Dans quelques jours, le microcosme de la NBA s’apprête à redémarrer à Disney World. Et les arbitres vont eux aussi devoir reprendre leurs habitudes dans la « bulle », après quatre mois et demi sans pouvoir donner de coup de sifflet.
Ancien arbitre aujourd’hui en charge de la formation des officiels, Monty McCutchen préfère néanmoins prévenir : tout le monde sera au niveau à la reprise, malgré cette longue interruption. « Nos arbitres sont des professionnels et ils vont venir à Orlando en étant prêts à travailler », explique-t-il à l’Associated Press. « En toute franchise, d’un point de vue mental, nous n’avons jamais pris de repos [depuis la suspension de la saison]. »
En Floride, des différences existeront par rapport à ce qui se fait habituellement. Et l’une des principales concerne bien évidemment l’absence de public dans les tribunes. Ainsi, les discussions entre joueurs, arbitres et entraîneurs seront audibles beaucoup plus facilement, ce qui pourrait parfois faire réagir dans les médias.
Malgré cela, Monty McCutchen reste persuadé que les différents acteurs de la ligue s’adapteront en conséquence. « Nous chercherons à collaborer avec les joueurs et les entraîneurs et je pense qu’ils comprendront comment communiquer. Sans public, je m’attends à ce que les joueurs et les entraîneurs se disputent de temps en temps mais, étant donné qu’ils peuvent être entendus différemment, ils communiqueront différemment aussi. »
Se réhabituer à l’excellence du haut niveau
Durant cette pause de quatre mois, les arbitres (logés dans un hôtel différent, pour ne pas croiser en permanence les joueurs et les coachs) ont pu se maintenir en forme grâce au matériel envoyé par la NBA. À savoir des cordes à sauter, des ballons de yoga ou encore des bandes de résistance. Des visioconférences ont également été mises en place pour faire travailler leurs capacités d’observation. Même si rien ne remplace réellement un véritable match.
En ce sens, les rencontres d’entraînement – dont les débuts sont prévus dans moins d’une semaine – seront essentielles puisqu’elles permettront aux arbitres de se remettre dans le bain.
« Nous en avons vraiment besoin », affirme Eric Lewis, qui officie dans la Ligue depuis l’exercice 2004-05. « Nous dépendons vraiment de nos yeux, de ces mouvements permanents, pour les déplacer où ils doivent l’être. Vous ne voyez pas ce niveau de jeu tous les jours donc nous devons rattraper [ce retard]. Même courir, effectuer des sprints en match, s’arrêter et repartir, c’est très différent d’un simple jogging sur tapis roulant ou dans la rue. »
Ces « scrimmages » serviront aussi à éviter que le temps de réadaptation des arbitres ait lieu lors des matchs officiels, où les erreurs devront être évitées au maximum. « Il va y avoir une période de montée en puissance pour tout le monde », conclut Monty McCutchen. « Mais cela n’excusera pas le mauvais travail. Nous allons évaluer nos arbitres en fonction des standards de la NBA et en fonction de nos standards d’excellence. »