Les Blazers promettent de revenir à Golden State

Malgré leur défaite et une stratégie défensive qui avait laissé tout leur vestiaire pantois, les Blazers étaient tout de même encouragés par leurs trois premiers quart-temps du Game 1, moins de 48 heures après un Game 7 au couteau à Denver.

Depuis deux jours, Terry Stotts, Damian Lillard et C.J. McCollum avaient annoncé que les Blazers seraient prêts à relever le défi présenté par les Warriors et ils n’ont pas déçu. Ils ont entamé le Game 2 dans le rôle de l’agresseur des deux côtés du terrain.

« On l’a échappé belle »

Beaucoup plus haut en défense, sur porteur et loin du ballon, ils ont alterné entre trappe et switch, selon le poseur d’écran, sur les pick & rolls de Stephen Curry, tout en switchant également sur les « Splash Brothers » et en sautant dans les lignes de passes pour faire travailler l’attaque des Warriors. De l’autre côté, c’est C.J. McCollum qui a donné le ton, en attaquant sans relâche et en montrant toute sa panoplie offensive et, derrière lui, tous ses coéquipiers se sont mis au diapason.

Si Stephen Curry a su s’adapter, marquant 19 de ses 37 points en première mi-temps, le collectif de Golden State a eu plus de mal, perdant 10 ballons avant la pause pour 18 points des Blazers. Le manque d’engagement et d’énergie des champions en titre leur a donc valu de rentrer aux vestiaires à -15 alors que Portland tournait à plein régime.

« Ils ont été super adroits. Ils ont fait un super boulot en bougeant la balle face à nos trappes et en créant des espaces. Ils se sont créé de bon tirs, ils ont eu des super contributions de Seth Curry et de Rodney Hood en sortie de banc, on l’a échappé belle, » concédait Steve Kerr après la rencontre.

Constat partagé par son homologue et par un Seth Curry performant cette nuit.

« Nous avons joué de la bonne manière. On a mis dedans, on a fait des stops, on a vraiment bien joué en attaque, » confirme-t-il. « C’est la fin du match qui a été plus compliqué. »

« Dans les moments décisifs, vous savez qu’ils vont faire le taf »

Un 13-0 en moins de deux minutes dans le troisième quart temps a en effet changé la physionomie du match. « Je ne sais pas ce qui s’est passé. Tout est allé très vite, j’ai regardé le tableau d’affichage et nous étions à égalité, » confie le cadet des Curry. Cette réaction des Warriors s’est rapidement transformé en un 37-15 derrière 24 points des « Splash Brothers » et une intensité défensive décuplée.

Passés de +17 à -5, les Blazers ont pourtant réussi à encaisser avant de se relever grâce à sept points de suite de Damian Lillard pour terminer le troisième quart-temps à égalité, ses premiers points de la deuxième mi-temps. Le natif d’Oakland a surenchéri pour débuter la dernière période et redonner l’avantage à son équipe.

« Nous avons laissé passer l’orage, nous entrons dans le quatrième quart-temps à égalité et je pense qu’on a été dans ce dernier quart temps, » analysait Damian Lillard.

La suite, vous la connaissez. Alors que Meyers Leonard, d’un 3-points en tête de raquette, donnait huit points d’avance à Portland, les Blazers allaient s’écrouler dans les cinq dernières minutes face à l’expérience et la dureté de Golden State.

« Ce sont les champions, » s’exclamait Damian Lillard. « Dans les moments décisifs, vous savez qu’ils vont faire le taf pour se donner une chance. Ça s’est joué sur la dernière possession. »

« Je doute que c’était ma dernière fois à l’Oracle »

Les Blazers, CJ McCollum en particulier, ont eu l’occasion de changer le scénario de cette fin de match mais leur réussite, à l’exception d’un 3-points de Seth Curry, les avait fuit, tout comme leur défense, réduite à néant par la lecture du jeu intraitable de Draymond Green. Mais la statistique qui fait peut être la plus mal est la suivante : lors des sept dernières minutes et quarante secondes, le duo Lillard – McCollum a été muet.

Dans un match où ils ont marqué neuf tirs à 3-points de plus que leurs adversaires, les Blazers n’ont pas réussi à l’emporter, une rareté dans la NBA d’aujourd’hui. Si la disette de leur base arrière fait tâche, ce n’est bien évidemment pas la seule raison. L’agresseur de la première mi-temps est devenu l’agressé en deuxième, perdant des ballons et le contrôle du rebond.

« Nous avons volé ce match, » confessait Steve Kerr. « Ils ont mieux joués que nous pendant la plupart du match. » En l’espace de dix minutes, cinq dans chacun des deux derniers quart-temps, les Warriors ont encore une fois montré qu’il en faudra beaucoup, même sans Kevin Durant, pour les battre.

Comme mardi, malgré cette fois une défaite crève-cœur, les Blazers continuent toutefois de regarder vers le positif, même en étant désormais dos au mur. Ils ont la capacité de gêner les champions en titre, de les jouer les yeux dans les yeux et ils sont certains, Damian Lillard en tête, qu’ils seront de retour à Oakland mercredi pour le Game 5.