Patty Mills estime que Gregg Popovich s’adoucit

Certes, les Spurs sont seulement huitièmes de l’Ouest et réalisent une saison en dents de scie, mais il y a un mois, après un très mauvais « rodeo trip », un premier tour de playoffs n’était clairement pas certain à l’issue de la saison régulière.

Le groupe de Gregg Popovich vient de signer 10 victoires en 13 rencontres et le coach des Spurs assure qu’il se régale.

« C’est l’une de mes saisons les plus amusantes », affirme le quintuple champion. « C’est agréable de regarder comment cette équipe évolue, c’est satisfaisant. Je suis heureux avec ce groupe. Je suis un peu comme un tyran. Je dois comprendre, et je pense que c’est le cas, que la patience est le maître mot de ce groupe. On a été bon dernièrement avec de grosses victoires, c’est donc le signe qu’on a réussi. »

La patience de Gregg Popovich est mise à l’épreuve depuis deux saisons. Entre les départs de Tony Parker et Manu Ginobili, l’imbroglio autour de Kawhi Leonard et les nouveaux arrivants à intégrer, les Spurs n’ont plus le visage rassurant et équilibré des années Tim Duncan. Les Spurs changent, alors le coach doit aussi opérer sa mue.

« C’est un changement massif », assure Patty Mills. « Il doit s’adapter. Il s’est retenu. Il a coaché des David Robinson, Tim Duncan, Manu Ginobili pendant des années. Il a eu des joueurs qui pouvaient gérer les critiques, individuelles ou devant le groupe. Il n’en fait plus autant, il s’est adouci avec l’âge. »

Les joueurs découvrent eux aussi la méthode Popovich et ce n’est pas toujours facile.

« Eux aussi sentent un changement d’environnement quand ils viennent d’ailleurs », poursuit le meneur remplaçant. « Ça prend du temps pour les joueurs de s’adapter. Popovich coache ses joueurs d’une certaine manière, on l’a vu avec Duncan et Ginobili. On voit les interactions entre le coach et les joueurs et ensuite tout le monde rentre dans le rang. On sait que quand il gueule, il ne faut rien dire. Les gars doivent apprendre ces petites choses. »

Quand c’est le cas, Patty Mills, en vétéran et ancien de la maison depuis maintenant 2011, fait alors le service après-vente.

« Il y a des moments où j’ai dû désamorcer des situations avec un coéquipier avant que le coach ne le voit ou en les écartant pour leur expliquer un message qu’il essaie de faire passer. Parfois les jeunes ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, et comme je suis là depuis plusieurs années, je vois bien quand Popovich va se mettre en colère. »