Auteur d’une très honorable carrière entre 1974 et 1986, dont les deux premières saisons en ABA, Bobby Jones va entrer au Hall of Fame ce vendredi 6 septembre. Un honneur qu’il n’imaginait pas, et même n’attendait plus, après avoir vu son nom retoqué déjà quatre fois par le comité.
« Quand ça n’arrive pas plusieurs fois, on pense alors que c’est terminé, que cela ne peut pas se produire », raconte-t-il. « Je le comprends, il y a beaucoup de grands joueurs là-bas. »
Des grands joueurs, il en a côtoyés à Denver et Philadelphie. Des Hall of Famers même : Julius Erving, Moses Malone, David Thompson, Dan Issel et Charles Barkley. Champion en 1983, premier meilleur sixième homme de l’histoire la même année et quadruple All-Star, il s’est surtout distingué dans un domaine : la défense.
Il fut ainsi élu à neuf reprises dans une All-Defensive Team, dont huit fois dans la première équipe. Il possède donc le 6e total de l’histoire derrière une liste prestigieuse : Tim Duncan, Kobe Bryant, Kevin Garnett, Kareem Abdul-Jabbar et Scottie Pippen.
Seulement, cet intérieur n’a pas des statistiques aussi ronflantes avec seulement 12.1 points et 6.1 rebonds de moyenne. Comment donc a-t-il réussi à se faufiler au Hall of Fame ?
« J’étais à un dîner à Minneapolis quand les noms ont été annoncés », se souvient-il. « Jerry Colangelo a expliqué qu’ils allaient donner plus de poids aux trophées défensifs, aux performances dans ce domaine. Donc Sidney Moncrief, les autres et moi, on est passé en tête de liste de manière significative. Je pense souvent que ces qualités-là sont négligées, car le basket s’oriente vers l’attaque. C’est du spectacle, les gens veulent voir des points. »
Autre référence défensive des années 1980, double défenseur de l’année (1983, 1984), Sidney Moncrief sera en effet lui aussi de la cuvée 2019, composée notamment de Paul Westphal, Vlade Divac ou Jack Sikma.
Alors que la défense va prendre plus de poids sous l’impulsion de Jerry Colangelo, patron de USA Basketball et du Hall of Fame, Ben Wallace, lui, a été recalé cette année. Mais l’ancien pivot des Pistons ne devrait pas attendre bien longtemps avant d’y entrer.