Avery Johnson est désœuvré. « On a personne pour rivaliser physiquement avec (Amar’e) Stoudemire », déplore le coach des Mavs. Le 13 mai 2005, son équipe vient encore de mordre la poussière face à l’intérieur des Suns (37 points et 14 rebonds). Absolument intenable, celui-ci a signé 40 points et 16 rebonds, puis 30 points et 16 rebonds lors des deux premières rencontres, à Phoenix, de cette demi-finale de conférence Ouest.
Menés 2-1, Dirk Nowitzki et sa bande se doivent de réagir deux jours plus tard, toujours à domicile, lors du Game 4. Les Texans décident alors d’opérer un ajustement défensif audacieux pour contenir le premier joueur dans l’histoire des Suns à boucler trois matches de playoffs de suite avec 30 points ou plus : envoyer sur lui des prises à deux, voire à trois, quitte à délaisser les artilleurs l’entourant (Jim Jackson, Quentin Richardson, Leandro Barbosa).
48 points avec seulement quatre lancers-francs !
Dont le plus dangereux d’entre eux : Steve Nash, dont on fête le 48e anniversaire ce lundi 7 février 2022. Fraîchement élu MVP de la ligue, le Canadien, qui a quitté le Texas pour l’Arizona l’été précédent, n’a pas eu besoin d’exploser les compteurs offensifs cette saison pour mener les Suns au sommet de la ligue. Il est le meilleur passeur du championnat et tourne à 15.5 points de moyenne.
Sur cette quatrième manche, le chevelu rappelle au monde entier qu’il est un formidable attaquant et shooteur. Avec quantité de tirs à reculons, dans un périmètre réduit, Steve Nash martyrise ses anciens coéquipiers durant ses 43 minutes de jeu : 48 points (20/28 aux tirs dont 4/6 de loin !), dont 23 dans le seul troisième quart-temps (avec 16 points de suite inscrits pour les Suns), un record en carrière pour lui n’avait pas inscrit plus 33 points durant cette saison régulière.
« On a pensé que si on pouvait lui permettre de marquer et ne pas avoir tous ces autres gars impliqués en attaque, cela nous donnerait une meilleure chance de gagner le match », explique Jerry Stackhouse après la rencontre, en référence à une défense texane clairement passive devant le MVP. Un pari gagnant car Dallas, porté par un gros double-double de Josh Howard (29 points et 10 rebonds) et les 25 points de sa vedette allemande, s’impose ce soir-là (119-109) pour égaliser à 2-2 partout.
Conséquence directe de la profusion de points chez le meneur des Suns, il s’est contenté de 5 passes décisives (et 9 pertes de balles), son plus petit total dans ces playoffs. Amar’e Stoudemire, le plus souvent défendu par un Erick Dampier critiqué par Dirk Nowitzki ? Seulement 15 points à 3/8 aux tirs. « Ils ont changé leur plan de jeu, j’ai dû être agressif pour leur faire payer. (Mais) on a été dépassés et bousculés », regrette Steve Nash.
La série bouclée en six manches
« Manque d’énergie, de concentration ou de volonté », liste Mike D’Antoni, lorsqu’on l’interroge sur la première mi-temps où son équipe a subi les événements (66-50). Le coach des Suns, et de l’année, ajoute alors : « C’est une jeune équipe qui se dit : ‘Vous savez quoi ? On a encore deux matchs à domicile’. »
Dans le Game 5, les Suns réagissent en effet chez eux avec les 33 points et 18 rebonds d’Amar’e Stoudemire et un nouveau match d’anthologie du meneur (34 points, 13 rebonds et 12 passes). Il faudra une prolongation et un nouveau match de titan de Steve Nash (39 points et 12 passes) pour conclure la série en six manches (4-2), avant de buter sur les Spurs au tour suivant.
« Je ne l’ai jamais vu jouer aussi bien. Je crois qu’il voulait vraiment montrer à tout Dallas ce qu’on a manqué », peut saluer son meilleur ami, Dirk Nowitzki, tandis que son coéquipier Quentin Richardson n’hésite pas à chambrer : « Ils doivent être fous pour avoir laissé partir ce mec. Merci, Dallas ! »