Si Salt Lake City ne fait pas forcément rêver l’américain lambda, Jordan Clarkson y a trouvé quelque chose qu’il n’était pas encore prêt à perdre. Lui, l’ancien de Los Angeles qui traînait avec les starlettes d’Hollywood a finalement craqué pour la campagne de l’Utah.
Et pour cause, chez le Jazz, l’arrière a trouvé un rôle taillé sur mesure et des ambitions légitimes de titre NBA. Tout ça avec un salaire en adéquation, que demander de plus ?
Une démocratie participative en pays mormon
« Je ne voulais vraiment pas quitter ces gars. C’est fou comment je me suis rapidement attaché à ces gars et au groupe », reconnait-il. « Cette équipe m’a beaucoup apporté et je ne voulais simplement pas perdre ça. Ils voulaient me garder et je voulais rester, c’est pour ça que ça s’est conclu rapidement. »
Outre Jordan Clarkson, Bojan Bogdanovic et Mike Conley Jr. vont eux aussi connaître une deuxième saison d’affilée dans l’Utah, de quoi développer leur alchimie collective encore davantage.
« Après les avoir vu jouer pendant toute une saison, on commence à voir les différentes formes de jeu qui marchent et celles où ils sont plus à l’aise », explique Quin Snyder dans le Salt Lake Tribune. « Donc on essaye de dessiner des systèmes dans ce sens, ou vraiment selon les associations de joueurs, surtout quand ces derniers commencent à reconnaître les habitudes des uns et des autres. On n’a par exemple pas beaucoup utilisé JC au poste, mais ce n’est pas un truc que j’ai peur de faire non plus. »
De son côté, Jordan Clarkson voit également d’un bon œil d’avoir cette continuité d’une année sur l’autre pour construire l’entente collective du groupe, et plus particulièrement des joueurs à vocation extérieure. « J’ai le sentiment que mon rôle est le même, Coach peut maintenant m’impliquer dans davantage d’actions. »
En pays mormon, c’est une démocratie participative qui est en place. Le coaching staff propose des solutions mais ces dernières peuvent être retoquées, et modifiées selon les avis des joueurs concernés.
« Les gars s’habituent à certains concepts et la plupart du temps, ils voient des trucs vers lesquels ils gravitent. En tant que coach, je crois vraiment que les joueurs peuvent aussi t’apprendre des trucs », poursuit-il. « Et donc il y a des fois où on va vouloir les rediriger, mais en général, s’ils trouvent un truc où ils se sentent plus à l’aise, que ce soit offensivement ou défensivement, on s’adapte à leurs requêtes. »
Vers un jeu de plus en plus fluide ?
En l’occurrence pour Bojan Bogdanovic, le « serial shooteur » de retour de blessure au poignet, le Jazz maintient sa position fermement : il faut envoyer encore plus de tirs. Sans se poser de question !
« Je n’avais jamais pris autant de tirs à 3-points dans ma carrière que la saison passée, avec plus de sept par match. Et Quin essaye encore de me forcer à tirer encore plus parce qu’on avait un des meilleurs pourcentages de la ligue. Surtout en début de possession. »
Nourris de cette volonté d’améliorer leurs points forts, tout comme d’arrondir les angles sur des schémas qui ne sont pas forcément adaptés, ou donc appréciés, les joueurs du Jazz et leur staff ont ainsi trouvé un « modus vivendi » qui semble plaire à tous.
« Le plus important est simplement de trouver un niveau de confort les uns avec les autres, trouver les actions qu’on aime et trouver des moyens de rentrer dans ces différentes actions », conclut le « franchise player » local, Donovan Mitchell. « C’est plus facile de mettre en place des systèmes de jeu et des actions qui correspondent à nos habitudes préférées. Après ça, tout devient plus fluide. »