Quelques jours avant la terrible nouvelle de ce matin, Ian Thomsen de Sports Illustrated avait rencontré Greg Oden pour un entretien que nous vous invitons à lire en entier.
On y découvrait un Oden touchant de lucidité et très déterminé à revenir à 100% de ses capacités.
Le grand Greg commence par raconter ce qu’est son quotidien dans les rues de Portland.
« J’entends beaucoup de choses. Cela va de « arrête de te blesser ! » à « soignes toi bien », « nous sommes là pour toi » en passant par « tu ne devrais pas être là ! Tu devrais être entrain de te soigner ». Et j’entends ça tout au long de la journée. Je me contente de sourire et de continuer à marcher. »
En ce qui concerne sa blessure, le coach Nate McMillan envisageait de voir son joueur revenir sur les terrains bien qu’il ne soit pas à 100%, à condition qu’Oden soit prêt mentalement pour ça. Une vision que ne partageait pas le joueur :
« Ils me disent que je ne serai pas à 100%. Mais pourquoi pas ? Qui y a-t-il de mal à vouloir revenir à 100% et en pleine possession de mes moyens ? Je ne vois aucun mal à cela. Même si c’est une année de signature de contrat, je regarde sur le long terme. Je veux pouvoir faire confiance à mon corps, je veux pouvoir jouer avec la possibilité de concurrencer les meilleurs. »
Des propos qui prennent une tournure désolante aux vues des dernières nouvelles. Aujourd’hui, plus que jamais, c’est le menace d’une carrière à la Sam Bowie qui plane au-dessus du pivot des Blazers…
On éteint la télé quand Kevin Durant est à la télévision…
Autre moment fort de la rencontre, Oden raconte ce qu’il a ressenti lors de la dernière rencontre entre Portland et le Thunder de Kevin Durant (victoire en prolongation du Thunder). La comparaison entre le n°1 et le n°2 de la draft 2007 paraît chaque jour plus déséquilibrée, et Oden le sait.
« A la mi-temps du match, je suis assis dans une salle à regarder TNT et ils commencent à montrer mes highlights et ceux de Durant. Les personnes avec moi ont éteint la télé mais je sais à chaque fois qu’ils font ça qu’il n’est rien dit de positif me concernant. Ils me montrent blessé et ils montrent Durant, le All-Star, le plus jeune leader au scoring. Ils rappellent tout cela et tout ce qu’ils disent est que Portland devrait avoir fait ci, que Greg est un flop etc. J’ai déjà entendu tout ça, donc quand je vois ça je n’ai même pas à écouter pour savoir ce qui se dit. »
« Il y a plus malheureux que moi »
Le géant des Blazers continuait malgré tout à garder le moral, relativisant ses malheurs au vue de ce que d’autres peuvent vivre.
« J’ai commencé à regarder les actualités, car je sors peu. C’était vraiment déprimant. Tant de choses bizarres et déprimantes arrivent. Après ça, quand je regarde mon genou, je me rends compte qu’il y a bien pire, parce que j’ai bien plus de chance que d’autres personnes. »
Ne jamais revoir ce garçon sensé (que tous les reporters décrivent comme quelqu’un de très attachant) et pétri de talent sur un terrain, voila une pensée bien déprimante pour tous les fans NBA.