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Librairie – « Steve Kerr, une vie », une biographie très humaine

Lecture – La vie de Steve Kerr a tout d’un roman avec des drames et des réussites incroyables. L’homme aux huit titres NBA a désormais sa biographie traduite en français aux Editions Amphora.

Après la saison 1998-99 d’Anthony Saliou et plus récemment le « Road Trip » de Rémi Reverchon, les Editions Amphora ajoutent un nouvel ouvrage à leur grandissante série sur la balle orange. Il s’agit de la traduction de la biographie de Steve Kerr, écrite par Scott Howard-Cooper, un ancien journaliste du LA Times et de Sports Illustrated.

Si ce n’est pas une biographie officielle, car Steve Kerr n’y a pas participé directement, c’est là un ouvrage des plus complets et des plus fouillés, avec une multitude d’anecdotes plus ou moins connues du grand public. Le résultat d’un gros travail de recherche mais surtout d’une vraie proximité entre son auteur et son sujet.

« Steve Kerr ne voulait rien avoir à faire avec ça »

« J’ai pris cette voie-là avec Steve », expliquait l’auteur sur le site de Kerry Eggers, un des journalistes historiques des Blazers. « On a échangé quelques emails. J’ai défendu ma cause. Sa réponse a été courtoise mais définitive : je te souhaite bonne chance. Ce n’est rien de personnel mais je n’ai aucune envie [de participer à ma propre biographie]. »

Il faut dire que Gregg Popovich, un de ces mentors, lui avait déconseillé de le faire sous peine de se mettre ses joueurs à dos. Mais Steve Kerr n’est tout simplement pas du genre à tirer la couverture sur lui.

Alors Scott Howard-Cooper a dû se débrouiller tout seul.

« Beaucoup de gens disent que c’est parce que Steve évite la publicité et c’est vrai. Il ne voulait rien avoir à faire avec ça, mais il a bien expliqué que ce n’était rien de personnel. Pop lui avait dit que dès que ses joueurs verraient qu’il participe [au projet], il risquait de perdre son vestiaire. Je dirais contre ça que si Steve Kerr n’a pas l’appui de son vestiaire après tout ce qu’il a accompli, personne ne l’aura. Mais ça a tout de même bien marché. »

L’homme le plus populaire de Tucson

Et comment ! Scott Howard-Cooper retrace l’intégralité du parcours de Steve Kerr et son CV quasiment sans égal dans le sport américain avec ses huit titres cumulés en tant que joueur et entraîneur. Il revient évidemment sur ce terrible drame familial et l’assassinat de son père Malcolm dans un attentat à Beyrouth le 18 janvier 1984. Steve Kerr avait alors 18 ans et il était freshman à Arizona.

Peu recruté à sa sortie du lycée de Palisades à Los Angeles, Steve Kerr est arrivé sur la pointe des pieds à Tucson. Mais, à force de travail, et malgré ce fameux match face au rival d’Arizona State et les insultes des fans adverses, il va devenir un des joueurs majeurs de l’histoire d’Arizona, où son numéro 25 est désormais retiré.

Gentiment moqué par ses coéquipiers qui l’appelaient l’homme le plus populaire de Tucson, Steve Kerr a tout de même bien profité de ses années universitaires, établissant notamment un record d’adresse à 3-points sur une saison, avec un insolent 57% de réussite. Il a également participé à l’épopée des Cats au Final Four en 1988.

Et quelques soirées arrosées en chemin…

« En entrant dans la chambre, Hansen a été orienté vers la salle de bain. Là, il a vu Kerr complètement bourré, écroulé en vrac au sol, la tête contre la cuvette. L’homme le plus populaire de Tucson a eu besoin de tout ce qu’il lui restait de force pour lever une main et faire un doigt au journaliste amusé, dans un geste de défiance accompagné d’impuissance. »

Adoré de ses coéquipiers, Steve Kerr était avec Sean Elliott et Jud Buechler, deux de ses meilleurs amis, un des leaders d’Arizona. Une situation qu’explique l’actuel coach des Warriors avec son humour déjà caustique à l’époque.

« Vous voulez savoir pourquoi je suis le leader ? C’est simple. L’été dernier nous sommes allés en France. Je parle français. Les autres gars, non. À chaque fois qu’ils voulaient parler à une fille, ils avaient besoin de moi pour traduire. C’est là que je suis devenu le leader. »

La fameuse baston avec Michael Jordan

Scott Howard-Cooper revient également en détails croustillants sur la carrière NBA de Steve Kerr. Sur ses débuts difficiles entre 1988 et 1993, balloté entre Phoenix, Cleveland et Orlando, avant de débarquer à Chicago au moment même où Michael Jordan prend sa première retraite. Mais Steve Kerr sera aux premières loges pour son retour.

Le shooteur blondinet va sentir passer l’orage. Comme lors de ce fameux entraînement du camp d’entraînement de 1995 où les deux hommes en sont venus aux mains, Steve Kerr obtenant non seulement les excuses de Michael Jordan après coup, mais surtout son respect éternel sur le terrain et en dehors.

En fait, tout aurait pu être évité si Phil Jackson n’avait pas dû s’absenter pour répondre à ses obligations médiatiques. Mais l’entraînement s’est inexorablement envenimé.

« L’absence de Phil a fini par nous mener à une situation carrément hors de contrôle », raconte Steve Kerr. « Je n’avais aucune chance. C’était juste un carnage. On se hurlait dessus l’un l’autre, et nos coéquipiers, Dieu merci, se sont tous précipités pour nous séparer. Mais j’ai fini avec un œil au beurre noir. Apparemment, j’ai reçu un coup de poing. Mais je ne me souviens même pas d’avoir été frappé. »

Scott Howard-Cooper tire justement les conclusions de l’anicroche : « Tout comme la blessure au genou lors du Championnat du monde de 1986 qui avait menacé de mettre fin à sa carrière (…), se faire boxer par Michael Jordan s’est avéré une des meilleures choses qui soient arrivées à Steve Kerr. »

Ce dernier va remporter son premier titre en 1996 pour sa troisième campagne avec les Bulls. Et ce, le jour de la fête des Pères, un jour forcément à part aussi bien pour Steve Kerr que pour Michael Jordan.

Au passage, on ne résiste pas au plaisir de partager l’anecdote du Game 4 des finales 96 à Seattle, quand George Karl a spécialement fait venir la cuisinière de North Carolina dans les premiers rangs de la Key Arena, ce qui aurait perturbé Michael Jordan, terminant à 23 points à 6/19 aux tirs dans une large défaite de 21 points (107-86).

La période « un peu rebelle » de Steve Kerr

On connaît la suite avec le triplé et tout le grand barnum des Bulls qu’on a pu revoir à travers le documentaire, The Last Dance, évoquant ce commentaire mythique de Luc Longley, rappelé dans le livre d’Howard-Cooper : « Il y a plus de merde qui gravite autour de cette équipe qu’autour d’un troupeau de vaches pris dans une tornade. »

Mais on découvre aussi une « phase » de la carrière de Steve Kerr un peu méconnue. La saison 96-97 en l’occurrence, qui a été sa « période un peu rebelle », selon son grand ami Bill Wennington. Un Kerr qui s’est laissé pousser le bouc et qui s’est imposé au concours à 3-points du All Star Game de Cleveland, pour une petite revanche sur le destin.

Et un Steve Kerr qui se lâche aussi hors terrain, notamment lors d’une soirée très arrosée avec Dennis Rodman et ses courtisans à Atlantic City. Jud Buechler et Steve Kerr avaient proposé à Phil Jackson de renouer le contact avec un Rodman distant, en l’accompagnant pour une de ses folles soirées. Le « Zen Master » avait acquiescé, poussant même le jeune Jason Caffey à se joindre à la fête. « Combien de coachs NBA diraient à leurs jeunes joueurs de sortir et d’aller se prendre une bonne cuite avec Dennis Rodman ? », se marrait Steve Kerr.

Acteur majeur du deuxième « Three-Peat » des Bulls de 1996 à 1998, avec son tir décisif au Game 6 des Finales 97 face au Jazz ponctué de sa fameuse vanne à ce sujet pour un Michael Jordan hilare lors de la parade à Grant Park, Steve Kerr quittera lui aussi le navire de Chicago après la dernière danse, non sans gloire en devenant le premier joueur, qui ne faisait pas partie des Celtics, à gagner quatre titres NBA de suite après son choix judicieux de signer chez les Spurs à l’été 1998 (l’été du lockout).

Sa biographie ne manque pas de décrire également sa fin de carrière chez les Spurs, ou son rôle de remplaçant va nettement se réduire, « un vrai recul dans sa carrière » et le début de la fin à vrai dire. Steve Kerr connaîtra bien un dernier moment de gloire face aux Mavericks en finale de conférence 2003.

Mais, comme le rappelle Scott Howard-Cooper, dès mars 2000 après une blessure au genou droit, il avait déjà enclenché sur son après-carrière. Après un passage par le poste commentateur pendant quatre ans et une pige en tant que GM de Phoenix pendant trois ans (et le transfert controversé de Shawn Marion pour Shaquille O’Neal), Steve Kerr a définitivement basculé dans le coaching. Pour le succès qu’on connaît là aussi.

Personnage à la réussite aussi incroyable que l’est son parcours personnel, Steve Kerr méritait bien une biographie complète pour faire le tour de son immense palmarès et pour comprendre un peu mieux les clés de son succès. Scott Howard-Cooper l’a fait et ça s’appelle « Steve Kerr, Une Vie ».

Steve Kerr, une vie
Auteur :
Scott Howard-Cooper
Éditeur :
Amphora
Broché :
22 euros
336 pages

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