Pour sa dernière mission en tant que patron de la sélection américaine (il sera ensuite remplacé par Grant Hill), Jerry Colangelo a tout tenté afin de terminer son mandat sur une bonne note aux Jeux olympiques de Tokyo.
Malgré la présence d’une sélection étoffée, Team USA a déjà été bousculée. En préparation d’abord, face au Nigeria puis à l’Australie, et dès le premier match de sa campagne olympique, s’inclinant face à la France. Un coup de massue de plus alors que les Américains avaient terminé à la septième place de la dernière Coupe du monde.
Alors que l’ensemble des membres de la fédération américaine s’est attelée à rappeler l’évolution du rapport de force entre les Etats-Unis et le reste du monde, ainsi que l’internationalisation du basket qui a changé la donne, Jerry Colangelo a mis en avant la difficulté récurrente pour Team USA de faire venir ses tout meilleurs joueurs. L’idée de bâtir une « Dream Team » comme ça a été le cas en 1992, ou une « Redeem Team » comme 2008, n’est tout simplement plus envisageable aujourd’hui.
« Je pense que nous avons connu une période faste en termes d’engagement de joueurs de haut niveau qui ont cru à tout ce que nous leur proposions à l’époque. Mais la réalité est que nous vivons dans un monde différent d’il y a 15 ou 16 ans », a-t-il déclaré. « Qu’on le veuille ou non, pour les joueurs, l’argent, leurs carrières et les choses de ce genre sont des éléments de la plus haute importance, encore plus aujourd’hui qu’à l’époque ».
Blessures, fins de contrats, choix de carrière, franchises réticentes…
Entre les blessures et les choix personnels, la formation américaine a en effet laissé quelques-unes de ses superstars sur le carreau, entre Stephen Curry, LeBron James, Kawhi Leonard, Kyrie Irving ou encore James Harden. D’autres éléments rentrent également en ligne de compte.
« Il y avait quelques joueurs dont les équipes ne voulaient tout simplement pas qu’ils jouent. Ils regardaient cela de leur propre point de vue, de celui de leur équipe, et je peux le comprendre. Donc ça a éliminé certaines de ces personnes. Les contrats aussi ont joué un rôle », a-t-il ajouté, s’empressant de rappeler que Team USA avait toutefois la chance de disposer d’un réservoir exceptionnel de joueurs de très haut niveau.
À ce titre, Jerry Colangelo s’est réjoui d’avoir vu Trae Young publier sur ses réseaux des messages amers, alors qu’il n’avait pas été retenu dans le processus de sélection pour les Jeux de Tokyo.
« Je suis heureux qu’il veuille jouer pour Team USA. Nous l’avons eu dans l’un de nos camps, nous le connaissons bien. Il s’est très bien débrouillé en NBA, mais par rapport à nos besoins, il ne correspondait pas à nos attentes cette fois-ci. C’est un jeune joueur. Il a un avenir avec Team USA, mais notre staff a estimé que ce n’était pas le moment ».