Il faut remonter à 1980 et un certain Magic Johnson pour trouver trace d’un tel exploit ! À seulement 20 ans, Tyler Herro inscrit 37 points en playoffs, et il vient placer son nom juste derrière celui de l’ancienne légende des Lakers.
Il le fait en sortie de banc, et c’est évidemment un record absolu pour un rookie. En fait, dans l’histoire, ils ne sont que quatre à avoir fait mieux en playoffs comme remplaçant : Fred Jones, Stephen Curry, Nick Van Exel et Thurl Bailey. C’est aussi un record en carrière, et un record pour un rookie à Miami.
Ce qu’a réalisé cette nuit Tyler Herro, à 20 ans, est tout simplement historique. Une performance exceptionnelle maîtrisée de bout en bout, sans fausse note, ni appréhension. « Personnellement, je ne pense pas qu’il ait 20 ans » ironise Goran Dragic. Et c’est vrai que lorsqu’on le voit jouer, on n’imagine pas qu’il n’a que 20 ans.
Mais l’ancien joueur de Kentucky n’est pas un rookie dans sa tête, et il a passé sa jeune carrière à faire taire les critiques et à évoluer au plus haut niveau. C’est John Calipari qui le rappelait : « Quand on joue à Kentucky, chaque match est un Super Bowl« . Cette pression, Tyler Herro la connaît, et il a appris à y répondre. « À Kentucky, personne n’imaginait que je survivrais. Personne n’imaginait que je survivrais ici à Miami. Au final, j’ai simplement parié sur moi-même. C’est ce que je fais : parier sur moi. »
« Tout ce que je fais, je le fais encore plus pour Jimmy »
Un pari gagnant pour le Heat, conseillé par Bam Adebayo, lui aussi sorti de Kentucky. L’intérieur avait insisté auprès de ses dirigeants pour qu’ils le sélectionnent, et ils ne doivent pas regretter de l’avoir choisi…
Car il y a du Reggie Miller ou du Klay Thompson chez ce Tyler Herro. Dans cette quatrième manche, il a fait la totale aux Celtics : 3-points, lay-up compliqués, Eurostep, shoots avec la planche, shoots à mi-distance… Sa palette de tirs est très large, et tout est réalisé sans forcer, avec un poignet et des appuis sûrs. Tout ça, c’est du travail, et encore du travail. « Tout le monde peut surestimer ce qu’on peut faire en un jour, mais ils sous-estiment ce qu’on peut faire pendant des mois, à travailler, transpirer et s’accrocher quand personne ne regarde » résume Erik Spoelstra.
Décisif lorsque Boston est passé devant, Tyler Herro est à l’image de cette équipe de Miami, un bosseur revanchard avec un feu intérieur. Comme Jimmy Butler, choisi en 30e position de la Draft, devenu All-Star et franchise player d’une équipe qui est à une victoire des Finals. « Tout ce que je fais, je le fais encore plus pour Jimmy. C’est un grand frère pour moi. Depuis le premier jour, il m’aide. Il n’a jamais été en finale NBA, et je veux y aller pour lui. »
Mais attention, le Heat n’est pas encore en finale… « On mène 3-1, et il y a encore beaucoup de boulot à faire » prévient Tyler Herro, qui n’oublie pas que les Nuggets ont renversé des montagnes cette année, et que Boston est capable d’en faire autant dans le contexte si particulier de la « bulle ».