C’est la joute verbale de l’été : Evan Fournier contre Jean-Michel Blanquer. Tout a débuté par une déclaration du ministre de l’Education après les campagnes réussies des équipes de basket-ball, de handball et de volley-ball aux Jeux olympiques. Dans un tweet, Blanquer mettait ça sur le compte de la qualité des cours d’EPS, et plusieurs joueurs avaient pris ça pour de la récupération politique, tout en rappelant que c’était surtout grâce au milieu associatif et les clubs que la France pouvait compter sur des sportifs et des athlètes de grande qualité.
Dans une interview accordée à l’Huffington Post, Fournier avait été plus loin dans ses propos, et au-delà de la polémique, il invitait la France à s’inspirer des Etats-Unis. « Féliciter nos athlètes tous les quatre ans n’est plus suffisant, aidons-les plutôt à se révéler dès le plus jeune âge. […] Le système américain – et ce n’est pas le seul – est un modèle en matière sportive. Aux États-Unis, le système scolaire offre un accès privilégié au sport avec une réelle reconnaissance pour ses athlètes dès le plus jeune âge ! Bien qu’étant imparfait, il permet à de jeunes sportifs ambitieux de poursuivre leurs études, avec l’octroi de bourses dans les plus prestigieuses universités du pays. Ce système universitaire est doublement bénéfique puisqu’il offre une réelle possibilité à certains jeunes de devenir sportifs professionnels sans pour autant délaisser leurs études. Il fait du sport un réel vecteur social et éducatif. »
« C’est un bon débat qui va permettre d’avancer, car la culture sportive n’est pas suffisamment forte en France »
Une idée que le ministre est prêt à saisir… « La tribune d’Evan Fournier converge avec ce que j’ai voulu dire : grâce à l’élan des Jeux olympiques, on va franchir une nouvelle étape en faveur du sport à l’école » explique Blanquer dans le Journal du dimanche. « C’est ce que nous avons commencé à faire en déployant le Pass’Sport, en créant le label Génération 2024, les 30 minutes d’activité physique quotidienne, en adaptant certaines spécialités du baccalauréat professionnel aux métiers du sport, en multipliant les sections sportives… C’est un bon débat qui va permettre d’avancer, car la culture sportive n’est pas suffisamment forte en France. »
Pour aller plus loin, Blanquer propose donc de rencontrer le nouveau joueur des Knicks. « Evan Fournier a utilisé l’expression « main tendue » : il rencontre une autre main tendue qui est la mienne. Je vais d’ailleurs rencontrer bientôt des sportifs – Evan Fournier s’il le souhaite et peut – pour en parler. Avec Roxana Maracineanu, Tony Estanguet et Brigitte Henriques, nous rencontrons des sportifs et des responsables de fédérations prochainement. Nous avons tous le même but : plus de pratique sportive dans notre société et ça commence à l’école ! »