Pas nécessairement plus adroit que depuis le début de son été, Trae Young a tout de même réussi un match intéressant pour les Hawks face à New York. L’ancien des Sooners termine de fait à 21 points et 11 passes, le tout à 4/12 aux tirs dont 3/9 à 3-points, mais 10/12 aux lancers et 7 fautes provoquées.
Bien pris en défense par Frank Ntilikina, Trae Young a mis du temps à trouver son rythme mais avec 3 tirs à 3-points réussis, il a fait mieux que sur toute la ligue d’été du Jazz. Et puis, c’est surtout à la passe, avec 11 offrandes et un vrai bon coup d’oeil qu’il a le plus impressionné. C’est précisément sur ce sujet que Basket USA a interrogé le rookie star des Hawks.
« J’apprends surtout le rythme du jeu NBA »
Trae, vous réussissez un beau double double à 21 points et 11 passes, comment vous êtes-vous senti sur cette partie ?
« J’ai réussi à rentrer quelques tirs et trouvé un peu plus de rythme. Le public m’a bien aidé avec son énergie. Mes coéquipiers ont fait du très bon boulot aujourd’hui, John [Collins] a réussi un énorme match comme vous avez pu le constater et Tyler [Dorsey] a également été très bon. On s’est bien amusé dans ce match. »
Sentez-vous que vous vous approchez du niveau de jeu NBA au fur et à mesure des matchs ?
« Oui, je me sens de plus en plus à l’aise. C’est un processus, ça va prendre du temps. Je continue d’apprendre et de m’améliorer à chaque occasion. Par rapport à ce qui s’est passé à Utah, c’est encore en amélioration… »
Et au niveau de la confiance aussi ?
« Oui, bien sûr. Voir le ballon rentrer dans le cercle donne beaucoup de confiance. Je dois continuer comme ça. »
Que pensez-vous avoir appris sur ces quelques matchs estivaux ?
« J’apprends surtout le rythme du jeu NBA. Je me rends également bien compte de l’aspect physique du jeu, à chaque possession. Ce sont les deux choses auxquelles je m’habitue principalement. »
Sur quels aspects de votre jeu souhaitez-vous le plus progresser dans les matchs à venir ?
« Je dois encore savoir où sont mes coéquipiers sur le terrain, dans toutes les situations. Je m’habitue également à bien gérer les consignes du coach, à bien imprimer le bon rythme pour notre attaque. C’est comme ça qu’on doit jouer. On a pas mal de shooteurs autour de moi et il y a John qui peut prendre la balle à l’intérieur mais aussi tirer de loin. Ça me rend le jeu plus facile. »
« Je sais que beaucoup de regards sont tournés vers moi «
Comment vous préparez-vous pour cette ligue d’été ?
« Je fais toujours la même chose. Je me prépare toujours de la même manière. Les gens parlent beaucoup de moi mais je ne laisse pas tout ça m’atteindre. Je continue à faire comme j’ai toujours fait car c’est justement ça qui m’a permis d’arriver là où j’en suis. »
Les défenses sont particulièrement serrées sur vous, est-ce difficile à gérer ?
« Les défenses adverses me ciblent même avant la ligne médiane. Je subis aussi des prises à deux sur les sorties d’écran, ça montre que j’ai le respect de mes adversaires. En fin de compte, c’est à moi de savoir gérer tout ça. »
On se focalise beaucoup sur votre tir et votre scoring mais vous avez réussi de belles passes sur ce match. Comment expliquez-vous qu’on oublie cet aspect de votre jeu ?
« Le shoot n’est pas ma seule marque de fabrique, j’ai tout de même mené le pays à la passe cette saison [en NCAA]. J’ai toujours été capable de faire des passes pour mes coéquipiers, c’était simplement une qualité sous-estimée de mon jeu. Mais en même temps, il vaut mieux faire une bonne passe que prendre un mauvais tir. Je tire beaucoup de fierté de mes passes. C’est ma statistique préférée car c’est une statistique collective. Il faut deux joueurs pour réussir une passe décisive. J’aime faire des passes, ça a toujours été le cas. »
Est-ce difficile d’être un de ces joueurs très médiatisés avant même votre arrivée en NBA ?
« Non, franchement, c’est super. Ça me permet notamment de recroiser mes gars de l’Oklahoma [rires]. Je sais que beaucoup de regards sont tournés vers moi mais j’essaie simplement de me battre et d’être le plus responsable possible avec cette plateforme. »
Vous êtes également un exemple pour les jeunes générations, est-ce un aspect facile à appréhender pour un rookie ?
« J’apprécie énormément cet aspect et je veux vraiment donner le meilleur exemple possible pour les enfants. Je sais ce que c’est car c’était moi il y a quelques années, quand je regardais KD, Russell [Westbrook] ou Chris Paul, ce genre de joueurs. Je sais bien que je ne suis pas encore à ce niveau-là mais je sais que j’ai une responsabilité et je veux m’en acquitter au mieux. »
« Je veux parler davantage, communiquer davantage »
La pression médiatique est-elle compliquée quand elle implique des remises en question de votre jeu ?
« Je pense avoir déjà vécu ça quand j’étais à l’université pour être honnête. Les gens se posaient toujours des questions pour savoir si j’allais faire une seule année, si j’étais prêt à passer le cap de la NBA. Je sais que l’on m’observe encore et certains pensent que je ne suis pas capable de jouer en NBA. »
Avez-vous pu suivre les prestations des autres lottery picks ?
« Je connais très bien ces gars-là, et leur façon de jouer. Je ne peux pas vraiment les regarder jouer en live, mais je vais rentrer à l’hôtel, me relaxer et regarder ce qu’ils ont fait. Mais je les supporte, ces gars font partie de ma cuvée de draft et j’ai envie qu’ils réussissent. »
Vous êtes encore assez maladroit globalement, est-ce difficile de s’adapter à des défenses plus physiques et plus longues qu’en NCAA ? Arrivez-vous bien à créer la séparation nécessaire pour shooter ?
« Je ne pense pas que ce soit le problème car j’ai réussi à obtenir des tirs assez ouverts en général. Le vrai problème, c’est que je dois rentrer mes tirs. C’est mon quatrième ou cinquième match depuis la draft. Pendant les workouts, on est tout seul et c’est très différent des matchs. Je me remets encore pleinement dans ce mode match. Je me sens de plus en plus en rythme et j’espère que ça se confirmera demain. »
Que voulez-vous accomplir sur ces prochains matchs ?
« Je veux parler davantage, communiquer davantage avec mes coéquipiers. Je dois m’améliorer là-dessus. Je dois devenir un leader plus vocal, et c’est quelque chose que je travaille depuis plusieurs années. Je dois continuer comme ça. »
Vous avez souvent évoqué votre admiration pour Steve Nash. Est-ce que la présence de John Collins à vos côtés, dans le rôle d’Amare Stoudemire, peut vous inspirer ?
« Ça me rend la tâche plus facile c’est clair. J’ai déjà beaucoup de vidéos de Steve Nash quand il était avec les Suns et Amar’e Stoudemire. Mon coach [Lloyd Pierce] est également très proche de Steve Nash [il a joué deux ans avec Nash à la fac, ndlr]. C’est super d’avoir un gars comme John qui pourrait jouer le rôle d’Amar’e. On ne peut qu’espérer faire aussi bien. »
Propos recueillis à Las Vegas