À Cleveland, les habitants se préparent au pire…

Alors que les Cavaliers sont au bord du coup de balai face aux Warriors et à quelques heures du Game 4, un calme plutôt étrange règne dans la ville de l’Ohio. Peu de drapeaux ou de fanions de l’équipe de la ville sont visibles en dehors des rues proches du Q Arena, et plusieurs questions se posent. Dans une atmosphère que l’on sent malgré tout tendue, en proie au doute quand au « jour d’après », les habitants ne se font guère d’illusion…

« Le départ de LeBron serait une catastrophe pour la ville »

« On a un peu la boule au ventre et ce pour plusieurs raisons » nous avoue Roy. Casquette des Cavs vintage visée sur le crâne, ce natif d’Akron comme l’enfant du pays, travaille dans le parking faisant face au Q Arena.

« On a peur, et je pense que les fans des Cavs et toute la ville et la région craignent la fin. La fin de cette belle équipe, mais surtout qu’une page se tourne et que LeBron nous quitte. »

Free agent dans quelques semaines, LeBron James tient la ville en haleine, et l’ambiance locale s’en ressent. Comme un mélange de résignation sur le sort de leur équipe dans ces Finals, doublée d’une crainte pour l’avenir de la franchise.

LeBron James aime sa ville et son Etat, mais Cleveland dépend de lui depuis son arrivée en NBA en 2003, et son impact dépasse le simple cadre sportif. Quand il est revenu au pays, c’est toute l’économie locale qui a été relancée. Si aujourd’hui, tout le monde sait placer Cleveland sur une carte, c’est grâce à lui, et un nouveau départ plongerait sans doute les Cavaliers à nouveau dans l’indifférence.

« Je pense que peu de monde, en dehors de Cleveland, se rend compte de l’impact qu’aurait un départ de LeBron James cet été. Ce serait une catastrophe, une véritable catastrophe pour la ville, économiquement, mais aussi pour l’équipe » prévient Ross, abonné aux Cavaliers depuis plus de 20 saisons et qui a vécu les années de vaches maigres. « Ces années-là ont été terribles, vraiment de mauvais souvenirs pour nous tous, fans des Cavaliers. Vous savez, on n’est pas très gâté avec les Browns (en NFL) et les Indians (MLB), malgré un passage en World Series il y a deux ans, sont assez irréguliers. Le départ de LeBron pourrait signer la fin d’une ère pour cette franchise, et on pourrait redevenir l’un des cancres de la NBA » soupire t-il.

Embourbé dans des contrats lourds pour encore quelques années (JR Smith, Kevin Love, George Hill, Tristan Thompson voire Jordan Clarkson), la franchise pourrait se retrouver à la croisée des chemins en cas de départ de sa star, et son contexte local, couplé avec sa situation géographique, n’aide pas vraiment à anticiper des jours meilleurs selon certains…

Cleveland n’attire pas les free agents

« Vous savez l’Ohio, et Cleveland en particulier, est une zone qui a beaucoup souffert, et qui est constituée en grande partie de cols bleus » rappelle Mike, ancien joueur de l’Université de Michigan, présentateur d’une petite émission de sport locale et natif de Fairfax, dans la banlieue Est de la ville. « On n’est pas Los Angeles ou New York, on est dans le Midwest et même si je suis fier d’être né ici, ce n’est pas la ville ou l’Etat le plus sexy du pays. En dehors de choix exceptionnels à la Draft, sans LeBron, on n’arrivera pas à attirer de stars. Pas grand monde ne l’admet par fierté, mais c’est le cas : Cleveland n’est pas une destination de choix pour les free agents » conclut-il.

Connue pour être l’une des villes du pays où se produisent les meilleures bières, Cleveland se prépare à l’été de tous les dangers, et début juillet, l’ambiance pourrait ressembler à un mauvais lendemain de beuverie.