Si l’affaire est désormais close, Masai Ujiri reste marqué par cet épisode qui l’a opposé à ce shériff californien. Son souvenir de la célébration du titre des Raptors, sur le parquet des Warriors à l’issue du match 6, restera marquée par cette altercation avec Alan Strickland, qui s’était mis sur sa route au moment de rejoindre son équipe.
« Les titres ne s’achètent pas à Walmart, image le dirigeant. C’est tellement difficile d’y parvenir que tu te demandes ‘ Comment je vais le fêter avec mes gars ? ‘. Et puis il y a cette altercation et c’est troublant. Franchement, j’étais confus. J’étais abasourdi, et je ne savais pas comment réagir. »
Les images de la caméra dont le shériff était équipé, diffusées des mois après les faits, montrent sa confusion. Visionner pour la première fois l’incident a fait l’effet d’un déclic chez Masai Ujiri. Car même s’il savait qu’il n’était pas en cause, il s’était mis à douter de sa propre version des faits.
« J’ai perdu du temps. D’autres ont perdu la vie »
« J’ai appelé ma femme, ma famille et je n’ai pas pu dormir pendant trois ou quatre jours dans la bulle. Parce qu’en voyant la vidéo… Oui, je suis innocenté, oui c’est la bonne histoire. Des gens ont dit que j’avais frappé le policier, que je lui avais brisé la mâchoire. Avec toutes ces choses, vous commencez à douter de vous au fur et à mesure que le temps passe. Vous commencez à vous demander ce qu’il s’est réellement passé. »
D’où l’importance absolue d’avoir accès ces enregistrements vidéos. Quid de la mort de George Floyd ou de l’agression de Michel Zecler à Paris, pour ne citer que ces exemples récents, sans ces images ?
« Je le dis aussi humblement que possible : le privilège de mon travail est de me battre pour cela, reprend Ujiri. Certains sont accusés à tort, il n’y pas de caméra corporelle, aucun témoin et ils sont incarcérés, accusés ou poursuivis. On doit se battre pour eux. » Car comme le dit le dirigeant, lui a « perdu du temps (alors que) d’autres ont perdu leur vie ».