks étaient leur dauphin (37.4%). L’adresse à 3-points sera donc un facteur clé de cette série, et Miami semble partir, a priori, avec un petit avantage. La raison : le Heat possède la 2e meilleure défense de la ligue derrière l’arc, leurs adversaires n’ayant tiré qu’à 34% à 3-points pendant la saison régulière. Seuls les Celtics ont font mieux. À l’inverse, les Hawks ont souvent pris l’eau dans ce domaine, comme évoqué plus haut, et face à l’équipe la plus adroite de la ligue, ce n’est pas forcément rassurant.
Le jeu sur demi-terrain. Le Heat comme les Hawks ne sont pas des bolides, et préfèrent construire leur attaque sur demi-terrain : les premiers ont le 3e rythme le plus lent de la ligue (95.9 possessions en moyenne sur 48 minutes), les seconds ne sont pas très loin derrière (97.7 possessions, 10e rythme le plus lent). Le jeu sur demi-terrain sera donc au cœur des stratégies offensives des deux formations, et si Trae Young est contenu par Kyle Lowry et compagnie, l’absence de Capela va clairement se faire ressentir.
SAISON RÉGULIÈRE
Heat 3-1
13 janvier : Hawks – Heat (91-115)
14 janvier : Heat – Hawks (124-118)
22 janvier : Hawks – Heat (110-108)
9 avril : Heat – Hawks (113-109)
VERDICT
Les affrontements de la saison régulière ont tourné à l’avantage du Heat, et la troupe d’Erik Spoelstra, déjà plus talentueuse et plus expérimentée, partira en plus avec un avantage psychologique.
Sûrs de leurs forces, au complet et surtout au repos depuis une semaine, les joueurs de Miami sont en bonne posture, avec les deux premiers matches de la série à domicile, face à des Hawks orphelins, pour le moment, de Clint Capela, et peut-être de John Collins. Sans le pivot suisse, Atlanta va souffrir dans la peinture, et il faudra se réinventer autour du jeune et inexpérimenté Onyeka Okungwu, et du vétéran Gorgui Dieng… Un challenge de taille, qui déséquilibre clairement la série avant même qu’elle ne débute.
Dans l’ensemble, le Heat semble donc largement au-dessus, notamment grâce à sa défense et son expérience des playoffs. Si les Hawks ont la meilleure attaque, et que Trae Young devrait éclabousser la série de tout son génie en attaque, ils n’ont en revanche aucune certitude en défense, surtout sans Clint Capela pour la première semaine. En playoffs, c’est pourtant là qu’une série se joue souvent.
Heat 4-1
CALENDRIER
Game 1 : Miami – Atlanta, 17 avril, 19h
Game 2 : Miami – Atlanta, 19 avril, 1h30
Game 3 : Atlanta – Miami, 22 avril, 1h
Game 4 : Atlanta – Miami, 24 avril, 1h
Game 5* : Miami – Atlanta,, à déterminer
Game 6* : Atlanta – Miami, à déterminer
Game 7* : Miami – Atlanta,, à déterminer
* si nécessaire