Quand P.J. Tucker ne se voyait pas revenir en NBA…

« Patience », tel est le mot qui caractérise le parcours de P.J. Tucker dans le monde du basket professionnel. Drafté en 35e position par Toronto en 2006, l’actuel joueur des Rockets avait été coupé durant le mois de mars de son année rookie.

C’est à ce moment qu’il a fait le choix de traverser l’Atlantique pour connaître une carrière bien plus riche sur le sol européen. L’histoire lui a donné raison puisqu’il y passera cinq belles années. Avec des responsabilités, des titres de champions d’Israël en 2008 et d’Allemagne en 2012 et des distinctions personnelles avec notamment deux titres de MVP. Pour mieux revenir en NBA et y jouer aujourd’hui un rôle majeur chez un candidat au titre.

À l’image du parcours de Nando De Colo et d’autres, P.J. Tucker ne se voyait pas revenir en NBA, privilégiant le temps de jeu à un poste de « role player » en NBA. Sollicité à l’été 2012 par le GM des Suns à l’époque, son ami et ancien coéquipier aux Texas Longhorns Lance Blanks, afin de participer à la Summer League, le poste 3/4 avait accepté sans réelle conviction.

« Je ne me voyais pas revenir en NBA. Je n’avais pas d’intérêt à le faire. J’avais du succès en Europe, et j’avais atteint un point où j’étais l’un des meilleurs joueurs en Europe à l’époque, avec des contrats à un million de dollars. »

« L’une des meilleures décisions que j’ai eu à prendre »

C’est finalement sa femme et son agent, qui y voyaient une bonne opportunité d’exprimer son talent dans l’Arizona, qui ont réussi à le convaincre. « Et il s’est avéré que ça a été l’une des meilleures décisions que j’ai eu à prendre », a-t-il poursuivi.

Aujourd’hui, PJ Tucker est effectivement un joueur majeur du dispositif des Rockets, comme aime à le rappeler son coach, Mike D’Antoni, qui avait emprunté une voie similaire durant sa carrière de joueur puis d’entraîneur, allant s’aguerrir en Italie, à Milan et Trévise, pour mieux revenir en NBA.

« Ça vous façonne en tant qu’individu et fait de vous une meilleure personne », a expliqué son coach sur le sujet. « Mais vous vous inquiétez pour l’avenir : est-ce que je vais revenir en NBA ou est ce que je vais m’en tenir à ça ? Est-ce que je vais chercher un emploi ? Je pense que ça construit et révèle la personnalité. Les gars qui s’en sortent deviennent meilleurs. »

Tout vient à point à qui sait attendre

En plus d’être un défenseur rugueux et un shooteur fiable, toujours prêt à sanctionner un écart de l’adversaire ou une prise à deux sur James Harden à 3-points, depuis le corner, le numéro 4 de Houston est un joueur d’une rare polyvalence.

Pratiquement capable de défendre sur tous les postes, il occupe actuellement le poste 5 (alors qu’il mesure 1m98…) laissé vacant par Clint Capela, blessé au pouce. Aujourd’hui, PJ Tucker est dans la deuxième année de son contrat de quatre ans à 32 millions de dollars et il ne pouvait rêver meilleur rôle dans une franchise qui croit en lui. À 33 ans, il savoure ce sentiment d’être enfin arrivé au bon endroit, au bon moment, avec la quête ultime d’un titre NBA.

« La patience, j’aime ce mot. J’en parle beaucoup parce que ce n’est pas vraiment quelque chose à laquelle on pense concernant un joueur NBA. C’est quelque chose que tout le monde déteste. Personne ne veut être patient. Personne ne veut attendre pour quoi que ce soit. Ils le veulent tout de suite, cette gratitude immédiate. Et moi, j’ai dû être vraiment patient. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.