À 2m03 pour 84 kg, Ziaire Williams est léger, et c’est peu de le dire.
Le nouveau freshman de Stanford, la meilleure recrue de l’histoire de cette fac huppée de la Côte Ouest mais pas franchement réputée pour son équipe de basket, est si frêle qu’une chute de vélo sur le campus l’oblige en ce début de saison à porter une grosse protection sur le genou gauche.
Heureux dans la quiétude de Stanford
Coéquipier de Bronny James et Zaire Wade à Sierra Canyon l’année dernière, Ziaire Williams est pour le coup heureux de retrouver un peu de calme après le cirque médiatique subi la saison passée.
« J’aime vivre incognito », avance-t-il dans The Athletic. « Juste être une personne normale. Je ne suis pas tellement branché gloire et notoriété. Je suis simplement moi. La quiétude et la paix qu’on peut trouver sur ce campus, c’est exactement ce que je voulais. C’est l’endroit idéal pour moi. Sérieusement. »
Pour la notoriété et le calme, il faut que le jeune Ziaire en profite un maximum cette année, car son talent le destine à la NBA et ses spotlights dans un avenir à court terme. Même s’il assurequ’il va prendre son temps et tracer sa propre voie, il se pourrait bien qu’il soit le prochain d’une longue lignée de « one and done »…
« Ziaire Williams a la taille, les qualités athlétiques et techniques de l’ailier NBA moderne », énumère le scout Jerry Meyer dans le San Francisco Gate. « C’est un défenseur polyvalent. Il est déjà efficace sur le catch & shoot et il se bat bien au rebond. (…) Il a toutes les qualités pour devenir un ailier NBA de bon rang, voire de très haut niveau. Je ne sais pas ce qu’est sa réflexion par rapport à la prochaine Draft NBA, mais pour moi, il ne fait aucun doute qu’il a le talent pour être un premier tour. »
Élevé à la dure
Auteur de 19 points, 8 rebonds et 3 passes (mais 6 balles perdues) pour ses débuts face à Alabama dans une large victoire (82-64), Ziaire Williams a plus de mal depuis, notamment en adresse avec 12/43 aux tirs dont 2/15 à 3-points. Limité en mobilité avec son petit pépin au genou, il doit également s’adapter à l’aspect physique du jeu en NCAA.
Mais le fils unique de deux parents militaires, sa mère dans l’Air Force et son père chez les Marines, sait à quoi s’en tenir en termes de dureté mentale et physique. Son paternel le faisait se lever aux aurores pour aller faire du shooting ou le préparait à coup de sprints et de séries de pompes dès son plus jeune âge.
« Il est déjà arrivé dans les temps-morts de l’équipe pour dire que j’étais trop tendre, et combien j’étais nul », sourit Ziaire Williams. « Il me crie dessus pendant les matchs quand je suis sur la ligne des lancers. Il est mon plus grand supporter mais aussi mon plus grand critique, c’est sûr. Je lui dis tout le temps. Peu importe ce qu’on pourra me dire, que ce soit les coachs, les médias ou n’importe qui, rien ne peut me perturber. J’ai tout connu, et j’en suis bien content. »
C’est probablement cette éducation qui a séduit LeBron James quand il a rencontré le jeune Ziaire l’an dernier. Tant et si bien que le King des Lakers l’a « adopté », en faisant son neveu et un de ses jeunes protégés.
That boy Z Will can flat out hoop! Good start tonight nephew @therealZiaire! Beautiful display of ball
— LeBron James (@KingJames) December 1, 2020
Un ailier à tout faire
Outre son déficit physique évident, l’ailier de 19 ans sait que son plus gros chantier consiste à gagner en constance derrière la ligne à 3-points, une clé du jeu moderne. D’autant plus sur son poste d’ailier, s’il veut bel et bien remplir son potentiel de joueur à tout faire sur les extérieurs.
« Je m’attends à ce que son tir à 3-points continue de progresser », reprend Jerry Meyer. « Un des gros points d’interrogation en ce moment, c’est sa tendance à perdre des ballons. Il a encore beaucoup de marge de progression en tant que passeur et manieur de ballon quand il ne s’agit pas de créer son propre tir. »
À un peu moins de 3 balles perdues par match, Ziaire Williams se fait encore bouger par les défenseurs adverses qui le ciblent et cherchent à le perturber. Mais le champion du monde des moins de 19 ans, titre acquis en 2019 en Grèce, a la tête bien vissée sur les épaules.
Sur le campus de Stanford, il faudra plus qu’un nid-de-poule pour le bouleverser…
« D’un point de vue basket, il est aussi talentueux que les tout meilleurs joueurs que j’ai pu côtoyer, et j’en ai vu passer un paquet à Kansas et North Carolina, en tant que joueur et coach », assure son coach à Stanford, Jerod Haase. « Mais il est de cette trempe. »
Son match face à North Carolina
https://www.youtube.com/watch?v=FSteoyXhXuQ
Ses débuts face à Alabama