Invité sur le podcast de son ancien coéquipier Nicolas Laprovittola, Manu Ginobili a abordé de nombreux sujets comme sa vie de retraité mais aussi l’évolution de l’équipe nationale d’Argentine depuis vingt ans, ponctuée par une campagne remarquable lors de la dernière Coupe du Monde en Chine.
L’ancien arrière des Spurs estime notamment que le regard sur la sélection albiceleste a changé au fil des années, gagnant le respect de toute la planète basket.
« Les Argentins sont considérés avec un respect incroyable, a-t-il lancé. Parfois, être Argentin est même un plus maintenant, à cause de notre histoire, de ce que les garçons ont fait lors de la dernière Coupe du monde… Nous avons acquis un énorme respect. Les gens pensent que face à nous, nous allons toujours trouver un moyen de répondre, mettre l’accent sur le caractère, l’unité et quelque chose d’intangible, ce que l’équipe argentine dégage sur un terrain, qu’elle ait ou non les meilleurs joueurs ».
« C’était spectaculaire, et ce match contre la France était encore meilleur que celui contre la Serbie »
Cette identité, consolidée au fil des étés depuis tant d’années, s’est particulièrement ressentie lors de la dernière Coupe du Monde 2019, lorsque les Argentins ont déjoué les pronostics en sortant notamment la Serbie et la France avant de chuter en finale face à l’Espagne.
« La dernière Coupe du monde a été passionnante, littéralement », a-t-il poursuivi. « De voir la façon dont les joueurs se regardaient, se battaient, allaient chercher au fond d’eux-mêmes. Par exemple, toi, Nico et Luca (Vildoza), vous n’êtes pas les types qui vont se jeter sur un terrain. Là, vous les auriez vus, vous auriez dit : « Euh, ces types sont comme des fous ». Même chose avec Tortuga (Gabriel Deck) et Marcos Delia (…). Ça m’a rendu très heureux et très fier. Notre truc, la « génération dorée », était peut-être un groupe qui a très bien réussi mais qui a ensuite disparu. Mais le fait qu’un seul de ce groupe (Luis Scola), avec 11 nouveaux joueurs, ait réussi à faire de même a été très impressionnant, et très agréable à voir ».
Pour ce qui est de la demi-finale et de la finale, Manu Ginobili a raconté que la FIBA l’avait d’abord invité, mais qu’il avait décliné l’invitation.
« Je devais me rendre en Chine le 21 septembre pour un événement à Shanghai (six jours après la finale). J’avais refusé parce que je ne pouvais pas rester plus longtemps et je pensais que les chances de se qualifier parmi les huit meilleures équipes étaient faibles. Puis quand je les ai vus contre Serbie, je me suis dit : « Je vais y aller et rester une semaine de plus ». C’était passionnant de les voir jouer. C’était quelque chose que je ne voulais pas manquer (…). C’était spectaculaire, et ce match contre la France était encore meilleur que celui contre la Serbie, c’était spectaculaire de voir comment la France a été battue. J’étais très enthousiaste ».
« Kobe était tombé amoureux de Gabriel Deck »
La finale aura été moins heureuse pour l’Argentine, vaincue 95-75 en finale par l’Espagne. Les images de la partie montrant Manu Ginobili et Kobe Bryant, deux légendes de ce sport et anciens meilleurs ennemis, échanger au bord du terrain tout en regardant le match, sont également douloureuses avec le recul.
« Kobe ne connaissait pas tous les noms, mais il me demandait, » a-t-il ajouté. « Kobe était un grand fan de basket, un étudiant du jeu. Il me demandait et je lui répondais à propos des joueurs. Il est tombé amoureux de Tortuga (Gabriel Deck). Après le match, j’ai dit à Tortuga qu’il avait un nouveau fan en la personne de Kobe et qu’il voulait l’emmener aux Lakers. Il me questionnait et commentait les décisions de l’entraîneur, en parlant des caractéristiques de ceux qu’il ne connaissait pas ».