Damian Lillard a pris part aux manifestations à Portland contre les violences policières et en hommage à George Floyd. Il a également laissé éclater sa rage en dévoilant le titre « Blacklist », dénonçant les injustices que subit la communauté noire sur un rap de trois minutes.
Le joueur s’est ainsi confié à GQ sur le sentiment d’insécurité qui pouvait régner au sein de sa communauté en présence de forces de l’ordre. « J’ai grandi avec des gens comme Oscar Grant qui a été tué par un flic, » a-t-il rappelé. « J’ai vu des gens se faire harceler par des flics toute ma vie ».
Comme d’autres le font depuis deux semaines maintenant, Damian Lillard est également revenu sur son expérience personnelle et notamment ce triste épisode qui date de l’été 2011, dans l’État du Nevada, alors qu’il faisait le chemin pour rallier l’Utah où se trouvait son université.
« Une fois, je conduisais alors que je venais de récupérer ma première voiture. Je l’avais acheté à Oakland et je devais retourner à la fac dans l’Utah le lendemain. J’ai fait le chemin avec mon cousin, et je suis arrivé à Elko, dans le Nevada, à quelques heures de l’Utah. Je me suis fait arrêter par une patrouille. Ils nous ont arrêtés et ont marché jusqu’à la voiture. Ils me demandent mon permis et tout. Je leur dis que j’ai acheté la voiture vers chez moi la veille. C’est une voiture neuve. Je fais immatriculer la voiture dans l’Utah. Je commence l’école demain. J’ai une assurance. Je lui dis tout, mais je lui donne des détails de là où j’en suis. Et ils me disent : Alors, qu’est-ce que tu fais au Nevada. On reçoit beaucoup de drogues qui passent par ici. Vous avez de la drogue dans la voiture ? »
Vitres cassées, vêtements jetés sur la route… et aucune contravention
J’ai dit : « Monsieur, je suis un athlète universitaire. » Je leur ai même montré mon téléphone. « Je suis un athlète universitaire. Je vais à Weber State. Ce sera ma dernière année. Je vais peut-être me faire drafter, je n’ai jamais eu de problèmes. Je n’ai jamais été arrêté » Et ils disent : « Fouillons la voiture. On a beaucoup de drogue qui passe par ici. » Je leur ai dit non. Et ils ont dit : « Soit vous nous laissez fouiller la voiture, soit on va demander l’autorisation au juge. » Et j’ai dit : « Je ne vous laisserai pas toucher à ma voiture. »
Sauf que les policiers en décident autrement. « Ils m’ont fait sortir de ma voiture, avec mon cousin. Ils nous ont fait marcher sur la route. On est au milieu du désert. Ils nous ont fait marcher à 30 mètres de ma voiture. J’ai commencé à penser qu’ils allaient glisser quelque chose dans ma voiture, mais ils ne l’ont pas fait. Ils ont juste désossé ma voiture. Ils ont enlevé l’intérieur des portières. Ils sont allés dans mon coffre et ont sorti toutes mes valises et mes bagages et ont fait voler tous mes vêtements sur toute la route. Ils ont cassé ma fenêtre. On s’est retrouvés sur le bord de la route dans le désert. Il y avait trois voitures de patrouille, six flics, et ils nous ont juste harcelés, en gros. Et je n’ai même pas eu de contravention ! Et sur la vie de mon fils, c’est une histoire vraie ».