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Dis, la NBA, c’était mieux avant ? (suite et fin)

Quelques articles « Vintage » l’ont montré : plusieurs d’entre vous sont nostalgiques de la NBA des années 90, une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître…

La NBA, c’était vraiment mieux avant ? C’est ce que nous avons voulu savoir en consultant deux des plus grands spécialistes américains, Jack McCallum et Ian Thomsen.

Jack travaille à « Sports Illustrated » depuis 1981. Il est membre du Hall of Fame et a écrit huit livres sur le basket. Ian travaille à « Sports Illustrated » depuis 1998 et collabore avec plusieurs journaux de référence.

Leur point de vue est passionnant.(lire la première partie)

MONDIAL BASKET : Quel est le plus beau jeu que vous ayez vu ? Le meilleur match, la plus grosse erreur ?

Jack McCALLUM : Le meilleur match pour moi, c’est le fameux duel Larry Bird-Dominique Wilkins au Boston Garden lors des playoffs 1988, en demi-finales de Conférence. La plus grosse bêtise ? Isiah Thomas qui se fait intercepter par Larry Bird. Cela offre un panier à Dennis Johnson et permet aux Celtics de battre les Pistons dans la finale de Conférence Est 1987.

Ian THOMSEN : Le meilleur basket a été joué par les Celtics en 1985-86 et les Lakers en 1986-87, lorsque Bird et Magic étaient au sommet de leur art et entourés de la meilleure équipe. Le meilleur match que j’ai vu, c’était le Game 2 Boston-Chicago au premier tour des playoffs 1986. Celui des 63 points de Michael Jordan, avec une double prolongation. Rencontre remportée 135-131 par les Celtics. Dans le vestiaire, j’ai entendu Bird dire : « Je pense que c’était Dieu déguisé en Michael Jordan. » La pire erreur a été la passe faite par Isiah Thomas à 5 secondes de la fin du Match 5 de la finale de Conférence Est 1987. Au lieu de demander un timeout, il se fait intercepter par Larry Bird qui transmet à Dennis Johnson pour un lay-up et une victoire 108-107 de Boston. J’étais assis le long du terrain, derrière le panier des Celtics. Quand Johnson a marqué, c’était comme regarder 15 000 lampes exploser. Le lendemain, j’étais à l’aéroport de Boston. J’attendais d’embarquer sur un vol à destination de Detroit. A cette époque, les équipes prenaient des lignes régulières. Quand Bird est arrivé, tout le monde s’est arrêté et l’a applaudi.

MB : Quels sont vos meilleurs souvenirs concernant la Dream Team 1992 ? Puis les autres équipes USA Basketball ?

J.M.C. : Mon meilleur souvenir, c’est quand les « Dream Teamers » entrèrent sur le terrain ensemble pour la première fois, à Portland, pour le tournoi qualificatif. Leurs adversaires cubains s’arrêtèrent de s’échauffer et commencèrent à prendre des photos. Pour les autres équipes, je n’ai pas de souvenirs particuliers.

I.T. : Mon meilleur souvenir est Scottie Pippen et Michael Jordan se relayant pour arrêter Toni Kukoc qui venait de signer un contrat à Chicago pour un salaire plus élevé que celui de Pippen, pourtant deux fois champion avec les Bulls. J’étais à la finale de 1996 à Atlanta. Quatre ans seulement après le sacre de la très intimidante « Dream Team » originelle, l’équipe de Yougoslavie, emmenée par Sasha Djordjevic, était restée au contact jusqu’en deuxième mi-temps. C’était un signal fort qui témoignait de la rapidité avec laquelle le reste du monde avait comblé une partie du fossé.

MB : Quelle est votre vision globale de la NBA aujourd’hui ?

J.M.C. : La Chine et les anciens pays de l’U.R.S.S. seront les nouvelles frontières de David Stern. Le jeu en Europe n’a pas progressé comme je pensais qu’il le ferait, en partie à cause des infrastructures des salles, un problème plus épineux que je ne l’imaginais. J’aimerais voir des équipes NBA en Europe mais je ne vois pas cela arriver faute de salles majeures.

I.T. : La NBA sera influencée par l’Europe, l’Europe sera plus athlétique et explosive. C’est un mariage prometteur. David Stern rêve d’implanter cinq franchises NBA en Europe pour créer une division qui participera pleinement à la saison régulière et aux playoffs. C’est une possibilité mais je doute que cela se produise. L’issue la plus probable, je crois, c’est un changement dans la façon dont la télévision retransmet les matches de NBA. Il s’agira pour elle d’avoir tous ses matches télévisés dans n’importe quel marché, à tout moment. Lorsque le diffuseur transmettra via Internet et que le nombre de chaînes ne sera pas limité, le besoin d’implanter des franchises en Europe se fera moins sentir. Je pense que la NBA privilégiera un partenariat avec l’Euroleague afin que les joueurs soient transférés dans les deux sens. Ils passeront d’une ligue majeure en Amérique du Nord à une ligue mineure sur le Vieux Continent et inversement. Je crois que ce partenariat est plus envisageable que l’implantation d’équipes NBA en Europe : il permettrait à la Ligue de développer le basket en utilisant le système de clubs existant sur le Vieux Continent plutôt que d’exporter des équipes dont l’existence pourrait endommager le système.

MB : Pensez-vous que la saison régulière est trop longue ? Le All-Star Game doit-il changer de formule ?

J.M.C. : Oui, la saison régulière est trop longue mais ça ne changera pas tant que les joueurs n’accepteront pas de diminuer leur salaire, ce qu’ils ne feront jamais. Je déteste le All-Star week-end mais ça aussi, ça ne changera jamais.

I.T. : La saison est trop longue mais on ne peut rien faire pour changer ça. Changer, c’est faire accepter aux différents acteurs de toucher moins d’argent et en Amérique, c’est impossible ! Je souhaiterais que le All-Star Game devienne une opposition internationale, comme dans la Ryder Cup. Une équipe de stars américaines affronterait une équipe réunissant les stars du reste du monde. Là, le All-Star Game pourrait devenir important.

MB : Avec ses onze bagues, Phil Jackson est-il maintenant plus un Laker qu’un Bull ?

J.M.C. : Hmm, excellente question ! Depuis qu’il est avec une fille de Los Angeles, je dirais un Laker.

I.T. : Phil Jackson est Phil Jackson. Il est au-dessus de toute affiliation. Il est la 31e franchise NBA !

MB : Que pensez-vous de la nouvelle génération en NBA ?

J.M.C. : J’aime les jeunes point guards, Derrick Rose, Russell Westbrook, John Wall… Je n’aime pas les gros malabars.

I.T. : Je n’aime pas les grosses sommes d’argent versées à des joueurs en fonction des promesses qu’ils laissent entrevoir. Ils sont élevés dans un système qui les traite comme des étoiles à un jeune âge et les décourage de pratiquer les fondamentaux. Je n’aime pas ça. Je pense que la nouvelle convention collective va résolument modifier le paysage de la NBA et dépouiller les joueurs de bon nombre de leurs garanties financières. Ce sera une nouvelle ère. Et la fin de celle entamée par Magic Johnson et Larry Bird il y a 30 ans.

MB : Cet été, la carte NBA a été redessinée. Comment voyez-vous l’avenir ? Le « Big Three » Jordan-Pippen-Rodman peut-il être comparé au trio James-Wade-Bosh ?

J.M.C. : Le « Big Three » de Miami ne sera jamais aussi bon défensivement que celui des Bulls. Jamais. Ces équipes pouvaient t’empêcher de marquer et te flinguer.

I.T. : Ce qui caractérisait le trio des Bulls, c’est la discipline et la ténacité. Dwyane Wade est le seul membre du trio de Miami à avoir montré de la ténacité jusqu’à présent. Le « Big Three » de Miami doit grandir et entrer dans le cœur des gens avant de pouvoir être comparé aux vieilles étoiles de Chicago. Je pense que le « Méga 3 » peut gagner avec la manière mais c’est quelque chose qu’il doit prouver. En l’état, il ne mérite pas d’être comparé aux grandes équipes de Chicago.

MB : Pour terminer, que pensez-vous des joueurs français en NBA ?

J.M.C. : Qui n’aime pas Tony Parker ? J’ai passé une année, accrédité comme assistant coach, à écrire un livre sur les Suns (ndlr : « Seven seconds or less : My season on the bench with the runnin’ and gunnin’ Phoenix Suns), quand Boris Diaw y jouait. C’est un gars vraiment bien.

I.T. : Leur talent individuel est étonnant. Leurs performances pour l’équipe de France sont décevantes.

(paru dans le Mondial Basket numéro 200)

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