Kevin Durant règle ses comptes !

Kevin Durant n’avait pas parlé à la presse depuis neuf jours. Cette nuit, après la victoire facile des Warriors face aux Spurs, il a brisé son silence pour mettre les choses au point.

« Je n’ai rien à voir les Knicks. Je ne sais pas qui a transféré Porzingis, les Knicks n’ont rien à voir avec moi. J’essaie juste de jouer au basket, » nous annonce-t-il dans une salle de presse comble, qui a pris des allures de tribunal. « Vous venez ici tous les jours et vous me posez des questions sur la free agency, vous en parlez à mes coéquipiers, à mes coaches, vous excitez les fans à ce sujet… Laissez-nous jouer au basket. C’est tout ce que je vous demande ! Et maintenant que je ne veux pas vous parler, c’est moi le problème ? Allons voyons, grandissez ! »

Si Kevin Durant, excédé, s’en est pris aux médias en général, sa colère était dirigée en particulier vers Ethan Strauss, un de nos confrères de The Athletic, qui a publié mardi un papier sur le mutisme du MVP des deux dernières finales. Pour KD, c’est la goutte qui a fait déborder le vase.

Il reproche en effet à ce journaliste, assis juste devant nous, de lui attribuer des propos qu’il n’a pas tenus. Dans un échange tendu, où il s’est directement adressé à Ethan Strauss, Kevin Durant a exprimé son manque de confiance envers les médias.

« Je viens travailler tous les jours. Je ne cause aucun problème. Je donne mon maximum sur chaque possession. Quel est le problème ? Qu’est-ce que je vous ai fait ? » s’interroge-t-il. « Je ne fais confiance à aucun d’entre vous. À chaque fois que je dis quelque chose, mes propos sont trafiqués et se retrouvent dans tout un tas de publications. Mais par contre quand je décide de ne pas parler, là il y a un problème ? »

Au centre des rumeurs entourant son possible départ des Warriors cet été, Kevin Durant a atteint le point de non retour. Au contraire de LeBron James, qui en fin stratège se plait à alimenter la chronique, Kevin Durant a lui toujours eu du mal à négocier le cirque de spéculations qui entoure la NBA et ses plus grandes stars. Il est par ailleurs toujours ouvert et agréable pour échanger sur des sujets, comme le jeu, qui lui tiennent à cœur.

S’il est donc possible de se mettre dans ses baskets et de comprendre sa frustration, force est de constater que l’environnement de la Grande Ligue n’est pas prêt de changer. Ce n’est pas la première fois que la sensibilité de Kevin Durant lui joue des tours, et ce ne sera sûrement pas la dernière. Dans un monde idéal, tout le monde préférerait disséquer son premier quart-temps à 15 points, son quasi triple double, ou sa saison digne de considérations pour le titre MVP.

Mais cette nuit, même Kevin Durant ne voulait pas en parler. « De toute façon, vous n’en avez rien à foutre de tout ça, » dit-il en mettant fin à sa conférence de presse.

Propos recueillis à Oakland.