En 1 205 matches dans une ligue qu’il a dominée pendant une décennie, Shaquille O’Neal n’a débuté qu’à neuf reprises sur le banc. Les 35 joutes disputées avec les Celtics pour sa 19e saison NBA l’ont tous été dans le cinq majeur. Kendrick Perkins de retour, Shaq va définitivement enfiler le costume de Role Player pour lequel le vice-champion l’a signé l’été dernier.
Ses 10 pts inscrits sur les quatre derniers matches, dont un zéro pointé face aux Lakers d’un Phil Jackson moqueur après-coup, donnent à Superman un avant goût du reste de sa saison.
Mais le quadruple champion NBA n’en fait pas une montagne. Il s’est confié à notre confrère Marc Spears. Et comme d’habitude avec O’Neal, c’est franc du collier.
« Si je n’étais pas dans cette équipe, rentrer aux vestiaire avec deux points seulement me rendrait dingue. Mais là, ça me va. Je ne suis pas le seul Hall of Famer et tout ce qui compte, c’est gagner. Les statistiques, je m’en fous. J’ai eu mon temps, marquer des points je l’ai fait. Quand c’était ma période, je l’ait joué à ma manière et personne ne l’a fait avec autant de flamboyance« , assure celui qui a enfilé 13 saisons à plus de 20 pts et 10 rbds de moyenne.
Cinquième meilleur scoreur de l’histoire de la ligue (« si je passe devant Wilt Chamberlain, mon père, tant mieux. Sinon, c’est pas grave« ), le Big Shamrock n’a jamais été aussi peu prolifique depuis ses débuts avec le Magic il y a presque 20 ans maintenant : 9,3 pts et 4,9 rbds. Avec les Cavs déjà, sa production était historiquement basse (12 pts).
« Dans le monde dans lequel on vit, la jeunesse prime sur le reste. Tu ne peux pas combattre le système, il est plus fort que toi. Si tu le combats, ça va se retourner contre toi. Tu dois t’adapter, quoiqu’il dise. Moi j’aime toujours autant voyager et je m’amuse encore sur un parquet. Si Perk’ revient dans le cinq et que je dois démarrer sur le banc, ça me va. Pas de souci.«
Evidemment la retraite, Diesel y pense déjà. Il lui reste encore un an de contrat après cette campagne là, et si Phil Jackson voit son ancien protégé jouer jusqu’à 40 ans, l’intéressé ne parait pas vraiment anxieux quant à l’approche du clap de fin.
« Mon père m’a toujours dit depuis le début d’être propriétaire et de préparer l’avenir. Je lui rétorquais ‘mais à quoi ça sert, je gagne beaucoup d’argent.’ Il me disait ‘et si tu te blesses demain.’ Depuis je suis en mode business. Le retraite je l’ai anticipée, et croyez-moi tout se se passera bien. La vie sera très, très, très facile. Un peu trop même. »
En attendant, il y a une cinquième bague à aller chercher. Pour égaler Kobe, son meilleur ennemi intime. Doc Rivers sait qu’il pourra compter sur le Shaq pour reprendre le bien abandonné en 2009 et 2010 aux rivaux californiens.
« Shaq est le Shaq. Il va nous donner beaucoup sur certains matches, sur d’autres il sera moins décisif. Mais même quand on a l’impression qu’il n’apporte pas beaucoup, il le fait quand même.«