S’il est passé tout près de son premier triple double en carrière en playoffs, Giannis Antetokounmpo a surpris cette nuit à Boston dans l’une des colonnes de sa ligne de stats : le nombre de tirs tentés. À côté de ses 10 rebonds, 9 passes, 2 interceptions et 2 contres, le Grec a terminé ce Game 5 avec 16 points avec un quasi timide 5/10 aux shoots. Soit deux fois moins de tirs tentés que Khris Middleton, et moins encore qu’Eric Bledsoe ou Jabari Parker.
Voir l’ailier prendre aussi peu de tirs est une rareté chez lui. Cette saison, il n’est pas parvenu à passer la barre des 10 tentatives dans un match qu’à deux reprises, dont une sortie sur blessure.
« C’est ma faute », culpabilisait-il après la défaite. « Comme je l’ai dit, j’avais des tirs ouverts mais ce n’était pas mes tirs, donc je ne me sentais pas à l’aise pour les prendre. Je pense que mes coéquipiers ont fait du bon boulot pour me trouver, mais pour le prochain match, je dois être plus agressif, créer plus de jeu parce que mes coéquipiers ont définitivement besoin de moi. »
Giannis Antetokounmpo salue ses partenaires de jeu mais notons tout de même que durant le 4e quart-temps, il a touché très peu de ballons, le trio Bledsoe-Parker-Middleton se montrant beaucoup plus actif.
Face à lui, le rempart Semi Ojeleye
Le Grec, qui n’a inscrit que cinq points en seconde période dont trois sur lancers, a aussi beaucoup souffert face à la défense adverse. Responsable numéro un : Semi Ojeleye. Le costaud Celtic a sorti une solide défense individuelle sur lui. Et lorsqu’il s’est retrouvé en difficulté sur le drive du Grec, il a par exemple pu compter sur Marcus Smart en second rideau, auteur d’un gros contre à moins quatre minutes du terme de la rencontre.
« Giannis est un sacré joueur, on ne peut pas être parfait face à lui », notait Brad Stevens. « Il joue pour les autres, il est très altruiste. Mais on a le sentiment que nous avions besoin d’un peu plus de pression sur le ballon dans l’ensemble et c’était donc notre décision de jouer plus petit. Semi a été un défenseur polyvalent pour nous toute l’année, et c’est un vrai défi de lui demander de garder Giannis toute la soirée. Le but était d’essayer de lui rendre la tâche la plus difficile que possible en tant que scoreur, le faire prendre des tirs compliqués, essayer d’être physique. »
Mission accomplie donc pour ce Game 5, Giannis Antetokounmpo saluant lui-même le bon travail défensif de son vis-à-vis. Son coach Joe Prunty entend en revanche ne pas reproduire ce scénario dans le Game 6 éliminatoire.
« Nous devons tous prendre nos responsabilités à cet égard. Je veux qu’il continue d’attaquer sans se soucier à quel point le match peut être physique car c’est l’un des joueurs de pénétration les plus agressifs de la ligue. Mais je dois l’aider à trouver de meilleures opportunités pour les tirs. Nous devons nous assurer qu’il reçoit la balle mais je veux m’assurer que nous avons une possession de qualité à chaque fois. Nous avons plusieurs gars capables de rentrer des tirs, je ne veux pas que ça se transforme en ‘Hé, nous devons faire ceci pour Giannis’. »
En clair, trouver le juste milieu pour tirer le meilleur d’un monstre de talent dans un jeu collectif.