Jusqu’à la reprise des entraînements, Basket USA vous propose d’étudier la free agency des 30 franchises NBA à travers une interrogation majeure. Quel sera le rôle de LeBron James aux Lakers ? Comment les Wizards utiliseront Dwight Howard ? Dennis Schröder peut-il jouer aux côtés de Russell Westbrook ? Etc.
On se penche aujourd’hui sur les Pelicans, qui ont bien encaissé la blessure de DeMarcus Cousins en cours de saison pour atteindre les playoffs et museler les Blazers de Damian Lillard au premier tour. Même s’ils se sont ensuite logiquement inclinés face aux Warriors, les joueurs du Bayou ont affiché des promesses, autour d’un Anthony Davis plus fort que jamais.
Etat des lieux
Trois ans après la nomination d’Alvin Gentry à la tête de l’équipe, les Pelicans ont enfin regoûté aux playoffs. De quoi offrir du temps à l’entraîneur et de redonner espoir aux supporters, qui commençaient à s’impatienter en Louisiane.
Cette réussite est passée par deux décalages. D’abord celui de Jrue Holiday à l’arrière, l’arrivée de Rajon Rondo le déchargeant de la charge de l’organisation du jeu, ce qui a permis à l’ancien Sixer de se concentrer davantage sur le scoring et la défense. Preuve de cette implication décuplée de « two-way player », il a été nommé dans la meilleure équipe défensive de NBA !
Il était accompagné dans celle-ci par Anthony Davis, dont le décalage comme pivot à temps complet, suite à la blessure de DeMarcus Cousins, a également participé à la réussite de l’équipe, notamment en playoffs. Récupéré en cours de route, Nikola Mirotic semble être son complément idéal, en écartant le jeu pour permettre à « Unibrow » de faire parler sa taille, sa vitesse et sa mobilité dans une raquette plus ouverte. Et en défense, ces mêmes atouts font de lui un joueur compliqué à affronter.
Anthony Davis, pivot à temps plein ?
On se souvient qu’Anthony Davis faisait déjà des dégâts comme pivot, aux côtés de Ryan Anderson. Pourquoi l’intérieur n’a-t-il donc pas fait sa transition sur le poste, vu que les Pelicans ne semblent jamais aussi forts que dans cette configuration ?
La première réponse semble être que l’intéressé se considère lui-même comme un ailier fort, et pas un pivot.
« Mon jeu est celui d’un ailier fort » expliquait-il en 2014, suite à l’arrivée d’Omer Asik. « Cela va beaucoup m’aider. Désormais, je sais que je vais pouvoir travailler dans beaucoup plus de secteurs de jeu, compte tenu du fait que je jouerais beaucoup plus 4 que ces deux dernières saisons. »
Anthony Davis préfère ainsi défendre face au joueur adverse, et pas poste bas.
« Si un joueur joue face au panier, défendre face à lui est plus facile pour moi. Si c’est un pivot, tu dois trouver un moyen de te battre poste bas. Ce n’est pas vraiment qu’ils sont plus lourds, c’est juste qu’ils jouent vraiment d’une autre manière. La plupart des pivots ne jouent pas face au panier ou en dribbles et percussions. »
Il y a aussi le fait qu’Anthony Davis est un joueur qui a tendance à connaître pas mal de petits pépins physiques. L’exposer continuellement face à des pivots plus lourds est un risque pour les Pelicans, qui comptent en effet beaucoup sur lui.
Le secteur intérieur des Pelicans est pourtant bien garni (Cheick Diallo, Alexis Ajinça, Emeka Okafor ou Jahlil Okafor…) mais c’est peut-être l’arrivée de Julius Randle qui sera la plus intéressante pour Anthony Davis. Les deux hommes sortent tous deux de Kentucky et l’ancien Laker a pas mal joué pivot ces deux dernières saisons. Plus terrien et plus solide sur ses appuis, il pourrait défendre poste bas, laissant Anthony Davis se déployer plus au large. Dans une raquette qui resterait hyper mobile.
Elfrid Payton peut-il remplacer Rajon Rondo ?
L’autre question sur la formule réussie de la dernière saison de New Orleans est bien sûr liée au départ de Rajon Rondo. Le vétéran a croisé Julius Randle justement, pour rejoindre LeBron James aux Lakers.
La défense et la gestion du rythme par l’ancien Celtic avaient pourtant permis d’exploiter à plein les talents de Jrue Holiday et Alvin Gentry ne veut pas gâcher ça. Elfrid Payton semble là pour reprendre le rôle, l’ancien joueur d’Orlando et de Phoenix ayant les capacités physiques pour devenir un bon défenseur, et la vitesse pour mettre du rythme, comme le veut son coach. Le problème, c’est qu’en Floride, il n’a jamais affiché de bonnes aptitudes en défense, et que son shoot est très faible.
Le tir n’était pas non plus la force de Rajon Rondo mais le vétéran savait se placer en défense et faire courir son groupe, les Pelicans étant l’équipe qui jouait le plus vite en NBA la saison passée. Une partie de la réussite des Pels repose donc sur la capacité d’Elfrid Payton à retrouver ses instincts, qui avaient fait de lui l’un des meilleurs défenseurs NCAA avant sa Draft.
Mais aussi sur sa capacité à contrôler le rythme de l’équipe. Un pari risqué sur un joueur décevant depuis son arrivée en NBA ?