Cinquième choix de la dernière Draft, Jalen Suggs n’a certes pas pu nous offrir le plaisir de jouer l’intégralité de la dernière ligue d’été à Las Vegas, la faute à une blessure à la main gauche, mais il a tout de même eu le temps, avec un premier match à 24 points, 9 rebonds, 3 contres et 2 interceptions notamment, de prouver sa valeur et confirmer son statut de future star.
Plus encore, l’ancien meneur de Gonzaga s’est singularisé par son attitude et sa maturité malgré son jeune âge (20 ans). Cela s’explique spécialement par sa soif de connaissances. « Etudiant du jeu » selon l’expression consacrée, Suggs est un moulin à questions.
« J’ai pu rencontrer pas mal de gens pour leur poser des questions », affirme-t-il ainsi dans The Athletic. « Le savoir est gratuit et je suis toujours à sa poursuite. »
Partie prenante du mouvement du « one and done », le natif de Saint Paul dans le Minnesota explique aussi son succès rapide par la présence de sa famille à ses côtés. C’est grâce à un cercle restreint de proches que, malgré un palmarès déjà riche (dont deux titres de champion du monde chez les jeunes et un incroyable doublé dans son état du Minnesota où il a été élu Mr. Football en 2019 puis Mr. Basketball l’année suivante en 2020), Suggs ne prend pas la grosse tête et garde les pieds sur terre.
« Je dis à tout le monde que ma famille est un élément fondamental pour moi. Ils sont toujours avec moi et ils ont pu me montrer qu’ils étaient là à chaque étape de ce processus. Mon père était aux workouts. Toute ma famille était là pour l’essayage des costumes. Je voulais monter combien ils étaient important dans ma vie. »
Renforcer le haut du corps
Son père en particulier a joué un rôle fondamental pour non seulement entraîner et préparer son fils mais aussi le conseiller et l’aiguiller dans la vie. La double casquette père – entraîneur peut être précisément à double tranchant, mais dans le cas des Suggs, ça marche plutôt bien.
« La plupart des préparateurs vont te dire ce que tu as envie d’entendre mais je sais que mon père va me dire ce que j’ai besoin d’entendre. Pas seulement le bon. Il va aussi me parler du mauvais, parce qu’il sait que ça me rendra meilleur. C’est évidemment essentiel pour moi d’avoir mon meilleur ami pour vivre tout ça parce qu’il est quelqu’un à qui je dis tout et n’importe quoi. »
Après la Draft et la ligue d’été, Suggs continue son parcours du combattant en amont de ses véritables débuts professionnels, qui auront lieu le 10 octobre prochain, face aux Spurs en présaison. Puis, toujours face aux Spurs, pour la saison officielle, le 20 octobre. Suggs sait que le combat physique sera d’un tout autre acabit en NBA. Avec son agence aux manettes, il a prévu un programme de musculation adapté.
« Le plus gros du travail que j’ai fait [en musculation] depuis que j’ai quitté l’université, c’est sur mes épaules et mon torse parce qu’avec ma façon de jouer lancé, je vais devoir me coltiner Kawhi, PG, Pat Bev et les meilleurs défenseurs de la Ligue. Il faut être capable de créer des espaces et d’encaisser les coups tout en allant jusqu’au bout pour marquer. C’est pour ça qu’on travaille beaucoup sur mes épaules et mon haut du corps. Mais pour me renforcer globalement. Il faut que je prépare mon physique au niveau supérieur. Car c’est différent tout simplement. »
Attendu comme un joueur capable de changer la destinée de sa franchise, Jalen Suggs arrive dans une situation intéressante à Orlando. En attendant le retour aux affaires de Markelle Fultz, Suggs va constituer un rouage essentiel de l’effectif floridien, au même titre que les frangins Wagner, Franz et Moritz, plus les RJ Hampton, Cole Anthony, Jonathan Isaac et autres Mo Bamba…