À 8 points, 6 passes et 3 rebonds de moyenne cette saison, Ricky Rubio a sombré pour son retour à Minneapolis. Que ce soit individuellement, avec ses pires moyennes en carrière (même aux minutes jouées, à 26 par match), et collectivement, avec des Wolves plombés d’entrée par les blessures et le Covid-19, le meneur ibère a passé un exercice exécrable pour son retour dans le Minnesota.
C’est d’autant plus notable qu’il sortait d’une saison chez les Suns où il avait carburé à 13 points et 9 passes de moyenne, dont 36% à 3-points, des records en carrière. Un réveil brutal pour Ricky…
« Et tout à coup, l’océan s’est vidé de son eau »
« J’étais le MVP de la Coupe du Monde il y a seize mois. J’avais la sensation d’être au sommet de mon art il y a un an et je profitais de cette vague. Et tout à coup, l’océan s’est vidé de son eau », déclare-t-il dans The Athletic. « Pour retrouver la vague, ça peut être facile pour certains, mais pour moi, je dois retrouver mes routines et alors, je serai à nouveau sur la vague et je me sentirai bien. Je pense que mon meilleur basket est encore à venir. »
Désormais trentenaire, Ricky Rubio n’est plus le rookie particulièrement attendu qui avait fait raviver l’espoir chez les fans des Wolves il y a maintenant dix ans. Ces derniers ont plutôt retrouvé un vétéran sans rythme et sans adresse. Pire, un joueur sans inspiration, car avant tout privé d’une intersaison digne de ce nom. Pour un vieux routier du circuit, il faut quelques tours de piste avant de trouver le bon rodage.
« Avoir une bonne intersaison est très important pour réussir une bonne saison. Si tu n’as pas ça, la saison est un peu comme une tempête qui arrive et qui ne s’arrête jamais parce qu’il n’y a aucun arrêt pour refaire ton retard. Il faut sauter dans le train qui est déjà lancé et tu ne sais pas vraiment comment faire pour garder ce rythme fou. »
Dans le cas des Wolves, le train était un train fantôme. En tout cas, un train sans ses deux moteurs principaux, avec Karl-Anthony Towns qui a manqué 22 matchs, et D’Angelo Russell une trentaine de rencontres.
« Cette année a été tellement difficile que le basket ne figurait pas avant la quatrième page dans les priorités, avec tout ce qui se passait. On n’a pas pu avoir une saison normale. Je n’utilise pas ça comme une excuse parce que toutes les équipes ont eu le même problème. Mais on a eu beaucoup de chsoes à gérer », ajoute-t-il. « [Avec toutes les blessures], le sac a continué à s’alourdir… On ne pouvait pas faire d’activités ensemble car on était enfermé chez nous ou à l’hôtel, le genre de choses qui construit la cohésion de l’équipe et qu’on peut ensuite retrouver sur le terrain. »
Après avoir changé de coach en cours de route, passant de Ryan Saunders à Chris Finch, les Wolves ont tout de même connu un bon passage avec 9 victoires et 7 défaites pour terminer la saison plus dignement, avec notamment deux succès face au Jazz ! Insuffisant pour accrocher le « play-in ».
« Avec tout ce qui s’est passé, je suis sorti du banc, KAT, pas de KAT, jouer avec D-Lo, plus de D-Lo… Ça faisait beaucoup de choses à gérer et on n’a pas eu de temps d’entraînement et je ne me suis jamais retrouvé. Je pensais aussi que j’étais en meilleure forme que je ne l’étais. C’est quelque chose dont tu ne te rends pas compte tout de suite, mais ensuite, il y a ce 0,5% qui te manque et tu es en retard pour une passe que tu ne peux pas intercepter, tu es en retard sur ton lay-up qui se fait contrer. Et tu ne comprends pas ce qui t’arrive… »
« C’est pour ça qu’il va durer et qu’il est un talent à part »
Sans dynamique collective en interne, les Wolves ont vraiment vécu une saison qui a sonné le creux, comme la coquille vide du Target Center. Pour Ricky Rubio, le showman, c’était d’autant plus difficile à gérer.
« Je n’ai pas eu la sensation de revenir à Minnesota et c’est une des choses qui fait le plus mal, c’est d’être au Target Center mais ne pas avoir de fans et de ne pas sentir leur amour et leur soutien. C’est quelque chose qui m’a manqué », avoue Ricky Rubio avant de positiver un brin. « Je dirais que c’était une mauvaise saison, individuellement, mais il y a aussi eu des signes positifs qui ont montré que je retrouvais le rythme dans le dernier mois de la saison »
Au rayon des bonnes nouvelles, il y a tout de même Anthony Edwards, le rookie des Wolves qui a enchaîné les highlights avec ses qualités athlétiques d’un autre monde. Pour Ricky Rubio, la pépite de Minny a toutes les qualités requises pour devenir une star de la Ligue. Et donc pour porter les Wolves aux côtés de Towns et Russell.
« C’est vraiment plaisant de l’avoir dans l’équipe. Il n’essaye pas de faire semblant. Il n’essaye pas d’être quelqu’un qu’il n’est pas. C’est pour ça qu’il va durer et qu’il est un talent à part. Il a tout ce qu’il faut pour vraiment être une star. Cela dit, personne ne peut y arriver tout seul. Il a besoin d’aide, de conseil, de vétérans et de bonnes personnes autour de lui, en partant de son agent, les coachs et ses coéquipiers pour devenir ce qu’il peut devenir. »
Considéré comme un des mentors d’Anthony Edwards, avec son expérience et sa bonne humeur communicative, Ricky Rubio a encore une année de contrat (à hauteur de 17 millions de dollars). Si Gersson Rosas a plusieurs fois expliqué compter sur lui en tant que mentor, le meneur sait qu’un échange est toujours possible en NBA…
« Je ne veux pas être dans une équipe sans direction claire, où il n’y a aucun espoir qu’on progresse. Je crois vraiment qu’on peut le faire et devenir une équipe de playoffs. C’est pour ça que j’étais content de revenir à Minnesota après mon échange. Je pensais que ça allait être cette année. On a gâché une saison mais il n’y a plus de temps à perdre. Sinon, le processus de reconstruction va à nouveau se réengager et ce n’est pas amusant d’en faire partie… »
Son meilleur match cette saison
https://www.youtube.com/watch?v=Ycn4ko8ubiQ
Ricky Rubio | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2011-12 | MIN | 41 | 34 | 35.7 | 34.0 | 80.3 | 0.5 | 3.7 | 4.2 | 8.2 | 2.4 | 2.2 | 3.2 | 0.2 | 10.6 |
2012-13 | MIN | 57 | 30 | 36.0 | 29.3 | 79.9 | 0.8 | 3.3 | 4.0 | 7.3 | 2.5 | 2.4 | 3.0 | 0.1 | 10.7 |
2013-14 | MIN | 82 | 32 | 38.1 | 33.1 | 80.2 | 0.7 | 3.4 | 4.2 | 8.6 | 2.7 | 2.3 | 2.7 | 0.1 | 9.5 |
2014-15 | MIN | 22 | 32 | 35.6 | 25.5 | 80.3 | 0.9 | 4.8 | 5.7 | 8.8 | 2.7 | 1.7 | 2.9 | 0.1 | 10.3 |
2015-16 | MIN | 76 | 31 | 37.4 | 32.6 | 84.7 | 0.5 | 3.8 | 4.3 | 8.7 | 2.6 | 2.1 | 2.5 | 0.1 | 10.1 |
2016-17 | MIN | 75 | 33 | 40.2 | 30.6 | 89.1 | 0.9 | 3.2 | 4.1 | 9.1 | 2.7 | 1.7 | 2.6 | 0.1 | 11.2 |
2017-18 | UTH | 77 | 29 | 41.8 | 35.2 | 86.6 | 0.6 | 4.0 | 4.6 | 5.3 | 2.7 | 1.6 | 2.7 | 0.1 | 13.1 |
2018-19 | UTH | 68 | 28 | 40.4 | 31.1 | 85.5 | 0.5 | 3.1 | 3.6 | 6.1 | 2.7 | 1.3 | 2.7 | 0.2 | 12.7 |
2019-20 | PHX | 65 | 31 | 41.5 | 36.1 | 86.3 | 0.7 | 4.0 | 4.7 | 8.8 | 2.6 | 1.5 | 2.7 | 0.2 | 13.0 |
2020-21 | MIN | 68 | 26 | 38.8 | 30.8 | 86.7 | 0.4 | 2.9 | 3.3 | 6.4 | 2.0 | 1.4 | 1.6 | 0.1 | 8.6 |
2021-22 | CLE | 34 | 29 | 36.3 | 33.9 | 85.4 | 0.4 | 3.7 | 4.2 | 6.6 | 2.2 | 1.4 | 2.7 | 0.2 | 13.1 |
Total | 665 | 30 | 38.9 | 32.6 | 84.3 | 0.6 | 3.5 | 4.2 | 7.6 | 2.5 | 1.8 | 2.6 | 0.1 | 11.1 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.