À un mois de la reprise de la NBA à Orlando, le nombre de cas de Covid-19 augmente à une vitesse folle en Floride. Aujourd’hui, ils se comptent quotidiennement en milliers (avec un pic de 5 500 nouveaux malades le 24 juin) et, au total, pas moins de 109 000 personnes y ont été touchées par le virus depuis le début de la pandémie.
En ce sens, l’inquiétude est de mise dans les organigrammes de la ligue car il s’agit de l’État dans lequel le jeu doit reprendre, le 30 juillet prochain. D’autant plus que les joueurs ne sont pas non plus épargnés par la contamination, à l’image de Nikola Jokic, Malcolm Brogdon ou plusieurs joueurs des Suns et des Kings.
Forcément, les GMs sont également concernés par les interrogations sanitaires, surtout qu’ils se trouveront au sein même de la « bulle » d’Orlando, en étant en quelque sorte responsables de la sécurité de leurs joueurs et staffs respectifs. Invités par The Athletic à donner leurs avis à ce propos, sous couvert d’anonymat, ils en ont profité pour partager leurs états d’âme en lien avec la reprise future de la saison. Et ceux-ci sont pour le moins mitigés.
Les GMs partagés entre confiance et inquiétude
Car certains sont inquiets et alarmistes. « Si le nombre de cas continue de grimper en Floride, cela aura des répercussions. Je suis vraiment, vraiment préoccupé pour la vision d’ensemble de la Ligue, à bien des niveaux », alerte un GM interrogé. L’un de ses confrères va plus loin en évoquant la raison – un secret de polichinelle – ayant motivé ce retour à la compétition. « Je sais que toutes les mesures appropriées seront prises, mais il reste encore pas mal d’inconnu. Vous savez, et je sais, pourquoi nous jouons : pour l’argent. Sinon, pensez-vous réellement que nous jouerions ? Je le comprends et j’en suis… non sans hésitation. »
D’autres sont plus confiants et rassurés par les mesures mises en œuvre par Adam Silver.
« Le problème, c’est le risque relatif [au marché local d’une franchise], pas le risque lié au site d’Orlando. Je crois que nous sommes plus en sécurité à Orlando étant donné toutes les précautions [mises en place] ». Un avis que partage l’un de ses pairs. « Je pense que les précautions prises par la NBA pour améliorer la sécurité des participants à la bulle ne sont rien de moins qu’extraordinaires. Une fois sur place, tout le monde appréciera le travail de la NBA à ce sujet. »
Dans le même temps, des avis mi-figue mi-raisin émergent aussi. « C’est [le fait de] se demander : ‘Est-ce que ça valait le coup ?’ qui m’inquiète. Si quelque chose se produit, on se demandera : ‘Est-ce que ça valait le coup ?’ mais si tout se passe pour le mieux, ce sera historique et on s’en souviendra à travers le temps. Du genre : ‘Tu te souviens de la bulle ?’ ou peu importe de comment ils l’appelleront. »
De potentiels dangers à mesurer
Au-delà du nombre de cas en hausse en Floride, l’un des risques les plus importants concerne les allées et venues des employés du complexe de Disney World. Et même s’ils n’entreront pas en contact avec les membres de la « bulle », ils pourraient faire entrer le virus au sein de celle-ci car ils ne seront pas testés. Comme l’explique un GM, « ce n’est, par définition, plus une bulle. Donc même l’illusion d’un environnement plus sécurisé disparaît ».
Pour y remédier, la NBA réfléchit donc à l’idée de faire venir ses propres employés pour l’occasion. Testés en amont, ils n’auraient pas à sortir du complexe et fréquenter des personnes extérieures à la « bulle », dans une zone des États-Unis où le virus ne cesse de se propager.
Autre aspect à prendre en considération, l’éloignement des proches qui pourrait nuire à la santé mentale (et au niveau de jeu) des joueurs et des staffs présents à Orlando. Personne ne pourra effectivement se rendre dans la bulle avant la fin du premier tour des playoffs, prévue pour le 30 août prochain. Ce qui ferait quasiment huit semaines sans que le microcosme de la NBA ne soit en contact avec familles et/ou amis, physiquement parlant. Une éternité.
Justement, toujours d’après The Athletic, des équipes comme les Clippers et les Celtics cherchent à trouver des solutions pour assouplir cette règle et permettre la venue de proches, en Floride, bien plus tôt. « Ils se battent pour ça », avoue un GM. Cependant, il est difficile de savoir si cette demande aboutira, pour des questions de pratique et d’organisation. À moins que la NBA décide de ne plus convier 22 mais 16 franchises dans « l’Orange County » mais, pour ce faire, il faudrait renégocier intégralement (ou presque) les conditions de la reprise…