Comme chaque année, la MIT Sloan Sports Analytics Conference permet de faire émerger des idées de la part des dirigeants et des statisticiens du sport américain. Le président des Hawks, Steve Koonin, en a profité pour proposer la sienne pour le calendrier NBA.
On le sait, la NBA se creuse la tête pour rendre plus attractive une saison régulière de 82 matches disputés en six mois. Koonin a une solution : il voudrait décaler la saison de deux mois, pour la faire commencer en décembre et la faire finir en août. L’objectif serait d’éviter la concurrence de la NFL et du championnat universitaire de football américain pour profiter du vide de l’été où seule est disputée la Major League Baseball.
« On n’a pas besoin de réinventer la roue pour faire monter les audiences », estime-t-il, dans des propos rapportés par ESPN. « Parfois, déplacer une compétition est une excellente façon de faire grossir les audiences. Si King Kong est à votre porte, il vaut mieux partir par derrière plutôt que de l’affronter à mains nues. Très souvent, au début de la saison NBA, on est en concurrence avec les soirées football du jeudi. On est battu et on se demande pourquoi. »
Laisser la NFL briller et prendre la lumière ensuite
Steve Koonin n’apporte pas de solutions concrètes pour renforcer la saison régulière, il préfère simplement la mettre en meilleure posture pour briller. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
« On a construit l’architecture de notre saison sur le marché publicitaire, pas sur les consommateurs », ajoute-t-il. « Il faut jeter un œil vers le printemps, vers l’été. En début de saison, la NBA n’est pas pertinente. Elle l’est davantage durant ces périodes, c’est là que les gens en parlent. Laissons le football avoir son moment, et ayons le nôtre après. »
Un tel changement demanderait bien sûr l’accord de la ligue, des joueurs et des télévisions bien sûr. L’accord collectif actuel tient jusqu’à la saison 2023-2024 quand le contrat télé est bloqué jusqu’en 2025. Ce n’est donc pas pour tout de suite, et cela poserait aussi des problèmes d’organisation pour les compétitions internationales (Coupe du monde, Jeux olympiques) par exemple, qui pourraient être privées de leurs meilleurs éléments.
En attendant, sur le fond, la NBA assure y réfléchir. « On n’a pas de problème avec la possibilité de changer le calendrier », a réagi Evan Wasch, le vice-président de la NBA chargé des domaines tactiques et statistiques. « Pour revenir à l’argument de Steve Koonin, il faut penser à toutes les parties prenantes. Il faut qu’elle soient à l’aise avec l’idée des Finals disputées en août plutôt qu’en juin alors que l’audience est généralement plus basse à ce moment-là. Mais, dans le même temps, il n’y a pas beaucoup de programmes forts dans cette fenêtre… On est ouvert à ça. »