Interrogé sur le duel pour le titre de Rookie de l’année, Ben Simmons a répliqué qu’il n’y avait pas de débat. Pourquoi ? « Pour la même raison que l’an dernier, Luka Doncic joue juste mieux (que Trae Young) », a-t-il ainsi répondu.
Son adversaire de l’an passé, Donovan Mitchell, avait pourtant justement lancé le débat après le shoot décisif de Trae Young face aux Sixers. Kyle Kuzma et Blake Griffin l’avaient d’ailleurs soutenu, pour faire du meneur des Hawks le Rookie de l’année, au détriment d’un Luka Doncic qui apparaissait pourtant comme le vainqueur évident jusqu’à très récemment.
Luka Doncic plus constant
On note d’ailleurs que Ben Simmons est australien, quand Donovan Mitchell, Kyle Kuzma et Blake Griffin sont américains. Est-ce simplement une guerre USA vs World ? En tout cas, si on retrace la moyenne des « Game Score » (une évaluation pondérée) de Basketball-Reference depuis le 10e match de la saison (les fluctuations auparavant sont trop importantes), on voit quand même que Luka Doncic garde son avance, mais que celle-ci se réduit face à un Trae Young qui finit fort.
À mi-saison, l’écart entre les deux joueurs étaient ainsi de 4.2, une différence énorme qui s’est petit à petit réduite, jusqu’à n’être plus que de 1.9 désormais. C’est toujours significatif, mais les dynamiques des deux joueurs ne sont plus les mêmes.
En comparant les stats des deux rookies mois par mois, on voit bien la montée en puissance de Trae Young, par rapport à un Luka Doncic qui a plus de mal, et dont les pourcentages de réussite chutent sur les dernières semaines de compétition.
D’autant que Trae Young vient de signer quelques exploits, face aux Sixers ou avec son buzzer beater dingue face aux Bucks.
La loi de l’apogée/fin joue en faveur de Trae Young
De quoi faire oublier ceux de Luka Doncic ? Durant les premiers mois de compétition, le Slovène avait pourtant bluffé tout le monde, avec un duel épique remporté face à James Harden dans le « money time » ou un miracle face à Portland.
Certes, ces exploits remontent déjà à deux ou trois mois, mais sur la durée, il est compliqué de ne pas voir Luka Doncic décrocher le trophée de ROY, surtout que Trae Young a quand même mis du temps à se mettre en route, notamment au niveau de l’adresse extérieure, et que si ses talents de passeur font merveille, son homologue texan n’est pas non plus en reste de ce côté-là. Et qu’il continue tout de même de porter les Mavs, bien qu’avec moins de moments marquants.
Pour l’emporter, Trae Young devra donc compter sur la loi de l’apogée/fin, mise en avant par l’économiste comportemental Daniel Kahneman et qui explique que « lorsqu’on essaye d’évaluer une expérience passée, positive ou douloureuse, notre jugement ne se basera que sur deux choses : le moment le plus intense, et la fin. »
Le risque, pour Luka Doncic, c’est donc que les votants aient en mémoire les exploits plus récents de Trae Young, et évaluent finalement mal la différence qui existait entre les deux pendant les deux tiers de la campagne…