Ancien coach à Philadelphie (1997-2003), Larry Brown garde un œil attentif sur l’évolution des Sixers. En particulier sur celle de la superstar de l’équipe : Joel Embiid. En deux mots, le début de carrière du pivot camerounais a été marquée par des séquences de domination totale dignes d’un MVP potentiel et des périodes où il a été critiqué, lorsqu’il n’était pas contraint de rejoindre l’infirmerie.
Parmi ces critiques, sa tendance à « trop » vouloir s’écarter du cercle. « Quand je vois Joel, je ne crois pas qu’il y ait meilleur que lui, » commence Larry Brown. « Il m’en voudrait sans doute de dire ça aujourd’hui mais il doit jouer dessous, il doit bloquer chaque tir et dominer poste bas parce qu’il ouvrira les espaces pour tous les autres. Je ne crois pas qu’il y ait un meilleur intérieur que lui. »
Et Larry Brown va encore plus loin. Le technicien conseille tout simplement au pivot de s’inspirer des meilleurs en termes d’esprit de compétition.
« J’espère qu’il pensera à Kobe (Bryant) et à Michael (Jordan), qu’il regardera « The Last Dance », qu’il réalisera le don qu’il a et qu’il passera tout son temps à travailler parce que personne ne peut être plus dominant que lui. »
Un « supporting cast » pas à leur poste naturel ?
Larry Brown est un nostalgique de l’époque où les pivots comme Shaquille O’Neal dominaient leurs sujets dans la raquette. L’époque où le tir à 3-points n’avait pas l’importance d’aujourd’hui. À ce sujet, le coach en profite pour évoquer le cas Ben Simmons, dont l’absence de tir extérieur continue d’interroger.
« Je n’arrive pas à croire que des gens à Philly s’inquiètent du fait que Ben Simmons shoote à 3-points. Ce gamin est aussi bon que n’importe qui dans la ligue. Il n’a pas besoin de tirer à 3-points. Il peut défendre, prendre du rebond, distribuer aussi bien que n’importe qui. Il est complétement altruiste » assure-t-il.
Élogieux vis-à-vis des deux vedettes de l’équipe, Larry Brown se montre en revanche beaucoup plus critique concernant la dynamique actuelle de l’équipe. Coincés à la 6e place de leur conférence, les 76ers étaient très en-deça des attentes au moment de la suspension de la saison. Pour le coach, le souci se situe visiblement au niveau du « supporting cast » et des ajustements effectués lors de la dernière intersaison.
« Ils ont perdu (Jimmy) Butler et JJ (Redick). On ne peut pas remplacer ces deux gars. Encore une fois, j’espère que les gens ne seront pas en colère contre moi. Je suis un grand fan d’Al Horford mais c’est un pivot. Il doit maintenant défendre sur un poste quatre et un poste quatre défend sur lui, ce qui lui complique vraiment la tâche. (Tobias) Harris détruit les postes quatre grâce à ses qualités athlétiques, sa capacité à finir et à shooter extérieur. Maintenant, il joue au poste trois et défend sur des gars plus petits et rapides que lui. »
Un constat que JJ Redick avait déjà fait avant lui, estimant que le décalage d’un poste pour chaque titulaire n’avait pas été bénéfique pour l’équipe.