Depuis quelques jours, on entend ici et là qu’Isiah Thomas serait le véritable instigateur de l’arrivée de Carmelo Anthony à New-York. L’ancien Piston conseillerait toujours le propriétaire James Dolan et l’aurait convaincu d’accepter le transfert.
C’est oublier un peu vite que si les Knicks en sont là aujourd’hui, c’est surtout grâce à un homme : Donnie Walsh.
Une situation cauchemardesque en 2008
Lorsqu’il arrive à la tête du club en avril 2008, l’ancien GM des Pacers hérite en effet d’une situation cauchemardesque. L’équipe perd sans cesse, le vestiaire est miné par des individus ingérables, bouffis de contrats monstrueux.
Sa première décision sera donc de se séparer de celui qui agirait aujourd’hui dans l’ombre, son entraîneur Isiah Thomas, pour reconstruire. Ce sera long et il sait que les fans des Knicks ne sont pas réputés pour être patients. Il sait aussi qu’il faut en passer par là.
Mike D’Antoni arrive avec ses systèmes et ses certitudes. A la draft, ils sélectionnent Danilo Gallinari. Les supporters sifflent, comme souvent lorsqu’il s’agit d’un européen, surtout que l’Italien est blessé au dos et jouera très peu dans sa saison rookie. Chris Duhon est lui aussi signé. Ce sera une des erreurs de Walsh car le meneur ne s’adaptera jamais au système up-tempo de Mike D’Antoni.
Priorité : se débarrasser des perturbateurs
Le président des Knicks (il n’a pas le titre de GM) essaie avant tout de construire une équipe solide et intelligente. Pour ça, il se débarrasse de tous les perturbateurs qui pullulaient dans le vestiaire. Un à un, Renaldo Balkman (qui est d’ailleurs de retour), Jamal Crawford, Zach Randolph, Jerome James, Stephon Marbury et Quentin Richardson font leurs valises.
Les Knicks ont toujours bien du mal à gagner mais ils construisent sur des jeunes. Nate Robinson et David Lee sont toujours là, tout comme Danilo Gallinari et Wilson Chandler.
L’important, désormais, c’est de faire de la place pour l’été 2010, grande période de convergence des meilleurs free-agents de la planète. Nate Robinson, brouillé avec Mike D’Antoni s’en va, et Donnie Walsh commet sans doute une autre erreur en accueillant Tracy McGrady.
L’échange, qui a vu partir Jarred Jeffries et Jordan Hill en même temps que deux choix de draft, lui permet d’augmenter sa marge financière pour l’été, tout en faisant une croix sur une partie de l’avenir. Peu importe, il faut signer du lourd durant l’été.
Les gros free-agents de 2010 font l’impasse
Mais l’équipe est encore bien trop faible. LeBron James et d’autres font l’impasse et préfèrent rejoindre des clubs capables de gagner immédiatement. Amar’e Stoudemire veut lui le statut de franchise-player et accepte de rejoindre Big Apple.
En le signant au maximum, Donnie Walsh prend un risque, mais il n’a pas le choix. Il a par ailleurs drafté Landry Fields, un illustre inconnu qui deviendra une des révélations de la saison, et a aussi signé Raymond Felton et Timofey Mozgov.
Dans la foulée, il échange David Lee aux Warriors et récupère Ronny Turiaf, Kelenna Azubuike et Anthony Randolph. Jusqu’à cette nuit et l’arrivée de Carmelo Anthony, Chauncey Billups, Shelden Williams, Anthony Carter et Renaldo Balkman.
Les Knicks peuvent-ils gagner le titre cette année ? Certainement pas. Il faut tout de même se rappeler qu’il y a trois ans, quasiment à cette période de l’année, l’équipe touchait le fond à la dernière place de la Division Atlantique.
Aujourd’hui : Billups, Fields et deux superstars
Aujourd’hui, elle possède un solide vétéran, deux superstars de la ligue et un jeune rookie très prometteur. Certes, il y a des doutes. Défensivement, Amar’e Stoudemire et Carmelo Anthony n’ont jamais été des foudres de guerre. Mais, de toute façon, le système de Mike D’Antoni est fait pour fonctionner offensivement. Avec deux attaquants de la trempe de Stoud’ et Melo’, nul doute qu’il pourra carburer à plein.
Alors, oui, il y a un manque au poste de pivot. Ronny Turiaf est un solide énergizeur en sortie de banc mais il ne suffira certainement pas. Quant à Chauncey Billups, il est clairement sur la pente descendante. Toutefois, son contrat se termine en 2012, soit à l’époque où Deron Williams et Chris Paul seront sur le marché.
D’ici là, il faudra sans doute trouver un banc solide et beaucoup de choses peuvent se passer. Donnie Walsh a pourtant réussi à faire d’une des risées de la ligue une équipe compétitive. New-York attire les stars, mais seraient-elles quand même venues si l’équipe traînait toujours au fond des classements ?
La franchise n’est pas encore au niveau des quatre meilleurs équipes de l’Est (Boston, Miami, Chicago, Orlando) mais, en playoffs, elle pourrait s’avérer très dangereuse.