Phoenix passé au Payne fin

On s’est demandé à l’époque ce que les Suns allaient pouvoir faire de lui. En juillet, Cameron Payne se voyait offrir une « énième chance » à Phoenix. Objectif : tirer son épingle du jeu parmi les meneurs dont la franchise de l’Arizona disposait déjà, au moment d’intégrer la « bulle » d’Orlando (Ricky Rubio, Elie Okobo, Jevon Carter, Ty Jerome…).

Personne n’aurait osé imaginer le voir s’installer, quelques mois plus tard, comme meneur n°2 des Suns derrière Chris Paul. Qui plus est dans la deuxième meilleure équipe de la ligue, officiellement qualifiée pour les playoffs.

Après sa nouvelle sortie convaincante à 15 points (6/14), 4 rebonds et 4 passes face aux Clippers, Cameron Payne ne cache pas qu’il y « pense tout le temps. TOUT le temps. » À son parcours peu commun dans la ligue…

Drafté à nouveau par les Suns

Drafté par le Thunder en 2015 à la 14e position pour une saison et demi sans relief, le gaucher a en effet tenté de s’imposer à Chicago où il avait été transféré.

Mais de multiples pépins physiques, couplés à une maladresse chronique, l’en ont empêché. Les contrats de dix jours signés avec les Cavs puis les Raptors le feront tomber un peu plus dans l’anonymat. Il a dû passer par la G-League et le championnat chinois jusqu’à recevoir ce coup de fil des Suns, l’été dernier, qui a changé sa vie.

Ce jour-là, Cameron Payne est dans sa piscine, s’imaginant que personne ne va faire appel à lui. Plus tôt, il a reçu le coup de fil d’une autre équipe qui lui a dit non parce qu’elle a trouvé son bonheur ailleurs. Il se dit alors : « Bon, j’imagine que je vais devoir regarder (la reprise du championnat) à la télévision. »

Sauf que les Suns sont bien intéressés par ses services. « C’est comme si tout recommençait et que j’étais drafté à nouveau », se souvient le meneur.

Ce dernier a pleinement profité de l’occasion pour se poser comme l’une des belles surprises de la « bulle ». Durant cette série de huit victoires sans perdre, il a tourné à 11 points, 4 rebonds et 3 passes.

Chris Paul comme modèle

Suffisant pour convaincre les dirigeants des Suns de le conserver ? Affirmatif. Malgré l’arrivée de Chris Paul et les ambitions revues à la hausse de la franchise, Phoenix a fait confiance au joueur de 26 ans en activant sa « team option ». Et en lui offrant la possibilité d’évoluer avec l’un des modèles absolus à son poste.

« CP33333″, comme il l’appelle, enthousiasmé par le nouveau gros match de son coéquipier face aux Clippers. « Pouvoir l’observer et le fait qu’il communique avec moi, durant ou après les matches, est un privilège. »

Une chance dont il profite pleinement en affichant 7.5 points de moyenne avec ses meilleurs pourcentages qu’en carrière (46% dont 41% de loin) et 3.6 passes, et l’un des meilleurs « Net Rating » de son équipe.

« J’essaie de jouer aussi dur que possible pour rester dans cette ligue », rappelle-t-il. « C’est cool d’avoir CP avec moi parce que je peux apprendre les petites choses. Avec Coach Monty (Williams) aussi, qui m’apprend à gérer le jeu. Je viens tous les jours travailler sans relâche parce que je pourrais être à la maison. »

D’ici quelques semaines, il ne sera pas devant sa télévision mais bien sur le parquet, à disputer sa troisième campagne de playoffs en carrière.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.