Un programme estival très intensif pour un Victor Oladipo affamé

Après avoir stagné pendant ses quatre premières saisons, Victor Oladipo a saisi la balle au bond à Indiana, démontrant à tous les sceptiques qu’il avait bel et bien l’étoffe d’un « franchise player ». Avec les Pacers, l’arrière a poussé les Cavs de LeBron James à un Game 7 au premier tour des playoffs et s’est adjugé sans contestation possible le titre de Most Improved Player en culminant à 23.1 points, 5.2 rebonds et 4.3 passes décisives de moyenne sur la saison.

Mais c’est mal connaître de Victor Oladipo que de croire qu’il pourrait se contenter de ce statut de star émergente. Depuis l’été dernier, le n°4 d’Indiana s’est constitué une équipe de choc. Son manager depuis 2014, Jay Henderson, l’a équipé de trois coachs particuliers, Al Watson, Bryce Stanhope et Micah Lancaster, qui ont réussi à faire de lui un All-Star .

À peine encaissée la frustration d’avoir cédé sur un match décisif, le joueur et sa team ont rapidement retrouvé les chemins de la salle, son objectif étant « de franchir une nouvelle étape et d’être le meilleur joueur NBA » prévient Jay Henderson.

Boulimique de travail

Depuis la fin du mois d’avril, les sessions d’entraînement s’enchaînent à un rythme effréné, laissant peu de place aux loisirs, même si Victor Oladipo, passionné de musique, a également préparé un album studio pour la rentrée dans lequel il répondra au pseudo de « Alto Ish ». Sa routine quotidienne se déroule ainsi : exercices d’haltérophilie et d’agilité le matin avec une heure de récupération. Ensuite, place aux sessions de travail spécifique avec ses trois coachs, un bain de glace suivi d’une heure de physiothérapie. Après le dîner, place au Bikram Yoga, également apprécié par son coéquipier Myles Turner. Et si après ce beau programme, l’ex-joueur d’OKC a encore de l’énergie, c’est au studio qu’il la dépense.

« Je suis plus constant. Je travaille autant mon esprit que mon corps. Je pense que ça va m’aider à franchir la prochaine étape », confie l’intéressé à l’Indy Star.

Ce fameux « next step », c’est principalement avec son trio de coachs qu’il le travaille. Ceux-ci ont un rôle et une mission bien précises : l’aider à gommer ses faiblesses. Par exemple, Al Watson bosse des situations jeu comme les sorties d’écran, les tirs à mi-distance, le maniement du ballon. Bryce Stanhope lui enseigne les différentes techniques de « footwork » dans les petits espaces et le fait répéter un nombre infini de feintes pour continuer à piéger ses adversaires directs.

Le rythme est soutenu mais la volonté et la capacité d’assimilation de Victor Oladipo sont tout aussi impressionnantes.

« Vu que Vic’ est dans ce programme depuis deux ans, on ne se concentre pas sur un seul aspect. On essaie de faire tout notre possible », explique Bryce Stanhope. « La plupart des gens essaient de se concentrer sur l’ajout d’une seule spécificité pendant l’été (…). Nous, on ajoute une à deux ou trois spécificités par session. Il y en a 400 à 500 à faire sur la liste ».

Sa capacité à reproduire les exercices et intégrer de nouvelles techniques à une vitesse folle sont clairement un atout dans cette course à la gloire, au point de stupéfier ses coachs personnels.

« Ça commence à être difficile de le challenger, parce il est tellement loin dans notre processus. Il capte toute. On va lui proposer quelque chose de nouveau, on va le répéter une fois pour qu’il s’ajuste et il est assimilé. L’énergie qu’il déploie à la salle ne change jamais. C’est l’un des joueurs les plus remarquables que j’ai vus, avec une telle concentration. C’est fou ».

« Qu’est ce que Kobe ferait ? »

Dans le jeu comme dans l’état d’esprit et l’éthique de travail, Victor Oladipo a décidé de se confronter à ce qui se fait de mieux. Ainsi, Al Watson dit souvent évoquer Kobe Bryant. Le Californien avait été le premier à mettre en places des séances de travail de « footwork », à l’image de ce que font les pivots mais pour les extérieurs. Afin de leur permettre de bosser leur création de l’espace face au défenseur, ce dans quoi l’arrière des Lakers excellait.

« L’an dernier, on a beaucoup bossé sur le maniement du ballon. Cette année, on a élevé le niveau car je l’ai beaucoup scruté en vidéo. Durant le 4e quart-temps, il est comme un meneur. Il voulait qu’on se concentre sur différentes combinaisons, qu’on se concentre sur les « traps ». Il n’y a plus de secret maintenant, il sera pris à deux », explique-t-il. « Quand on regarde des grands joueurs comme Kobe, ils ont dû progresser dans chaque domaine. Si son shoot depuis le périmètre ne rentre pas, il doit apprendre à aller ailleurs, au poste bas, pour aller chercher des fautes. Il doit savoir attaquer à travers toutes les facettes de ce jeu. On fait aussi du sprint, aller dans ses spots, trouver des tirs ouverts… »

Durant ses séances, le nom de Kobe Bryant sert aussi à remotiver continuellement le Pacer.

« Il veut exceller. Peu importe où on est, ses obligations, il veut s’entraîner. Tout est programmé, il n’est pas question de faire la fête. Parfois, je vois qu’il ralentit un peu la cadence. Alors je dis : « Qu’est ce que Kobe ferait ? ». On peut alors le voir retrouver son meilleur niveau », raconte Al Watson.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.