Dans l?univers impitoyable de Dallas, on n?a pas oublié les belles années du meneur canadien Steve Nash sous le maillot blanc et bleu. Toujours en extase devant son ancienne idole, le public de l?American Airlines Center s?est montré incapable de manquer de respect à Nash, le laissant prendre ses marques dans un silence de cathédrale. Dans ces conditions, le chef d?orchestre des Suns n?a eu aucun mal à jouer sa partition préférée.
Dans un début de match où les défenses étaient aux abonnés absents, les deux équipes s?en sont donné à c?ur joie balle en main (35-29 pour Phoenix au premier quart-temps). Et c?est Phoenix qui prenait la direction des opérations. Seul bémol à ce duel de ténors, la blessure à la cheville après six minutes de jeu de Josh Howard.
En début de deuxième mi-temps, la défense de Dallas faisait surface. Et avec elle, c?est la salle texane qui faisait enfin entendre sa voix. Ce sont alors deux solistes qui prenaient le relais en attaque : Boris Diaw côté Suns et Devin Harris côté Mavericks. Le Français maintenait son équipe en vie tandis que Dirk Nowitzki, meilleur ami de Nash, se « contentait » (25 pts tout de même) de gober tous les rebonds (19).
Mais Nash attendait son heure. 116-110 pour Dallas, 1?30?? à jouer. Le canadien offrait une pénétration miraculeuse avant de crucifier son ancien public à trois points, de provoquer la faute offensive de Devin Harris et de servir Shawn Marion pour le dunk. 116-117. L?AA Center retenait son souffle. Heureusement, Harris prenait le shoot providentiel. Seul sur l?aile à 5 secondes du buzzer. 118-117?
Mais Diaw était dans un grand soir. Le stratège qu?est Mike d?Antoni le savait et lui offrait un système et le ballon de la gagne. Le Most Improved Player 2006 ne manquait pas l?occasion de ponctuer son record de points en carrière (34 pts) d?une victoire importante dans l?histoire de la franchise. La succession de temps mort et les deux lancers-francs réussis par Tim Thomas (à trois dixièmes de la fin) qui suivaient n?étaient qu?anecdotiques (121-118).
Vendredi soir, pour le match 2, Avery Johnson devrait certainement changer son fusil d?épaules. Laissant hier à ses joueurs comme à ses adversaire une incroyable liberté offensive, il devrait rapidement revenir aux valeurs qui ont fait la réussite de Dallas cette saison : la défense. Car si le jeu rapide et l?attaque ont eu raison des fondamentaux de Tim Duncan et consorts, la donne est toute différente face à une équipe qui gagne si souvent au dessus des 115 pts marqués. Quant au public de Dallas, il va lui falloir se résoudre à huer Steve Nash (27 pts, 16 pds, 5 rbds) s?il veut que son équipe poursuive son aventure.
Ludovic Samain