La nuit prochaine, le Thunder va tenter de sauver ses playoffs en accrochant le Game 6 décisif à Salt Lake City. Ou plutôt de sauver, une deuxième fois ses playoffs après le petit miracle du match 5 et ce retour après avoir été mené de 25 points. Pour se faire, Oklahoma City a un plan : continuer de jouer son jeu vaille que vaille en scorant à l’intérieur, alors même que la méthode n’a pas particulièrement été couronnée de succès jusque-là dans cette série.
Il faut bien dire qu’avec Russell Westbrook, un « slasher » comme Paul George et Steven Adams toujours capable d’apporter son écot, OKC a tendance à pencher sérieusement à l’intérieur. Et comme Carmelo Anthony n’est pas en réussite et passe son temps autour de la peinture, difficile alors de faire sans le scoring près du cercle pour Billy Donovan et ses hommes.
« C’est très facile de dire : Oh nous ne pouvons pas aller dans la raquette parce qu’ils sont tellement grands à l’intérieur », conteste l’entraîneur du Thunder dans des propos rapportés jeudi par NewsOK. « Vous devez toujours attaquer le cercle. Dans le dernier match, nous avons manqué beaucoup de tirs dans la raquette mais je pense que nos intentions étaient bonnes. Et je pense que nous devions continuer ainsi, même si nos pourcentages de réussite étaient affligeants à la pause. »
Rudy Gobert, l’élément clé de la série
Utah ne fait pas partie des meilleures défenses de la ligue pour rien. Le Jazz est en passe de réussir son défi, à savoir imposer son style de jeu à une des équipes les plus attendus en début de saison. Et Rudy Gobert y est tout sauf étranger. Le pivot tricolore a, comme toujours, un impact déterminant sur la réussite adverse et ce n’est d’ailleurs pas anodin si le run décisif du Thunder dans le cinquième match a eu lieu alors qu’il devait s’asseoir sur le banc, limité par les fautes.
Comme l’explique The Oklahoman, les chiffres sont éloquents :
– OKC shoote à 41.5% au tir quand Rudy Gobert est sur le parquet dans cette série, 50% quand il est sur le banc.
– Le Thunder marque 116.1 points sur 100 possessions sur les 66 minutes de la série où Rudy Gobert ne jouait pas. Le chiffre passe à 96.7 quand le pivot du Jazz joue.
– Surtout, Oklahoma City ne tente que 28.8% de ses tirs (à 54.9% de réussite) dans la « restricted area », la zone à l’intérieur de l’arc de cercle placée sous l’arceau, quand le Tricolore fait jouer sa force de dissuasion. La stat grimpe à 44.5% (à 61.2% de réussite) quand l’ancien de Cholet ne participe pas à la fête.
La différence est manifeste et montre bien toute l’importance de Rudy Gobert dans le résultat de cette série. Mais malgré ces faits, le Thunder refuse d’abdiquer et compte bien rester sur ses principes de jeu alors que l’élimination le guette.
« Vous devez être capable d’attaquer continuellement le panier », explique Billy Donovan, « parce que quand le ballon est dans la peinture, cela ouvre le jeu de bien des manières. Cela permet de chercher des rebonds offensifs, cela ouvre des positions de tir à l’opposé, des paniers faciles, cela permet de provoquer des fautes. Je pense que les deux équipes se défoncent pour le contrôle de la raquette. »
Le combat s’annonce donc toujours aussi rude mais l’issue ne peut être que dans un sens pour le Thunder : il devra remporter ce combat pour croire encore en ses chances de triompher.