Depuis plusieurs années maintenant, Basket USA vous propose chaque mardi son Top 5 des candidats au trophée de « Most Valuable Player ». Cette semaine, à l’approche du All-Star break, nous avons décidé de dresser un état des lieux de la course au MVP de cet exercice 2020/21. Et, à l’heure actuelle, deux joueurs semblent avoir pris un peu d’avance sur la concurrence, en étant ceux qui combinent sans doute le mieux les dominations individuelle et collective depuis le début de la campagne : LeBron James et Joel Embiid.
À 36 ans, LeBron James reste ainsi le maître à jouer des Lakers, champions en titre et qui disposent du deuxième meilleur bilan de la Ligue, derrière le Jazz.
Malgré une intersaison inédite, car longue de seulement 71 jours, le « King » n’a toujours pas manqué le moindre match. Mieux, il ne cesse de rayonner, battant les records semaine après semaine, enchaînant les cartons au besoin (Milwaukee, Cleveland) et s’évertuant à achever ses adversaires accrocheurs dans le « money-time ».
D’abord économisé (32 minutes de moyenne) et en gestion sur les 15 premiers matchs de sa 18e campagne NBA, LeBron James est ensuite monté en température. À l’instar de ses performances individuelles, son temps de jeu a ainsi grimpé en flèche (36 minutes de moyenne) alors que les premières difficultés rencontrées par les « Purple & Gold » se présentaient cette saison. Des difficultés engendrées notamment par la blessure d’Anthony Davis.
Mais LeBron James reste bien l’un des meilleurs joueurs de la planète, et un vrai métronome. All-Star (et capitaine) pour la 17e fois de sa carrière, le quadruple champion NBA adorerait assurément décrocher ce cinquième titre de MVP qui le fuit depuis 2013, avant de se lancer à la conquête de sa cinquième bague à l’été 2021. Mais, pour ce faire, il lui faudra d’abord se débarrasser des nombreux obstacles, et ne pas trop tirer sur la corde…
Arrivé à maturité, le « Process » veut détrôner le « King »
Face à lui, Joel Embiid fait figure de challenger très sérieux. Sous les ordres d’un tout nouveau coach, Doc Rivers, le Camerounais s’épanouit véritablement et accumule les prestations gargantuesques soir après soir, sans donner l’impression de forcer. Passé maître dans l’art d’attirer les fautes, il représente aujourd’hui une équation insoluble pour ses défenseurs, qui sont soit plus lents, plus légers ou plus petits que lui.
Surtout, dans sa 5e saison NBA, Joel Embiid n’a jamais semblé aussi bien entouré que depuis l’arrivée de Daryl Morey dans les bureaux des Sixers. En plus de Ben Simmons et Tobias Harris, Joel Embiid peut désormais compter sur une belle petite armada de shooteurs, avec notamment Seth Curry, Danny Green ou encore Shake Milton.
À bientôt 27 ans, le « Process » arrive donc à maturité et c’est toute une ville qui se prend à rêver d’un nouveau sacre. Le titre fuit la franchise depuis 1983 et Joel Embiid aura à cœur d’honorer cette promesse qu’il a faite aux fans de Philadelphie par le passé. Et quoi de mieux pour y arriver qu’un trophée de MVP comme rampe de lancement ? Ce serait une première pour un joueur de Philly depuis 20 ans, avec Allen Iverson en 2001, également récompensé 20 ans après Julius Erving. Jamais deux sans trois ?
Nikola Jokic et Damian Lillard en embuscade
Dans l’ombre de LeBron James et Joel Embiid, Nikola Jokic et Damian Lillard font figure d’outsiders. Eux aussi particulièrement réguliers depuis le début de saison, les leaders respectifs des Nuggets et des Blazers souffrent, pour l’heure, de résultats collectifs moins ronflants que ceux de leurs homologues des Lakers et des Sixers.
Il n’empêche qu’ils semblent être les mieux placés pour bouleverser l’ordre établi après le All-Star break. À condition, cependant, que leurs bilans s’améliorent.
D’un côté, Nikola Jokic réinvente un peu plus encore le poste de pivot de par sa capacité à marquer de partout, à attraper les rebonds puis partir en contre-attaque et à organiser le jeu tel un meneur de 2m11. Plus scoreur que jamais, le « Joker » a quelque peu baissé le pied depuis son démarrage tonitruant, notamment en raison du réveil de Jamal Murray. Il n’en reste pas moins excellent et est bien parti pour rejoindre un certain Larry Bird, à ce jour le seul joueur de l’histoire à avoir bouclé une campagne avec des moyennes d’au moins 25 points, 10 rebonds et 5 passes, à 50% aux tirs et 40% à 3-points !
De l’autre, Damian Lillard réalise également des merveilles dans la division Northwest. Orphelin de C.J. McCollum et Jusuf Nurkic, ses deux principaux lieutenants, « Dame » rayonne match après match (ou presque), sans perdre en intensité, en dépit des problèmes de son équipe. Fidèle à lui-même en attaque, il enchaîne lui aussi les performances offensives XXL et garde, en bon leader, ses Blazers dans le Top 5 de la conférence Ouest.
Les anciens lauréats n’ont pas dit leur dernier mot
Derrière ce quatuor de tête, plusieurs joueurs déjà récipiendaires de la statuette Maurice Podoloff par le passé continuent d’être présents, cette année encore, dans la discussion au trophée de MVP.
À commencer par ceux de James Harden et Kevin Durant, de nouveau réunis dans la même équipe, chez les Nets cette fois-ci. Problème : malgré des prestations individuelles de choix, ils risquent de se faire de l’ombre au moment du vote. En l’état, James Harden semble toutefois avoir une longueur d’avance sur Kevin Durant, compte tenu des pépins physiques de ce dernier. Plus propre et mieux entouré que jamais à Brooklyn, le MVP 2018 a passé la seconde en février. Attention, cependant, à ne pas oublier les excellentes premières semaines du MVP 2014, qui rayonnait pour son retour à la compétition.
Double MVP en titre, Giannis Antetokounmpo a quant à lui dû commencer par s’acclimater au nouveau système offensif de Mike Budenholzer. Et deux mois après le début de cette campagne, il s’y est enfin adapté, reprenant ainsi son entreprise de démolition des raquettes NBA, comme le prouve son très gros mois de février. Installé pour de bon à Milwaukee, le « Greek Freak » se doit désormais de ramener un trophée dans le Wisconsin, lui qui se sait particulièrement attendu au printemps. Il se dit d’ailleurs prêt à relever ce défi, en se concentrant pleinement sur les playoffs. Ce qui devrait, sans doute, le priver d’un triplé inédit depuis Larry Bird (1984-86), d’autant plus que les Bucks sont moins souverains que lors des deux dernières saisons.
Quant à Stephen Curry, de retour à son meilleur niveau après un exercice 2019/20 presque blanc, il risque de pâtir des résultats de Golden State, actuellement qualifié in extremis pour les playoffs. Pour autant, le double MVP affiche un niveau de jeu dantesque, se targuant de détenir deux des trois meilleures performances offensives de la saison (62 et 57 points). En l’absence de Klay Thompson, dont l’apport est comblé en partie par le duo Kelly Oubre Jr. – Andrew Wiggins, le « Chef » maintient brillamment le navire Warriors à flot, avec Draymond Green. Suffisant pour rester dans le Top 8, à l’Ouest ?
Enfin, s’il n’a pour l’heure jamais été MVP de la saison régulière dans sa carrière, comment ne pas mentionner le nom de Kawhi Leonard ? Sans faire de bruit, l’ailier des Clippers est plus efficace que jamais, en plus de mener son équipe dans le Top 3 de sa conférence. Chirurgical en attaque, « The Klaw » est comme toujours tout aussi redoutable en défense. En quête d’une troisième bague (et d’un troisième titre de MVP des Finals) avec une troisième équipe différente, il souffre pour le moment de cette discrétion qui le caractérise tant, car il n’a pas grand-chose à envier à LeBron James ou Joel Embiid, fort du troisième meilleur bilan de NBA.
1 – Joel Embiid (Sixers)
Bilan : 23 victoires, 12 défaites – 1er à l’Est.
Stats : 29.8 pts, 11.3 reb, 3.3 pds, 1.2 int, 1.3 ctr et 3.2 pdb en 33 min.
Pourcentages : 52% aux tirs, 42% à 3-pts et 86% aux lancers.
2 – LeBron James (Lakers)
Bilan : 24 victoires, 11 défaites – 2e à l’Ouest.
Stats : 25.5 pts, 8.1 reb, 7.8 pds, 1.1 int, 0.6 ctr et 3.8 pdb en 35 min.
Pourcentages : 50% aux tirs, 36% à 3-pts et 70% aux lancers.
3 – Nikola Jokic (Nuggets)
Bilan : 19 victoires, 15 défaites – 7e à l’Ouest.
Stats : 27.1 pts, 11.0 reb, 8.5 pds, 1.6 int, 0.7 ctr et 3.1 pdb en 36 min.
Pourcentages : 57% aux tirs, 41% à 3-pts et 88% aux lancers.
4 – Damian Lillard (Blazers)
Bilan : 19 victoires, 14 défaites – 5e à l’Ouest.
Stats : 29.6 pts, 4.3 reb, 8.1 pds, 1.0 int, 0.3 ctr et 3.3 pdb en 36 min.
Pourcentages : 45% aux tirs, 38% à 3-pts et 93% aux lancers.
5 – Stephen Curry (Warriors)
Bilan : 19 victoires, 16 défaites – 8e à l’Ouest.
Stats : 29.5 pts, 5.4 reb, 6.4 pds, 1.3 int, 0.1 ctr et 3.1 pdb en 34 min.
Pourcentages : 48% aux tirs, 41% à 3-pts et 94% aux lancers.
Mentions : James Harden (Nets), Giannis Antetokounmpo (Bucks), Kawhi Leonard (Clippers), Kevin Durant (Nets)…