Dimanche soir, Boston a battu Miami pour la troisième fois de la saison et même si cette victoire est moins large que les deux premières, Miami semble encore un peu loin du niveau de jeu des Celtics.
Il est vrai que depuis le début de la saison, Miami se construit en suivant l’exemple de Boston et devient petit à petit une belle machine capable de grands matchs. Seulement, les champions 2008 restent la référence en termes de jeu et il manque quelques éléments aux floridiens pour abattre le géant vert.
La question est simple : que manque-t-il alors au Heat pour rivaliser avec la meilleure équipe de l’Est et espérer pouvoir éliminer les finalistes 2010 en playoffs ?
La défense n’est pas encore au point
La statistique est effrayante : 61 %. C’est le pourcentage à trois points de Ray Allen lors des trois rencontres entre les deux équipes.
Au delà du fait que Ray Allen soit désormais le meilleur shooteur à 3 points de l’histoire, il faut dire que ses prises de shoots sont en général dans des fauteuils. Et c’est là que le bât blesse : Miami possède une bonne défense mais pas une grande défense.
Individuellement les joueurs de Miami font un très bon travail mais le problème est collectif. Comme Boston, Miami utilise une zone match-up. Lorsqu’elle est bien faite, comme celle des C’s, cela devient un calvaire à attaquer et les plus grands attaquants, Kobe Bryant en tête, se casse le nez face au mur de l’Atlantic.
Malheureusement, Miami ne maitrise pas encore totalement cette défense. Dès lors, sur jeu de transition par exemple, les espaces sont énormes et un shooteur comme Allen se régale.
Il manque un leader dans ces matches
Ensuite, il manque l’impact d’un leader sur le terrain capable de fédérer autour de lui, comme Kevin Garnett le fait si bien à Boston.
Quand Garnett n’est pas sur le terrain, l’intensité baisse d’un ton. A contrario, lorsqu’il est présent, il donne de la voix, harangue la foule et il se fait sentir par ses coéquipiers et surtout par ses adversaires. Chris Bosh se fait ainsi complètement bousculer par KG à chaque affrontements et sans sa très bonne performance de hier soir, son pourcentage global contre Boston serait très moyen, voire faible.
A Miami personne ne possède ou n’utilise encore cette impact positif, et s’il ne manifeste pas rapidement, les espoirs de titre vont vite se dissiper à l’approche du mois d’avril, car à un certain niveau on ne peut plus survivre sans un vrai leader.
Le cas Rajon Rondo
Si Miami pèche donc sur la défense et le manque de leadership, c’est exactement le contraire à Boston et c’est en partie l’œuvre d’un homme : Rajon Rondo.
D’ici la post-saison, Miami pourra progresser en défense et les Dwyane Wade ou autres LeBron James vont probablement devenir des leaders mais le cas Rondo reste insoluble pour Erik Spoelstra.
Auteur d’un triple double (11 points, 10 rebonds, 10 passes), Rondo a une nouvelle fois complètement dominé les meneurs adverses, mais hier soir il s’est aussi occupé de LeBron James défensivement et il a plutôt bien réussi son boulot (10/21 aux shoots et 4 ballons perdus pour LBJ).
Défendre sur James était une idée de Rondo et sa performance lors du troisième quart-temps permet aux Celtics de passer de moins 4 à plus 13.
Miami progresse de match en match et a déjà réalisé de belles performances face aux Lakers ou Orlando par exemple. Seulement, le jeu et la puissance mental des Celtics restent encore supérieurs. Pour pouvoir espérer battre les hommes de Doc Rivers, Spoelstra devra continuer d’affuter sa défense, trouver un leader vocal et enfin tenter de réduire ou mieux, d’éliminer l’impact de Rajon Rondo.
Facile à dire mais quasi impossible à faire, surtout quand on sait que depuis 2008, aucune équipe de l’Est n’a battu les Celtics au complet. En tout cas, pour mettre tout cela en place, il lui reste 18 matches de saison dont un dernier affrontement contre Boston le 10 avril.