Une vraie guerre des tranchées, âpre et physique. Cette série a atteint des sommets d’intensité avec ce Game 7. Dès les premières minutes, marquées par une maladresse générale qu’on peine à croire (moins de 25% de réussite à la fin du premier quart-temps…), on comprend le thème de la soirée : défendre le plus dur possible. Toronto semble évoluer un ton au-dessus dans ce secteur et dans le jeu en général. Le « traitement de faveur » réservé à Joel Embiid est toujours d’actualité : des prises à deux agressives au poste pour éloigner au maximum du cercle le pivot. Et des rotations qui tiennent la route derrière.
Deux équipes qui ne se lâchent pas
Mais les bonnes intentions défensives des locaux ne se traduisent pas au score. La faute à un manque d’adresse chronique. On ne compte plus le nombre de tirs laissés ouverts, l’histoire de cette série, que Marc Gasol, Pascal Siakam et même Kawhi Leonard ne rentrent pas. Ce dernier, qui n’avait pas pris autant de tirs dans un match depuis le début de sa carrière (record précédent : 30), est hyper entreprenant en attaque. Mais peine encore lui aussi à trouver de l’efficacité avec des tirs trop courts.
Avec un Kyle Lowry rapidement gêné par les fautes et un Pascal Siakam qui joue clairement avec le frein, Toronto trouve un soutien bienvenue de la part de son banc, en la personne de Serge Ibaka. Le voilà le facteur X attendu.
Côté Sixers, la marque est beaucoup mieux répartie. Avec un banc quasiment pas utilisé, tous les titulaires contribuent chacun à leur tour. Alors qu’aucune équipe ne creuse d’écart conséquent dans cette rencontre, jamais plus de 10 points, Tobias Harris est le 76er le plus en vue en attaque. Mais rien, absolument rien n’est facile pour les visiteurs face à cette défense redoutable. Après une ovation pour l’ancien meneur local, Jose Calderon, Kawhi Leonard sort un « move » jordanesque et termine main gauche. Toronto vire de peu en tête à la mi-temps (44-40).
Les minutes passent et les Sixers restent toujours au contact, un peu comme ils l’avaient fait lors du Game 2. Match de traînards par excellence. Ben Simmons peu visible en attaque, c’est sans surprise Jimmy Butler, maladroit jusqu’à l’approche du « money time », qui commence à prendre les choses en main. L’ultime quart-temps prend d’ailleurs un air de duel à distance entre le Sixer et son homologue des Raptors, Kawhi Leonard.
Kawhi Leonard pour un shoot de légende
Sur une séquence, Jimmy Butler marque à 3-points, mais Kawhi Leonard lui répond sur un « jumper » que Jimmy Butler lui renvoie. Il reste trois minutes à jouer, au cœur d’une ambiance de feu, et les deux équipes sont toujours à égalité après une action « clutch » en 2+1 de JJ Redick. En parlant d’être décisif, Kawhi Leonard, par qui tous les ballons passent, sort un nouveau tir impossible malgré les bras de Joel Embiid. S’en suit un jeu de lancers-francs dans lequel le pivot des Sixers ne craque pas.
90 partout, quatre secondes à jouer, temps-mort Toronto. Kawhi Leonard hérite du cuir mais semble mal embarqué et poussé dans le corner sur sa main droite. Il parvient malgré tout à décrocher un « fadeaway » encore plus impossible que les autres devant Joel Embiid. Le ballon rebondit trois, peut-être quatre fois sur le cercle et les Dieux du basket font le reste : « buzzer beater » ! On fait difficilement mieux pour clore un Game 7…
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Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.