Avec ses 10 points et 12 rebonds de moyenne, Clint Capela est l’un des principaux artisans du superbe parcours des Hawks en playoffs. À quelques heures du Game 4, le Suisse se confie à Basket USA sur la saison, sur la série face aux Bucks, sur la dynamique de son équipe sans oublier d’évoquer le cas Joel Embiid.
Clint Capela, quelles seront les clés pour ce Game 4 ?
Je pense qu’il faudra jouer avec la même intensité durant toute la rencontre, et éviter les moments « vides » que l’on a eus durant le match précédent. Nous avons eu quelques minutes sans marquer lors de moments cruciaux lors du 3e match, et on ne doit pas faire la même chose face aux Bucks, qui vous le font payer cash. En mettant de l’intensité en défense et en continuant à pousser en attaque durant les 48 minutes, on peut les battre. On veut gagner ce Game 4. On doit gagner ce Game 4.
Vous qui êtes un spécialiste défensif, comment essaye-t-on de limiter l’impact de Giannis Antetokounmpo ?
On essaye de le freiner, si c’est possible… (rires). Mais c’est vraiment un joueur très, très fort. Il est agressif tout le temps, il attaque en mode agressif tout le temps, et il a une énergie énorme. C’est très difficile de le limiter, vraiment. Je pense que l’on peut essayer d’être agressif à notre tour en défense, mais il est vraiment monstrueux à plusieurs niveaux, physiquement, mentalement. Il a été deux fois MVP de la ligue, c’est l’un des tout meilleurs joueurs de la ligue, c’est un gars qui donne tout, tout le temps. On ne peut qu’essayer de mettre beaucoup d’intensité à notre tour, mais il est vraiment très, très difficile de défendre sur lui et de limiter son impact….
« On a été dos au mur durant les séries précédentes, on ne panique pas… »
Les Hawks, malgré les deux défaites de suite, n’ont pas l’air de paniquer malgré l’enjeu du match à venir. Comment se sent le groupe ?
On est bien dans nos têtes, et on est bien dans nos corps. Il n’y a pas de raison de paniquer, on doit juste continuer à appliquer les consignes du coach et jouer notre jeu à fond, car c’est notre philosophie depuis quelques mois et c’est ce qui nous fait gagner des matches depuis le début des playoffs. Ce n’est pas parce que l’on est à deux victoires contre une que l’on doit tout changer. On a été dos au mur durant les séries précédentes, on ne panique pas, on peut rebondir et on va tout faire pour le faire dès le Game 4. On est un groupe de gars qui adorent jouer ensemble, on kiffe progresser et jouer ensemble, et cette unité est vraiment l’une des clés de nos réussites. On va aller au combat ce soir, et on va tout donner.
Avec le public de retour dans les salles depuis plusieurs semaines, on sent que le « sixième homme » d’Atlanta a vraiment de l’impact…
Oui, c’est un truc de dingue. Les fans sont géniaux, et Atlanta est une ville qui aime le basket et les Hawks, donc tous les ingrédients sont réunis pour que l’on soit poussé par le public. On l’a vu sur les matches précédents, notre public est bruyant et peut aider à faire une différence, c’est certain. Je pense que les gens ressentaient ce manque de venir aux matches, et que leur passion était un peu « limitée » par la pandémie car ils n’ont pas eu accès aux salles pendant un long moment. Maintenant, ils sont là et c’est vraiment génial à voir, ils se lâchent, ils sont heureux d’être là. On vibre avec eux, ils donnent une énergie énorme à chacun de nos matches à la maison. On s’attend à la même chose pour ce match 4, on a vraiment hâte d’y être.
« J’ai plus d’importance que par le passé en défense. Il n’y a plus de PJ Tucker à mes côtés »
La « vague » Hawks se fait elle sentir également en ville ?
Oui, à fond. On sent que toute la ville est derrière nous, que les gens veulent nous voir gagner. On veut gagner pour nous, mais on veut aussi gagner pour eux, car ils nous donnent vraiment beaucoup. C’est une « fan base » vraiment géniale, ils sont de tout coeur avec nous, et on veut les rendre heureux en gagnant. Je ne sors pas beaucoup car on est limités avec la pandémie, mais lorsque je vais faire le plein de ma voiture ou pour aller effectuer quelques courses, je vois des drapeaux, des gens qui au bout de dix secondes me crient « Let’s go Clint ! Let’s go Hawks ! » et c’est vraiment très bon. Ça monte en intensité depuis le début des playoffs, et nous sommes en finales de conférence, imaginez-vous si on va en finale NBA… Ce sera n’importe quoi, ça va être la folie (rires).
On vous sent heureux, prenant beaucoup de plaisir dans cette équipe d’Atlanta…
Oui, je prends énormément de plaisir dans cette équipe, c’est vraiment super. On a un bon mélange de joueurs de différents horizons et on a une solide unité, car on veut tous aider la franchise à redevenir une place forte de la ligue. J’adore jouer avec les gars, et je suis vraiment bien dans ce système de jeu. J’ai plus d’importance que par le passé en défense. Il n’y a plus de P.J Tucker à mes côtés (rires) mais je suis vraiment à l’aise dans mon rôle, et je suis heureux de pouvoir aider à gagner des matches et à ce que l’on fasse une aussi bonne saison. J’ai fait une belle saison avec le titre de meilleur rebondeur de la ligue, et je me sens très bien.
Pensez-vous effectuer peut-être votre meilleure saison en carrière ?
Je ne sais pas si c’est ma meilleure saison en carrière mais elle est dans mon « Top 2 », c’est clair. J’ai dû modifier et adapter un peu mes programmes de récupération entre les matches car la saison a été très éprouvante, mais je me sens bien, et j’ai de l’impact dans mon rôle. J’adore jouer dans cette équipe, avec ces gars, on prend beaucoup de plaisir à jouer ensemble et ça donne encore plus d’envie de tout donner. De donner plus d’énergie pour récupérer un rebond offensif pour donner une extra possession, des choses comme ça.
Personne n’attendait vraiment les Hawks à ce niveau. Quel match des playoffs a servi de déclic à l’équipe ?
Je pense que ça a été le Game 5 de la série face aux Sixers. On a eu une énorme capacité de résilience, et on s’est arraché pour se remettre en selle après quelques matches moins bons de notre part. Lors de la victoire à Philly lors du 5e match on a commencé à se dire que c’était possible d’aller au tour suivant et d’aller encore plus loin. On prend la série au Game 7 face aux Sixers, après des batailles rudes et intenses, et on a aussi accumulé de la confiance pour la suite. Maintenant, on sait de quoi on est capables et on va tout faire pour que cela continue le plus longtemps possible.
« Joel Embiid, c’est une sorte de Shaq des temps modernes »
Dans un coin de votre tête, on commence à rêver de finale NBA ?
Oui, c’est clair, même si la route est encore longue pour y arriver. Ça commence par le Game 4, que l’on doit gagner. Si on gagne ce match, c’est une toute autre série qui démarre. On rêve d’amener les Hawks en finale NBA, de marquer l’histoire de la ville et de la franchise. Je pense que l’on a la meilleure équipe de l’histoire des Hawks, et on veut encore viser plus haut. Si on arrive en finale NBA, ça va être quelque chose d’énorme.
Un petit mot sur votre duel face à Joel Embiid, lors du tour précédent ?
(Rires). Ça a été vraiment très, très intense. Joel est un joueur ultra physique, athlétique, qui sait tout faire. C’est une sorte de Shaq des temps modernes, un gars qui met un impact physique de tous les instants sur le parquet. Lors des deux premiers matches, il a mis 40 points et j’ai dû réajuster certaines choses, mais notre duel a été très intense, nos corps s’en souviennent je pense (rires). J’ai un autre client avec Giannis maintenant, et j’aime ça. Les duels physiques, les contacts, ça me plait.
Propos recueillis par téléphone