L’immense et légendaire Pau Gasol, bourreau des Français à de (très) nombreuses reprises dans les années 2000 et 2010, est sur le point de vivre, à Tokyo, ses cinquièmes et derniers Jeux Olympiques. Après ceux d’Athènes (2004), de Pékin (2008), de Londres (2012) puis de Rio (2016).
À tout juste 41 ans, l’Espagnol revient pourtant de très loin, lui qui a connu deux dernières années quasiment blanches, la faute à une fatigue au pied gauche qui a mis longtemps à guérir après son départ des Blazers, à l’automne 2019. Forcément, le joueur de Barcelone ne peut que se réjouir d’être à nouveau apte physiquement, pour cette grande compétition qu’il attendait tant.
« C’était l’un de mes défis », reconnaît-il, sur le site de sa fédération. « D’autant plus avec cette blessure et mon éloignement des terrains pendant deux ans. Participer à mes cinquièmes Jeux Olympiques a donc été l’une de mes sources de motivation, c’est ce qui m’a poussé à continuer à travailler. Peu de gens [ont participé à cinq Jeux Olympiques] dans notre pays. En basket, il y a juste eu Juan Carlos [Navarro]. J’ai vraiment hâte que ce moment arrive, de pouvoir aider l’équipe et j’espère que nous obtiendrons un bon résultat là-bas. »
Vers une quatrième médaille en cinq Olympiades ?
Double médaillé d’argent, à Pékin puis Londres, et médaillé de bronze à Rio, Pau Gasol connaît mieux que quiconque tout le chemin à parcourir avant de pouvoir monter sur un podium olympique. Une sensation unique pour n’importe quel sportif, qui représente son pays aux yeux du monde entier.
« Gagner les Jeux Olympiques ou une médaille, ce n’est pas simple du tout », assure-t-il ainsi. « De grandes équipes y participent, tout le monde veut gagner et briller du mieux possible, pour offrir de la joie à son pays. »
Présente dans le Groupe C, en compagnie de l’Argentine, de la Slovénie et du Japon, l’Espagne fait partie des « outsiders » de la compétition, juste derrière les États-Unis, favoris pour la médaille d’or. Jamais titrée aux Jeux Olympiques, malgré trois finales disputées (1984, 2008 et 2012), la « Roja » possède en tout cas l’effectif pour jouer les trouble-fête à Tokyo.
« Nous venons avec beaucoup d’envie et d’enthousiasme, tout en restant humbles », confie l’ancien intérieur des Grizzlies, des Lakers, des Bulls, des Spurs et des Bucks. « J’espère que ça se passera bien pour nous. Nous avons comme toujours une bonne équipe et nous ferons en sorte de profiter de cette opportunité de disputer des Jeux Olympiques. Car on ne sait jamais combien nous pourrons en jouer. Et c’est pour ça qu’il faut tout donner et faire de son mieux. »
À lire également : la liste de l’Espagne aux Jeux Olympiques de Tokyo
Le mentor d’une « Roja » à la croisée des chemins
Autour de ses compères de toujours, Marc Gasol, Rudy Fernandez, Sergio Llull, Sergio Rodriguez ou encore Ricky Rubio, Pau Gasol sait aussi qu’il sera important de penser au présent, tout en préparant l’avenir, au Japon.
Car cette vieillissante (mais non moins redoutable) sélection espagnole devrait effectivement présenter un tout autre visage dans trois ans, aux Jeux Olympiques de Paris. Le double champion NBA se doit, ainsi, de partager tout son vécu et son savoir, afin que son pays puisse continuer à briller sans lui, une fois qu’il aura définitivement raccroché.
« Chaque étape de la vie est belle, possède un côté positif, et il faut en savourer chaque instant », explique le récent champion d’Espagne et finaliste de l’EuroLeague, tout en philosophie. « Je me trouve désormais dans les dernières années de ma carrière de joueur et je me dois de transmettre mes connaissances, d’être un mentor. Peut-être que je n’ai plus autant d’importance sur le terrain que par le passé, notamment en termes de productivité, mais il est temps pour moi de passer le flambeau. La vie est un cycle et je profite de cet aspect, pour inspirer et motiver les plus jeunes, qui arrivent en force, comme je le faisais à l’époque. »
Une dernière danse et puis s’en va ?
Professionnel depuis 1999, Pau Gasol ne s’est d’ailleurs toujours pas exprimé concernant l’éventuelle date de sa fin de carrière, longue de 18 saisons en NBA et de deux saisons et demie sur le « Vieux Continent ».
Mais en bon épicurien du basket, le 3e choix de la Draft 2001 se réjouit déjà d’être en mesure de choisir quand il pourra prendre sa retraite, après tout ce qu’il a traversé depuis 2019. Et, plus globalement, tout au long de son parcours en Europe, aux États-Unis et sur la scène internationale.
« Je me sens privilégié d’avoir joué aussi longtemps et de continuer à le faire à ce niveau, après tout ce que j’ai connu », livre pour conclure le sextuple All-Star NBA. « J’ai vécu beaucoup d’aventures et la plupart d’entre elles se sont bien terminées pour moi. Je suis donc satisfait du travail que j’ai accompli et des groupes dont j’ai fait partie. »