La chasse au record de Stephen Curry serait-elle en train de dérégler la machine Warriors, si bien huilée cette saison ? Pas impossible, puisque les troupes de Steve Kerr ont longtemps eu du mal à entrer dans leur match cette nuit. Certains diront même qu’ils n’y sont jamais rentrés, ce qui n’est finalement pas si éloigné de la réalité.
Il n’empêche que, malgré la domination dans la raquette de Domantas Sabonis (30 points, 11 rebonds), leur maladresse à 3-points (27%) ou encore leurs nombreuses fautes (25, résultant en face sur un 23/31 aux lancers) et pertes de balle (17), les joueurs de Golden State sont parvenus à arracher la victoire à Indianapolis (102-100).
Auteur de 26 points, 6 rebonds et 6 passes (avec cependant 7 pertes de balle), Stephen Curry (5 réussites à 3-points) a alterné toute la soirée le bon et le moins bon. Gardant toutefois le meilleur pour la fin, comme en atteste son « money-time » solide, à l’image de toute son équipe.
Un succès à l’expérience, donc, pour cette formation de Golden State qui s’apprête à défier les Knicks, pour une affiche de légende en perspective, en « back-to-back ».
CE QU’IL FAUT RETENIR
— Plus que deux pour Stephen Curry. Avec son 5/15 derrière l’arc, le meneur des Warriors n’a désormais besoin que de deux petits paniers primés pour devenir le joueur le plus prolifique de l’histoire à 3-points. Chatouillé au classement par le double MVP, Ray Allen peut donc s’endormir une nuit de plus en tant que propriétaire de ce record, mais il y a de (très) fortes chances pour que ce soit la dernière fois. Dès demain soir, Golden State se déplace ainsi au mythique Madison Square Garden, et tout semble réuni pour que le « Baby-Faced Assassin » rentre un peu plus dans la légende, dans la salle la plus emblématique du pays…
— Golden State trop solide sur la fin. Encore menés 93-98 à deux minutes de la fin, les Warriors ont fait le dos rond pour renverser sur le fil les Pacers, malgré Domantas Sabonis. S’appuyant d’abord sur la sérénité d’Andrew Wiggins pour revenir à une possession, avant de laisser Stephen Curry faire mouche à 3-points puis sur un « layup » compliqué. Et à 13 secondes de la fin, c’est finalement Kevon Looney, sur un rebond offensif chanceux, qui a offert l’avantage aux siens, pour la première fois depuis le troisième quart-temps.
À 102-100, le coup de poker de Steve Kerr aura alors été de mettre Gary Payton II sur le parquet, à la place de Stephen Curry. Le fils du Défenseur de l’année 1996 a ensuite fait honneur à son père (et à son coach), cadenassant Caris LeVert pour provoquer un ballon perdu chez son adversaire. Une perte de balle synonyme de victoire pour son équipe, longtemps menée au score mais qui a eu le mérite d’y croire jusqu’au bout.
— Domantas Sabonis a régné dans la raquette. Tout juste élu « Player of the week », le Lituanien a brillé pour l’occasion, portant les Pacers sur ses larges épaules durant toute la soirée. Toujours aussi complice avec Malcolm Brogdon (23 points, 8 passes) et Caris LeVert (19 points, 5 passes), qui le trouvent les yeux fermés, le régulier intérieur All-Star s’est régalé face au tandem Green/Looney. Une performance de choix, malheureusement entachée d’une défaite, mais qui a remis une nouvelle fois en lumière les limites de Golden State au poste 5.
TOPS/FLOPS
✅ Draymond Green. Pour épauler un Stephen Curry maladroit et hésitant, l’intérieur All-Star s’est fait violence en attaque, terminant avec 15 points au compteur, son record de la saison (en plus de ses 9 rebonds et 5 passes). Agressif vers le cercle dès les premières minutes, le Défenseur de l’année 2017, qui a évidemment dicté le ton dans ce secteur, malgré les fautes et la frustration liée aux coups de sifflet des arbitres, a démontré qu’il changeait clairement le visage des Warriors quand il se décidait à regarder davantage le panier et prendre sa chance spontanément. À réitérer, donc.
✅ Oshae Brissett / Otto Porter Jr. En sortie de banc, les très polyvalents postes 3/4 des Pacers et des Warriors ont fait du bon boulot, grâce à leur activité des deux côtés du terrain. Tandis que Brissett a compilé 8 points, 4 rebonds et 5 interceptions, Porter Jr. a quant à lui terminé avec 10 points et 6 rebonds. Combattifs l’un comme l’autre, ils ont apporté à des moments où leurs franchises respectives étaient dans le dur offensivement et en avaient, ainsi, le plus besoin.
⛔ Les shooteurs de Golden State. À l’image d’un Stephen Curry souvent hésitant et maladroit sur ses tirs ouverts, les autres joueurs des Warriors ont aussi eu beaucoup de mal à régler la mire de loin, dans l’Indiana. Et après avoir pointé à 14/46 puis 12/48 à 3-points, contre Portland puis Philadelphie, la franchise californienne termine cette fois-ci à 8/30 derrière l’arc. Loin d’être correct et réjouissant, mais suffisant pour l’emporter, quand la défense est capable de serrer la vis au besoin.
⛔ Myles Turner. Pas certain que cette prestation horrible du pivot des Pacers lui permette de convaincre d’autres équipes de lui offrir un rôle plus important en attaque. Limité à seulement 6 points, à 1/10 aux tirs et 0/6 à 3-points, le meilleur contreur de la ligue s’est ainsi troué en beauté et, même s’il a pesé en couverture défensive (4 contres) et au rebond (10 prises), sa productivité offensive a plombé Indiana, qui manquait d’alternatives derrière son trio Malcolm Brogdon – Caris LeVert – Domantas Sabonis.
QUAND LE COVID-19 AFFAIBLIT… LE CORPS ARBITRAL
Il n’y a pas que les joueurs ou les coachs qui peuvent être soumis au strict protocole sanitaire de la ligue. En témoigne, cette nuit, le placement à l’isolement de l’un des trois arbitres de la rencontre. Par conséquent, ils n’étaient exceptionnellement que deux à composer le corps arbitral de cette partie. Une réduction de personnel qui a, sans doute, parfois conduit à quelques coups de sifflet hasardeux.
LA SUITE
Indiana (12-17) : déplacement à Milwaukee, dans la nuit de mercredi à jeudi (02h00).
Golden State (22-5) : « back-to-back » à New York, pour une nuit de légende, demain soir (01h30).
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Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.