Comme les Warriors en leur temps, le Thunder s’est découvert un « cinq de la mort » cette saison. En termes d’efficacité, aucun quintet ne fait mieux que celui composé de Chris Paul, Shai Gilgeous-Alexander, Dennis Schroder, Danilo Gallinari et Steven Adams. Mais depuis deux matches, OKC s’est découvert un nouveau « cinq de la mort ». Dans le Game 3, il avait fait la différence dans la prolongation, et cette fois, Billy Donovan l’a lancé à cinq minutes de la fin du Game 4. Pile-poil dans le « money time ».
Dans le Game 3, Steven Adams avait été sacrifié essentiellement pour un pépin au genou, et Billy Donovan avait prévenu que les circonstances l’avaient un peu obligé à opter pour ce « very small ball » avec Luguentz Dort en charge de James Harden et Danilo Gallinari comme « pivot ». Un cinq qui répond parfaitement à celui des Rockets avec Jeff Green ou Robert Covington sous le cercle pour épauler P.J. Tucker.
« Tout découle de notre capacité à écarter le jeu et notre manière de nous espacer les uns des autres » explique Billy Donovan dans The Athletic. « Très tôt dans la série, notre capacité à écarter le jeu n’était pas bonne, et ça permettait par leur physique et leur envergure de vraiment nous éteindre. Si vous ne pouvez pas écarter le jeu face à des défenseurs qui changent tout le temps, cela devient très difficile car ils forment une équipe qui aide bien, et ils font du bon boulot pour protéger le cercle. Si vous écartez correctement le jeu, et même sans aller au cercle, vous pouvez trouver quelques bons tirs en ressortant le ballon« .
Les Rockets pris à leur propre piège
Dans cette fin de 4e manche, Chris Paul s’est vraiment régalé, et Danilo Gallinari a joué un rôle essentiel. Placé à 3-points, sur un côté ou dans un coin, il a obligé son défenseur à rester au large, permettant ainsi à Chris Paul, Shai Gilgeous-Alexander ou Dennis Schroder d’attaquer l’axe, mais aussi à son défenseur de moins aider, et de moins « switcher ». Quant à Luguentz Dort, il est un peu le P.J. Tucker du Thunder.
Malgré ses cinq fautes, le rookie québécois a considérablement gêné James Harden, tout en faisant le sale boulot.
« Avec moi en cinq, ça donne des chances à nos arrières de pénétrer, et ils ont plus d’espace pour pénétrer » confirme Danilo Gallinari dans The Oklahoman, tandis que les chiffres montrent que ce cinq a fait très mal dans ce « money time ». Certes, OKC affiche un différentiel de points de seulement +2 (essentiellement à cause de la prière de Danuel House Jr au buzzer), mais sur 100 possessions, le différentiel est de +24. Car le « very small ball », c’est aussi une défense plus mobile et plus agressive. Les Rockets sont opposés à leurs jumeaux, et ils ont eu toutes les peines à trouver de bonnes positions de tirs en fin de match.
On retiendra notamment cette dernière possession où Jeff Green envoie un vilain tir alors qu’il y avait largement mieux à faire. Sauf que James Harden et Eric Gordon étaient bien muselés avec des défenseurs qui changent sur tous les écrans. Une mobilité défensive qui fait défaut à Steven Adams face aux Rockets, et Houston va devoir trouver une autre solution pour peser dans les fins de match.
Peut-être tout simplement que la solution se nomme Russell Westbrook, dont l’absence oblige les Rockets à arroser à 3-points (58 tirs cette nuit, nouveau record NBA !), et à moins attaquer le cercle.